mardi 11 septembre 2012

Autopromo complaisante et réflexions sur la mauvaise santé du cinéma japonais

Manquant grandement de temps libre depuis quelques mois, nous n’avons guère alimenté ce blog, le laissant dépérir doucement et retomber dans l’anonymat dont il s’était péniblement extirpé durant de brefs instants.
Nos analyses approfondies, aussi discutables soient-elles, nécessitent une recherche longue et fastidieuse. Le manque d’inspiration aidant, nous ne nous sommes pas encore remis au travail.

Formidable chronique
Nous ne sommes pas ici aujourd’hui pour quémander la pitié du terrible lecteur. L’internaute volage ne connaît pas ce sentiment. Il doit en permanence être gavé de contenu, fût-ce de brèves insipides ou de trivialités autobiographiques.

Cédant à la facilité, nous allons souscrire à une tradition récente et artificielle – à l’instar de la plupart des traditions – consistant à annoncer sur notre blog nos articles publiés ailleurs. Cela nous permettra de centraliser nos écrits, de faire une note à peu de frais et d’entretenir notre narcissisme.
Le lecteur est invité à se reporter à la chronique suivante, écrite par nos soins et publiée sur DVDClassik :
http://www.dvdclassik.com/article/l-humanisme-d-apres-guerre-japonais

jeudi 17 mai 2012

Plaidoyer pour une bonne utilisation du mot nanar

Notre travail étant plus prenant et nos loisirs limités, nous avons négligé ce blog le mois dernier, préférant la pratique à l’écriture et consacrant notre temps libre au visionnage de films.
Visionnage, lecture ou écriture, éternel dilemme. Les journalistes de cinéma reprochent souvent aux universitaires de ne pas assez voir de films, et ces derniers accusent les premiers de ne pas se soucier des avancées de la recherche cinématographique. Membre d’aucune de ces deux classes, nous ne prendrons pas parti et nous contenterons d’une révolution de salon, reprochant à notre chat de ne jamais regarder les films dans leur intégralité et de ne pas finir les ouvrages qu’il a commencé à grignoter.

Malgré les nombreux ponts, le mois de mai ne nous permettra guère de sortir du tunnel, coincé entre la fin du cycle cinéma fantastique français à la Cinémathèque et le début de la longue et alléchante rétrospective de 150 films pour les 15 ans de la Maison de la Culture du Japon à Paris.
Conscient des besoins de nos lecteurs, pauvres hères survivant péniblement dans la perspective de nos fabuleux articles, nous avons couché sur papier une rapide réflexion sur un sujet à la mode. Car Hic Sunt Ninjas peut aussi être tendance et dans le vent, si la tendance est rance et le vent une légère bise sentant la naphtaline.

Nous offrirons aujourd’hui un moment de détente, sans exploration de quelque cinématographie improbable ou de plongeon dans d’austères écrits théoriques ou chiffres nébuleux.
Dans le climat actuel propice aux clivages idéologiques, nous resterons fédérateur avec un sujet apte à reposer l’esprit du cadre surmené, de l’étudiant stressé, du retraité angoissé ou du prolétaire fatigué après une rude journée. Planqué dans notre appartement et derrière un anonymat relatif, nous nous opposerons courageusement à la majorité en clarifiant la définition d’un terme trop galvaudé depuis quelques années : le nanar.

lundi 26 mars 2012

60 ans de chiffres sur le cinéma en France et au Japon en pas mal de lettres

La fréquence de publication de billets en février le prouve, nous avons disposé le mois dernier de temps libre et nous l’avons utilisé pour traîner sur le net de façon fort peu productive. Par divers liens improbables, nous sommes tombé sur le site de la Motion Picture Producers Association of Japan (MPPAJ), association regroupant quatre majors japonaises : la Shôchiku, la Toho, la Toei et Kadokawa Shoten [1].

Notre souplesse légendaire nous aida à amortir le choc et nous nous intéressâmes de plus près au contenu. Le site comporte des statistiques très intéressantes sur l’industrie japonaise du film de 1955 à 2011.
Les statistiques semblent appréciées des internautes cinéphiles, le billet sur les statistiques imdb des films d’horreur étant sans conteste le plus populaire de ce blog. Notre deuxième billet le plus populaire portant sur Steven Seagal, nous songeâmes un temps à des statistiques sur les films de Steven Seagal, sujet susceptible de nous apporter gloire et célébrité.
Rejetant la facilité, la fortune et, plus fondamentalement, en l’absence de données pertinentes sur tous les Direct-To-Video de Steven Seagal [2], nous nous concentrâmes sur l’évolution du cinéma japonais des années 50 à nos jours, en quelques chiffres et attrayants graphiques.

jeudi 16 février 2012

Kore-eda a-t-il réalisé un miracle dans la Pagode ?

Fort d’une riche actualité cinématographique parisienne, nous revenons pour une nouvelle note, moins de deux semaines après la précédente. Que le lecteur se rassure, cette cadence haletante ne sera pas maintenue et nous reprendrons bien vite notre rythme de croisière, digne d’un paresseux paralytique un jour de canicule.

