vendredi 23 décembre 2011

Revenir sur La Terre de Tomu Uchida

Ayant développé depuis longtemps un certain intérêt pour le Japon de l’entre-deux-guerres, nous avons récemment pris notre après-midi pour aller voir à la Cinémathèque française un film réputé mais introuvable sur support physique : La Terre (Tsuchi, 1939) de Tomu Uchida, projeté dans le cadre de la rétrospective consacrée au centenaire de la Nikkatsu.

Les informations sur ce film sont rares et se limitent généralement à quelques lignes élogieuses dans les ouvrages spécialisés, en français ou en anglais. Incapable de lire le japonais, nous allons difficilement pouvoir révolutionner la recherche en français sur ce film. Nous sommes de toute façon peu porté sur la révolution, nous laissons cela aux jeunes.
Le but de notre article est de compiler les informations existantes en les remettant dans le contexte de l’époque. Nous fournirons également notre point de vue pour les lecteurs encore présents à la fin de notre texte. Il faut l’avouer, le sujet n’intéressera probablement que quelques passionnés et notre style sera austère, à l’image de l’ambiance du film et du roman. Les petits rigolos passeront leur chemin et iront s’occuper sur http://www.zombo.com/, où ils trouveront forcément leur bonheur.

Contrairement à nos habitudes, nous allons dévoiler des moments clés de l’intrigue. Nous demandons au lecteur de nous excuser, le préjudice restant minime : l’intérêt du métrage ne repose pas sur un quelconque suspense et le nombre de personnes susceptibles de voir ce film introuvable est plutôt restreint.

jeudi 8 décembre 2011

Les bonnes marques de galettes à l'ancienne

Suite et fin de notre article sur les éditeurs et sites spécialisés dans le cinéma de patrimoine. Passés les grands discours rébarbatifs, nous entrons dans le vif du sujet, tailladé par un découpage en deux parties : la première se penchera sur les éditeurs, la seconde traitera rapidement des sites consacrés.

Comme pour les sites de vente, nous ne prétendons pas à l’exhaustivité. Notre avis est fortement influencé par nos préférences cinématographiques et de nombreux éditeurs de qualité nous sont probablement inconnus.
La taille relativement petite de notre télévision est également à prendre en considération : possesseur d’un écran HD 28 pouces, nous sommes moins sensibles que d’autres aux imperfections de l’image.

lundi 28 novembre 2011

Contrebande de farine : les fabricants de galettes en difficulté

Noël se rapprochant doucement, nous continuons aujourd’hui notre vaine défense du support physique avec une liste non exhaustive d’éditeurs et de sites spécialisés dans le film de patrimoine.
Vaine défense, nous demanderez-vous, étonnés par tant de morosité ? L’esprit de Noël, armé de ses chocolats et de son foie gras, n’ayant pas encore investi notre cerveau de sa bonhomie lénifiante, nous sommes contraint d’arborer notre pessimisme réaliste habituel : si le risque de disparition complète n’est pas encore d’actualité, les sorties sur support physique risquent de se restreindre sensiblement dans les années à venir. La tendance est déjà présente, corrompant la volonté des acheteurs benêts : en France, les ventes en VOD surpassent les ventes de BR [1].

Sur le cinéma de patrimoine, depuis le lancement de leur collection de DVD « manufacturés à la demande » [2], Warner et MGM ne proposent plus que sporadiquement de vrais DVD pressés et restaurés, préférant se concentrer sur le Blu-Ray et la VOD.
En France, Pathé semble se diriger vers de la VOD uniquement pour sa nouvelle collection « Pathé à la demande », à l’inverse de Gaumont ou de Warner France : pour leur collection à la demande, ces derniers ont préféré sortir des DVD pressés avec sous-titres français (pour sourds et malentendants dans le cas de Gaumont).

Le passage au tout VOD n’est cependant pas pour tout de suite sur le cinéma de patrimoine : pour l’instant, la VOD ne décolle pas sur ce marché et les chiffres sont catastrophiques. Les papis amateurs de vieux films font de la résistance et restent attachés au support physique.
Quel que soit le moyen utilisé, nous espérons que les éditeurs cités par la suite réussiront à survivre dans le marché remodelé.

vendredi 18 novembre 2011

Mega Sloth vs Giant Snail: des scènes à Rio... des monstres hâtifs

Revenu à la mode depuis les années 2000 avec des producteurs comme Nu Image ou plus récemment The Asylum, le film de bébêtes occupe depuis longtemps une place réservée dans notre cœur. Pourtant, alors que certains des plus beaux nanars des dernières années appartiennent à cette catégorie (Mega Piranha s’il fallait n’en citer qu’un), aucune entrée ne lui est consacrée dans le glossaire nanarland et peu d’articles tentent d’en définir les spécificités. Il existe un site de référence sur le sujet (www.animalattack.info), une bible pour l’amateur francophone, mais nous n’y avons trouvé aucune définition générale.

