samedi 24 février 2024

Carnet de bord 03/02/2024-23/02/2024



Films vus en compagnie
Ich bin dein Mensch de Maria Schrader (2021, I'm Your Man)
Alma est une chercheuse en linguistique ancienne, experte en cunéiforme sumérien. Afin d’obtenir une subvention, elle accepte d’être évaluatrice d’un programme de rencontres d’un type inédit. Pendant trois semaines, elle va vivre avec un androïde géré par une intelligence artificielle censé incarner le partenaire idéal. Elle rédigera ensuite un rapport qu’elle remettra au responsable de son département, membre d’un comité d’éthique chargé d’étudier la possibilité d’octroyer des droits à ces machines. Extrêmement réticente, Alma perd doucement ses certitudes au contact de Tom, son troublant compagnon.

Surfant sur l’incontournable mode de l’IA, Maria Schrader, la future réalisatrice de She Said (2023), nous offre une comédie romantique entre une cynique qui ne croit plus en l’amour et un robot davantage poli et humain qu’elle. La première partie de mise en place et de confrontation fonctionne bien ; la deuxième retombe dans les clichés, avec une conclusion décevante. Cela reste distrayant, Maren Eggert en Alma et le Britannique germanophone Dan Stevens en Tom sont impeccables, il ne faut juste pas s’attendre à autre chose qu’une gentille romance.


Elling de Petter Næss (2001)
Autiste interné dans une institution spécialisée au décès de sa mère, Elling se lie avec son camarade de chambre, Kjell Bjarne, un faible d’esprit obsédé par le sexe. A leur libération au bout de deux ans, un appartement et une pension leur sont accordés par la mairie d’Oslo. Ils doivent prouver qu’ils peuvent être autonomes, sous la supervision d’un assistant social. Si Kjell Bjarne s’acclimate rapidement, porté par l’espoir d’approcher une femme, Elling a des difficultés à s’extraire de sa routine.

Elling a été inventé par Ingvar Ambjørnsen et apparaît dans quatre romans publiés entre 1993 et 1999. Le troisième volume, Blood brothers (1996), fut adapté au théâtre par Petter Næss, dans un huis-clos axé sur l’incapacité des deux héros à découvrir le monde extérieur. Souhaitant élargir le propos, Petter Næss transposa sa pièce sur grand écran en reprenant les deux mêmes acteurs principaux. Le succès en Norvège fut phénoménal, engendrant le préquelle Mors Elling (2003) et la suite Elsk meg i morgen (2005). Malgré des prémisses dangereux (une comédie autour de deux handicapés mentaux dont l’un est érotomane), une trame simpliste bourrée de bons sentiments et prévisible, et des séquences initiales très Dogme95 avec pellicule granuleuse, style réaliste et caméra qui bouge, Elling s’avère être une sympathique histoire d’amitié entre marginaux, un feel-good movie à l’exotisme norvégien.


Side Street d’Anthony Mann (1949, La rue de la mort)
Vétéran de la deuxième guerre mondiale, Joe Norson habite chez ses parents à New York en compagnie de son épouse enceinte de neuf mois. Sans emploi fixe, il enchaîne les petits boulots. Postier intérimaire, il vole pendant sa tournée la serviette d’un avocat dans laquelle il avait vu un homme déposer 200 dollars la veille. A sa grande surprise, elle contient 30 000 dollars. Joe panique devant l’ampleur de son méfait et se demande comment s’en sortir sans finir en prison.

Avant de devenir un directeur de western encensé par Les Cahiers du cinéma dans les années 50-60, Anthony Mann fit ses classes dans le film noir durant les années 40. Side Street est son dernier opus dans le genre, dans une veine documentaire et sociale typique de son producteur Dore Schary, à l’origine de plusieurs œuvres engagées et fervent opposant au Comité parlementaire sur les activités antiaméricaines. C’est une fausse continuation de They Live by Night (1948) de Nicholas Ray, que Dore Schary avait produit l’année précédente pour la RKO avant d’être viré par Howard Hughes. On y retrouve le couple d’amants maudits joué par Farley Granger et Cathy O'Donnell, le personnage de celle-ci arrivant chez Mann au bout de sa grossesse révélée chez Ray.
Comme toujours chez Mann, Side Street dégage une violence sèche et tendue, intensifiée par l’atmosphère naturaliste. Le scénario de Sydney Boehm, un habitué qui s’illustra avec The Big Heat (1953) de Fritz Lang, n’est pas fameux, surtout dans sa première moitié poussive, ouverte par une voix off didactique agaçante. La seconde est meilleure et se termine sur une formidable poursuite en voiture dans un New York désert. Sans être indispensable, cela demeure une série B correcte.