Nous étions, le 13 février dernier, au cinéma La Pagode pour la diffusion en avant-première de I Wish d’Hirokazu Kore-eda, en présence du réalisateur et de la traductrice Catherine Cadou. Dans le cadre de ses « Rendez-vous avec le Japon », ce cinéma projette, tous les deuxièmes samedi du mois, un film japonais suivi d’une discussion/analyse.
Saisissant prestement son calendrier, l’agaçant lecteur remarquera bien vite l’incohérence de nos propos, le 13 février étant un lundi. Nous le renverrons à La Pagode pour toute prière, cette dernière ayant adapté son calendrier à la venue du réalisateur.

samedi 11 février 2012

Patrick Brion devant le pauvre hère KO, groggy par le froid

Après deux billets sur le cinéma de propagande, malgré l’enthousiasme délirant de nos lecteurs, nous revenons à un sujet plus distrayant. Bien conscient de la difficulté à battre dans la distraction le film avec des méchants chinois ou des vils communistes, nous allons sortir l’artillerie lourde : le Patrick Brion.

Nous étions, le 8 février dernier, à la soirée d’inauguration de la rétrospective RKO à l’Action Christine (du 8 au 22 février 2012). Pas de strass et de strapontins mais de jolies affiches dans la salle et, à l’entrée, des DVD cadeaux de la collection RKO des Editions Montparnasse.
La soirée était organisée par TCM, détenteur des droits du studio depuis 2011. Pour la première fois et sans tenir compte des conséquences sur la déjà mince vie sociale des cinéphages, la chaîne avait décidée de coupler rétrospective en salles et à la télévision, avec une thématique légèrement différente : grands classiques à l’Action Christine contre inédits en février/mars sur TCM.

jeudi 2 février 2012

Vous reprendrez bien un petit coup de rouge ?

Suite à notre dernier billet, nous avons eu envie d’écrire un nouvel article sur le film de propagande, en prenant cette fois un exemple non contesté. Envie curieuse, certes, nous ne sommes pourtant pas enceinte, mais nous voulions approfondir certains problèmes de définition précédemment soulevés. En même temps, si les femmes enceintes se mettaient à visionner frénétiquement des films de propagande, ce serait inquiétant et leurs enfants auraient sans doute un côté Village des damnés.

Nous aurions pu aller chercher du côté des films nazis, type Le triomphe de la volonté ou Le juif Süss ou, à l’inverse, du côté des antinazis, comme Confession d’un espion nazi.
Peu amateur de vin, nous avons préféré l’anti-rouge, le film anticommuniste des années 50. Quitte à explorer ce domaine, autant y aller franchement, avec le métrage réputé le plus virulent et le plus grotesque : The Woman on Pier 13 de Robert Stevenson, aussi connu sous le titre bien plus alléchant de I Married a Communist.

mercredi 11 janvier 2012

Terre et soldats de Tasaka Tomotaka (1939) ou les méandres de la propagande « humaniste »

Pour le plus grand plaisir des quelques pèlerins nippophiles et au grand dam de tous les autres, nous continuons aujourd’hui notre exploration des films japonais de 1939 produits par la Nikkatsu, comportant le mot Terre dans le titre et indisponibles sur support physique. Une catégorie, avouons-le, assez restreinte, dont nous aurons probablement fait le tour avec ce nouveau billet. Nous pourrons alors nous reposer sur nos lauriers, avec le sentiment du travail accompli, et nous péter les bretelles en fanfaronnant bruyamment.

Excepté les similitudes énoncées en introduction, Terre et soldats (Tsuchi to heitai, 1939) de Tasaka Tomotaka n’a pas grand-chose à voir avec La Terre de Tomu Uchida, étudié auparavant.
Nous sommes face à un film de propagande tourné en Mandchourie, commandité par l’armée de terre japonaise dans le cadre de la guerre contre la Chine [1]. Il est vaguement inspiré d’un roman reportage éponyme d’Hino Ashihei, écrit en 1938 à partir de son expérience de terrain : ce dernier fut envoyé en Mandchourie par le gouvernement avec un « bataillon d’écrivains » [2] pour couvrir un grand assaut militaire. Pour paraphraser Terry Pratchett, « la plume est plus forte que l’épée. […] Seulement si l’épée est très courte et la plume très pointue ».
Sauf pour les férus de films de guerre et/ou de propagande, Terre et soldats n’est pas franchement passionnant, ni trépidant, ni émouvant. C’est, par contre, un très bon sujet d’étude pour l’historien amateur que nous sommes.

mardi 3 janvier 2012

Il mio nome è Ninja d'Abdul Alhazred (2010)

Afin de commencer l’année dans la joie et la félicité, nous avons décidé de révéler enfin un grand mystère de ce blog, une terrible énigme digne du dernier théorème de Fermat [1], qui empêchait nos fans de dormir depuis plus d’un an et demi : pourquoi avoir nommé ce blog Hic Sunt Ninjas, tel un Godfrey Ho en toge ?

Dès notre premier billet, nous avions promis d’évoquer un jour ce sujet. Nous n’avions heureusement pas donné de date et, sans le rappel d’un lecteur de la première heure, le sujet aurait continué à traîner longtemps dans les oubliettes de notre mémoire, tenant compagnie à nombre d’autres idées avortées ou en attente. Une fois n’est pas coutume, le lecteur en question pourra se féliciter de notre écoute, l’offrande d’une boîte de bons chocolats ayant joué un rôle non négligeable dans la captation de notre attention.

Trouver un nom est une opération toujours délicate et difficile, notre chat en sait quelque chose [2]. Le nom de notre blog n’a pas été choisi au hasard. Il est le résultat d’une intense réflexion d’une bonne heure, un subtil mélange de jeu de mots discutable et de référence littéraire, d’idéal et d’idéologie.
Ce billet permettra de revenir sur la genèse de ce blog et de se demander si nous avons dévié de notre objectif originel.