Conscient de la difficulté et de l’étendue de la tâche mais considérant comme notre devoir d’informer le public, nous allons tenter de cerner les caractéristiques communes du film de bébêtes.
Notre objectif n’est pas de fournir un historique. D’autres ont déjà commencé ce travail, avec une connaissance du sujet sans doute plus étendue que la nôtre [1]. Nous avons parfaitement conscience de nos limites, n’ayant vu qu’un très petit pourcentage de la horde des films de bébêtes (une bonne centaine, avec une concentration sur les films des années 70 à 2000, sur les milliers de titres existants). Nous estimons toutefois que ce pourcentage est représentatif, suffisamment pour connaître les grands clichés et les décrire devant vos yeux ébahis et, espérons-nous, dépourvus de facettes.

samedi 12 novembre 2011

Acheter des galettes sans aller en Bretagne

Peu d’entre nous s’amuseraient à tabasser un bébé à coups de brique ou à voler un lépreux borgne et dysentérique, voire à tabasser un lépreux à coups de bébé borgne. Pirater un film, c’est un peu pareil. Mais sans bébé et sans lépreux.
Afin de diminuer le piratage, qui empêche les bébés de dormir tranquille, nous allons aujourd’hui aider petits et grands en fournissant moult informations sur les bons sites et bons éditeurs de DVD et de Blu-Ray (BR). Nous savons que le format physique est has been, que l’avenir est à la VOD et autres supports dématérialisés [1] mais, pour ceux qui en douteraient encore, nous sommes un vieux grabataire attaché aux bonnes vieilles galettes.
Les systèmes de téléchargement légaux ne sont de toute façon pas encore au point, et payer 5 à 10 euros pour un visionnage unique dans une qualité discutable ne nous intéresse pas du tout.

jeudi 27 octobre 2011

And the colored girls say doo doo doo doo doo doo doo doo doo

Fin septembre dernier, avec plusieurs membres du forum de dvdclassik, des rédacteurs de dvdclassik et de 1kult, nous avons eu la chance de visiter les locaux de la société Wild Side et de rencontrer, lors d’un long entretien, le DG de la boîte, Manuel Chiche.
L’entrevue est disponible en version écrite sur le site de dvdclassik (http://www.dvdclassik.com/Critiques/interview-wild-side-2011.html). Nous invitons les lecteurs intéressés à s’y reporter. Dans cette petite note, nous y reviendrons en insistant sur quelques points nous tenant à cœur et nous détaillerons les autres éléments de cette matinée, non mentionnés par nos illustres compagnons visiteurs de bureaux et couloirs.

Outre la discussion avec Manuel Chiche, nous avons effectué un assez long tour des locaux, tel un troupeau de touristes sans gêne empêchant de travailler les autochtones : nous avons rencontré une bonne partie de l’équipe de Wild Side et avons discuté de nombreux sujets. Nous aurions pu probablement passer une heure dans chaque bureau mais notre gentil organisateur, le responsable communication Benjamin Gaessler, nous extirpait aimablement de chaque lieu afin de garder suffisamment de temps pour l’entretien avec le boss.

Excusez-nous à l’avance des éventuelles imprécisions : nous n’avons pas pris de notes lors de nos pérégrinations dans les bureaux et tout repose sur notre mémoire des faits et des chiffres. Afin de clarifier notre propos, nous organiserons les informations et divagations par thème.

mardi 4 octobre 2011

Blanche-patte et les sept nouilles

Nous dissertons habituellement sur des films pour lesquels nous pouvons apporter des informations a priori intéressantes ou un point de vue un minimum original. D’aucuns pourront contester la pertinence de nos propos, ils n’auront qu’à s’exprimer vertement dans les commentaires ou aller lire ailleurs.
Mais parfois, nous nous sentons dans l’obligation d’écrire sur un film donné, l’intérêt de nos propos passant au second plan devant le besoin de brandir avec fierté et violence le titre dans la face du monde, acte assez douloureux pour ce dernier. C’est le cas des films de ninjas, de Harakiri ou de The Man Who Laughs plus récemment, ou du film d’aujourd’hui : House de Nobuhiko Obayashi (1977, prononcé Hausu en japonais), probablement le film commercial le plus bizarre que nous ayons eu l’occasion de voir (les lecteurs ayant connaissance d’un objet filmique plus étrange sont invités à nous faire partager leur science dans les commentaires).

