mercredi 11 janvier 2012

Terre et soldats de Tasaka Tomotaka (1939) ou les méandres de la propagande « humaniste »

Pour le plus grand plaisir des quelques pèlerins nippophiles et au grand dam de tous les autres, nous continuons aujourd’hui notre exploration des films japonais de 1939 produits par la Nikkatsu, comportant le mot Terre dans le titre et indisponibles sur support physique. Une catégorie, avouons-le, assez restreinte, dont nous aurons probablement fait le tour avec ce nouveau billet. Nous pourrons alors nous reposer sur nos lauriers, avec le sentiment du travail accompli, et nous péter les bretelles en fanfaronnant bruyamment.

Excepté les similitudes énoncées en introduction, Terre et soldats (Tsuchi to heitai, 1939) de Tasaka Tomotaka n’a pas grand-chose à voir avec La Terre de Tomu Uchida, étudié auparavant.
Nous sommes face à un film de propagande tourné en Mandchourie, commandité par l’armée de terre japonaise dans le cadre de la guerre contre la Chine [1]. Il est vaguement inspiré d’un roman reportage éponyme d’Hino Ashihei, écrit en 1938 à partir de son expérience de terrain : ce dernier fut envoyé en Mandchourie par le gouvernement avec un « bataillon d’écrivains » [2] pour couvrir un grand assaut militaire. Pour paraphraser Terry Pratchett, « la plume est plus forte que l’épée. […] Seulement si l’épée est très courte et la plume très pointue ».
Sauf pour les férus de films de guerre et/ou de propagande, Terre et soldats n’est pas franchement passionnant, ni trépidant, ni émouvant. C’est, par contre, un très bon sujet d’étude pour l’historien amateur que nous sommes.

mardi 3 janvier 2012

Il mio nome è Ninja d'Abdul Alhazred (2010)

Afin de commencer l’année dans la joie et la félicité, nous avons décidé de révéler enfin un grand mystère de ce blog, une terrible énigme digne du dernier théorème de Fermat [1], qui empêchait nos fans de dormir depuis plus d’un an et demi : pourquoi avoir nommé ce blog Hic Sunt Ninjas, tel un Godfrey Ho en toge ?

Dès notre premier billet, nous avions promis d’évoquer un jour ce sujet. Nous n’avions heureusement pas donné de date et, sans le rappel d’un lecteur de la première heure, le sujet aurait continué à traîner longtemps dans les oubliettes de notre mémoire, tenant compagnie à nombre d’autres idées avortées ou en attente. Une fois n’est pas coutume, le lecteur en question pourra se féliciter de notre écoute, l’offrande d’une boîte de bons chocolats ayant joué un rôle non négligeable dans la captation de notre attention.

Trouver un nom est une opération toujours délicate et difficile, notre chat en sait quelque chose [2]. Le nom de notre blog n’a pas été choisi au hasard. Il est le résultat d’une intense réflexion d’une bonne heure, un subtil mélange de jeu de mots discutable et de référence littéraire, d’idéal et d’idéologie.
Ce billet permettra de revenir sur la genèse de ce blog et de se demander si nous avons dévié de notre objectif originel.