Sciuscià de Vittorio De Sica (1946)
En 1945, dans une Rome ruinée par la guerre, des enfants cirent les chaussures des GI, les seuls possédant de l’argent à dépenser. Giuseppe et Pasquale songent à se payer un cheval et économisent précieusement le moindre sou. Embarqués par le frère de Giuseppe, ils sont involontairement mêlés à un racket et gagnent les lires qui leur manquaient. Juste après avoir acheté l’animal de leur rêve, ils sont arrêtés par la police, taisent les noms de leurs complices et sont envoyés en prison.

Bien que fan du Voleur de bicyclette (1948) et d’Umberto D. (1952), je n’avais curieusement jamais vu Sciuscià, qui a rendu célèbre Vittorio De Sica à l’international et l’a établi en pilier du nouveau courant néoréaliste. Contrairement aux idées reçues et malgré la présence de superbes décors naturels et de non professionnels, ce néoréalisme n’était nullement affaire d’improvisation. S’inspirant de la vie de deux gamins qu’il connaissait, De Sica refusa de leur confier leur propre rôle car ils étaient trop moches et il préféra organiser un casting. Sciuscià est très écrit, avec une histoire dramatique servant à dénoncer les abus de la société, des effets de caméra et de montage, et une musique qui accentue le propos. Les jeunes comédiens amateurs sont parfaits et Franco Interlenghi (Pasquale) eut une belle carrière. Sciuscià m’a moins marqué que les deux chefs d’œuvre cités au début de ma critique, je m’attendais à davantage de scènes dans les rues alors que c’est essentiellement un film de prison, genre qui me rebute en dépit des nombreuses réussites qu’il comporte. Il mérite toutefois sa réputation et c’est un incontournable du cinéma italien des années 40.


Yannick de Quentin Dupieux (2023)
Pendant un vaudeville médiocre, un spectateur se lève et interrompt les trois interprètes. Il dit s’appeler Yannick et être mécontent de la représentation. Gardien de nuit, il a pris une journée de congé pour se divertir, a dû se taper un long trajet et estime qu’il a le droit de se plaindre au regard de la qualité de ce qui lui est offert. Outrés par cette intervention, les acteur·ice·s le rabrouent et Yannick finit par partir. Au bout de quelques minutes, il revient avec une arme à feu et prend la salle en otage.

Quentin Dupieux maintient son rythme d’un long métrage par an. Sur le tournage de Fumer fait tousser (2022), il eut envie de donner un rôle principal à Raphaël Quenard, qui y faisait une brève apparition. Il rédigea un scénario à l’arrache et filma en secret Yannick en six jours tandis qu’il préparait officiellement Daaaaaalí ! (2024). Pour la première fois, il n’inclut aucun élément étrange ou fantastique et s’astreignit à du temps quasi-réel avec de rares ellipses.
Fondé sur une trame dépouillée reposant sur les dialogues (qui constituent une composante clé chez Dupieux depuis son retour en France en 2018 avec Au poste !), Yannick vise à instaurer un malaise : malaise de Yannick, mal dans sa peau et qui décide de prendre les choses en main ; malaise des artistes devant cette situation ; malaise de l’audience coincée entre un Yannick révolté par une pièce objectivement nase et sa réaction démesurée dans le cadre d’un environnement bourgeois propet. A l’instar de M. Martin, je trouve que ça ne fonctionne pas complètement à cause de la mollesse de l’ensemble. Raphaël Quenard, déjà excellent dans Chien de la casse (2023), est en revanche convaincant, il faut espérer que le cinéma français ne le cantonne pas aux prolos en raison de sa voix et de son phrasé inhabituels.


Films vus seuls
April Fool's Day de Fred Walton (1986, Week-end de terreur)
La riche Muffy a convié des camarades de la fac sur son île pour le week-end. Les cinq garçons et trois filles sympathisent sur le ferry qui les emmène. A leur arrivée, leur hôte les attend et ils découvrent progressivement que la maison est truffée de farces et attrapes de mauvais goût. Le lendemain matin, Muffy a changée, elle est morose et négligée, loin de la pétulance de la veille. Un des invités a par ailleurs disparu et l’ambiance devient oppressante.

Au début des années 80, les slashers centrés sur une date symbolique sont à la mode, que ce soit le vendredi 13 (Friday the 13th, 1980), la fête d'Halloween (Halloween, 1978), le bal de promo, (Prom Night, 1980), la remise des diplômes (Graduation Day, 1981) ou la Saint Valentin (My Bloody Valentine, 1981). Capitalisant sur cette vague, April Fool's Day tente de jouer au malin en ajoutant une touche de whodunit et un rebondissement dans le dernier acte. Grâce à une absence globale de gore, il fut régulièrement diffusé à la télévision américaine et obtint un statut culte. Cette réputation est largement injustifiée, April Fool's Day ne sort pas des sentiers battus, les protagonistes sont inintéressants et la chute agace davantage qu’elle ne surprend. Dispensable même pour les fans du genre.