Pour ce film, nous ne suivrons pas notre structure critique habituelle, peu adaptée à cet objet improbable. Nous adopterons à la place un découpage en deux temps : une première partie « Non mais c’est quoi ce truc ? » et une deuxième partie plus réfléchie, basée sur nos lectures ultérieures et sur une interview du réalisateur et de son co-scénariste présente sur le DVD Criterion.

vendredi 16 septembre 2011

Une colombe dans les flammes ou comment s’égayer avec Nanni Moretti et Serge Bromberg

Un rapide message sur notre semaine passée, qui fut riche en évènements cinématographiques. Nous avons eu l’occasion de voir deux personnalités actuelles du cinéma, en chair et en vêtements, œuvrant dans des registres différents :
• Dans le cadre de la rétrospective Nanni Moretti à la Cinémathèque Française, nous avons pu assister à une présentation par le réalisateur du film Palombella Rossa (1989).
• Une séance Retour de flamme consacrée à Winsor McCay et animée par Serge Bromberg était programmée par L’Etrange Festival au Forum des Images.
Par ce message, nous donnons l’impression d’avoir une vie palpitante, nous meublons notre blog à peu de frais et nous apportons des informations inédites, plus intéressantes que nos palabres habituelles.

mercredi 7 septembre 2011

Le rire de l'homme ventru de Barbarella

Bravant notre crise de flemmingite aigue et des hordes de ninjas, nous reprenons nos critiques à l’endroit où nous les avions laissées, prises au piège entre un homme chauve-souris et un mur de bouteilles de jus de fruits.

Piètre imitateur, nous n’avons qu’une parole et nous disserterons aujourd’hui sur le film ayant servi d’inspiration graphique à l’ennemi juré de Batman, le Joker. Pour continuer à sourire jusqu’aux oreilles et afin de mettre un peu de légèreté et de nudité sur ce blog, nous passerons rapidement sur Barbarella, à l’instar de la plupart des personnages masculins du film. Nous finirons sur une note moins joyeuse, en constatant que, pour se trancher le ventre, un sabre en bois ne vaut pas un couteau de Maître Ginsu.

vendredi 5 août 2011

Ninja Story: Rise & Decay with a moustache

Un de nos lecteurs nous ayant récemment signalé par un canal non public que, depuis quelques temps, nous n’étions plus suffisamment « rigolo », nous avons décidé de reporter d’une ou deux semaines notre prochaine critique afin d’aborder un sujet qui nous tient à cœur et a donné son titre à notre blog : les ninjas.
Car les pyjamas de l’ombre, comme aurait pu les appeler Victor Hugo s’il avait daigné se pencher sur ce sujet plutôt que sur les pauvres français du début du 19e siècle, sont toujours source d’amusement chez petits et grands.

Nous tenons à prévenir le nippophile de passage de l’hérésie de cette chronique. Nous n’aborderons ni le cinéma ni l’histoire japonaise. Le ninja étudié ici sera un américain tendance moustache, jouant dans des films philippino américain ou philippino hongkongais et provenant de cette lointaine époque où des héros musculeux et huilés sauvaient le monde à coups de bazooka, les années 80.

Le film de ninjas étant un vaste sujet sur lequel nous reviendrons occasionnellement, nous nous concentrerons sur une problématique bien précise : comment le film de ninjas est-il passé en une décennie d’une inexistence en Occident à une omniprésence dans les bacs vidéos en promotion ? Nous n’avons pas assez d’éléments à l’heure actuelle pour expliquer le pourquoi, aussi nous contenterons-nous de présenter les navrantes circonstances historiques.

lundi 25 juillet 2011

L'épée du père Noël retrouvée dans les cabinets de Frankenstein

Nous proposons pour cette nouvelle chronique une sélection hétéroclite provenant de pays et d’époques variés, voyages du pauvre pour travailleurs estivaux en quête d’exotisme. Comme promis, The Blade sera présent et devra se défendre contre nos insidieuses attaques. A ses côtés, une cohorte de films sentant bon la naphtaline, ce qui n’est pas pour nous déplaire, surtout quand ils s’avèrent aussi intéressants.
La sélection se compose de :
The Blade
Waxworks
L'assassinat du père Noël
Son of Frankenstein

lundi 11 juillet 2011

Après minuit, le triste fantôme du clown inconnu n'a pas le coeur à rire

La période écoulée depuis notre dernier message fut riche en films visionnés et la sélection des titres à critiquer fut difficile. Nous avons privilégié les thématiques et nous pouvons déjà avertir le lecteur : sur un des films sélectionnés, nous allons chercher le trouble.
La sélection de la quinzaine se composera des titres suivants :
Phantom Lady
London after midnight / The Ace of Hearts / The Unknown / Laugh, Clown, Laugh
Mort de rire VS Balada Triste

mardi 28 juin 2011

Le tombeau de l'arbre du Texas

Afin de meubler un peu ce blog et puisque nous n’avons pas le temps de faire régulièrement des articles détaillés sur des sujets qui nous tiennent à cœur, nous avons décidé, unilatéralement avec nous-mêmes, d’écrire, une fois toutes les 2 semaines environ modulo 1 à 2 semaines, de petites critiques sur des films vus durant la période écoulée.
La critique de films n’est pas dans nos habitudes et nous demandons l’indulgence des lecteurs. C’est en pratiquant cet exercice que nous pourrons nous améliorer. De toute façon, étant administrateur de ce blog, nous ne manquerons pas de censurer allègrement tout manque d’indulgence.

Nos critiques seront organisés en 2 ou 3 parties : le résumé de la trame en quelques lignes, un petit avis bien subjectif et, à l’occasion, quelques digressions plus ou moins en rapport avec le film.
Sauf volonté de nuire à un certain type de film ou de public, nous essaierons de ne pas trop révéler de moments clés ou de prévenir le lecteur dans le cas contraire.

Bien qu’elle ne soit plus aussi débordante que durant notre ère estudiantine, notre consommation cinématographique reste à un niveau correct, avec en moyenne une dizaine de films par semaine.
Nous n’allons pas tout critiquer ici. Nous nous concentrerons sur 3 à 5 films pour lesquels nous pensons pouvoir écrire quelques lignes potables.
Pour ce premier essai, nous soliloquerons sur les films suivants :
The Tree of Life
Le Tigre du Bengale & Le Tombeau Hindou (version 1938)
Le traître du Texas

jeudi 7 avril 2011

Ca va couper - Chronique tranchante du slasher

Après le film de vampires et le film de zombies, nous continuons à nous intéresser aux rebuts du cinéma en nous penchant sur le slasher. Nous ne nous étendrons pas outre mesure sur l’historique du genre, le premier wikipedia venu fournissant une description suffisante. Nous essaierons essentiellement d’extraire à la machette les grandes caractéristiques de ce style de films, avec moult subjectivité et mauvaise foi.

Pour illustrer notre propos, nous nous appuierons fortement sur la série des Vendredi 13, summum du slasher qui s’est étalé sur pas moins de 11 épisodes et un cross-over (Freddy vs. Jason). Jason Voorhees, personnage central de cette série de films, est également le tueur le plus efficace, avec une moyenne proche de 15 assassinats par film, loin devant Michael Myers (moyenne inférieure à 10 par film) ou Freddy Krueger (moyenne inférieure à 5 par film).

jeudi 24 février 2011

Qu'est-ce que le cinéma ?

Nous ne voulons pas ici faire notre Bazin mais plutôt mener une petite introspection sur l’évolution de la notion de cinéma dans notre inconscient.
Présenté de cette façon, ce nouveau sujet ne risque pas de passionner les foules mais, si nous nous préoccupions de notre lectorat, nous aurions depuis longtemps cessé d’écrire quoi que ce soit. Et les machins à deux euros vaguement autobiographiques sont ‘achement à la mode de nos jours.

samedi 15 janvier 2011

Le jeu de Steven Seagal : quand l'être dépasse l'acteur

La sortie récente de Machete a permis à un grand acteur oublié de faire son retour au cinéma, après 8 ans de disette à se morfondre dans des DTV réalisés en partie en Europe de l’Est. A une époque pas si lointaine, il était pourtant classé au panthéon des acteurs de film d’action par de jeunes préadolescents ou adolescents boutonneux et faisait fantasmer… sans doute quelques spectatrices quelque part dans le monde. Cet homme humble et modeste, capable de déclarer : « I am hoping that I can be known as a great writer and actor some day, rather than a sex symbol » [1], c’est Steven Seagal.