Séries
Hilda de Luke Pearson (2023), saison 3
Deux ans après la paix signée avec les trolls, Hilda, sa mère Johanna et ses ami·e·s David, Frida, Tontu et Alfur vont passer quelques jours de vacances à Tofoten, chez la grand-tante Astrid. C’est une paisible excentrique qui vit en vendant des talismans dans un joli village touristique empli de folklore féérique. Espérant que les légendes se fondent sur une réalité, Hilda essaye de récupérer des renseignements sur les fées, sans résultat. Un malaise plane pourtant, entre Astrid qui semble cacher des choses et Johanna qui refuse d’expliquer pourquoi elle n’avait jamais amené Hilda à Tofoten.

J’avais apprécié les saisons 1 et 2 d’Hilda et je pensais que le film Hilda and the Mountain King (2021) constituait la conclusion. Tous les axes narratifs étaient bouclés, avec une fin satisfaisante. J’ai donc été étonné par la création de cette saison 3 de seulement huit épisodes. Ça démarre plutôt bien, on en apprend un peu sur la famille d’Hilda entourée de secrets, avec un univers féérique inquiétant. Malheureusement, les épisodes 3 à 7 délaissent majoritairement la trame principale et meublent péniblement. Les scénaristes n’en profitent pas pour rappeler à nos souvenirs des personnages antérieurs ou se concentrer sur les copaines d’Hilda. Ils font débarquer le père d’Hilda alors qu’un des charmes de la série était d’ignorer superbement ce géniteur irresponsable (et d’éviter la romance, cet aspect étant lui conservé). L’ultime épisode d’1h17 est correct et on ne peut que regretter que les producteurs n’aient pas insisté pour un second long métrage compilant les chapitres 1, 2 et 8 car il n’y avait clairement pas de quoi tenir sur une saison entière.


Livres
Paddington Marches On de Michael Bond (Harper Collins, collection « The Classic Adventures of Paddington Bear – The Complete Collection », 2019), 144 p.
Dans ce volume, Paddington s’exerce à la plomberie, est invité à visiter une usine de confection de marmelade, nettoie une cheminée, explore le musée de cire de Mme Tussauds, joue au cricket, cherche sur la plage un journaliste masqué, et assiste à une fête organisée en son honneur.

A l’instar du précédent, ce sixième volet ne m’a pas complètement emballé. Excepté le match de cricket, où Paddington est aussi perdu avec les règles que le Français que je suis, Michael Bond éprouve des difficultés à se renouveler et on sent venir les péripéties à deux kilomètres. Ce n’est pas désagréable mais ça devient routinier. Néanmoins, compte tenu du dénouement, il y a fort à parier que le prochain Paddington sortira du cadre habituel.


Le banquet de la licorne - Une enquête du mandarin Tân de Tran-Nhut (Philippe Picquier, collection « Picquier poche », 2011), 301 p.
Le mandarin Tân demande à son intendant de préparer un grand banquet pour le passage du percepteur des impôts de l’Empire. Les notables de la ville ont été conviés. Outre le lettré Dinh, ami de Tân, et le docteur Porc, un couple d’apothicaires, un tailleur, le maître des geôles et une poétesse sont également présents. Durant la soirée ponctuée par l’enchaînement de plats fastueux, chacun narre une histoire pleine de mystères, mettant à rude épreuve la sagacité des participants sous l’œil amusé de Tân.

Après le distrayant Les travers du docteur Porc, j’attendais le retour de Tân dans sa ville et une nouvelle enquête réunissant les héros. Si tout le monde est au rendez-vous, point d’investigation alambiquée ici, on est dans une succession de récits à la façon d’un spectacle de conteurs. Cela m’a un peu déçu, l’intérêt des épisodes est variable et ça manque de souffle. J’espère pour le huitième et dernier tome retrouver ce qui faisait le charme de la série.


L’éventail du vivant – Le mythe du progrès de Stephen Jay Gould (Editions du Seuil, collection « Points - Sciences », 2001), 302 p.
L’éventail du vivant se compose de quatre pans :
• Stephen Jay Gould commence par attaquer une représentation du darwinisme centrée sur le progrès, où l’être humain est au sommet d’un long processus issu des premières bactéries apparues il y a des milliards d’années. Ce concept repose selon lui sur une mauvaise interprétation des tendances et des chiffres.
• Il décrit ensuite les trois méthodes de calcul des moyennes permettant de construire les tendances et les conséquences du masquage de variations, qui sont pourtant un élément clé pour comprendre le système.
• Se fondant sur ces analyses, il se penche sur la question très débattue aux Etats-Unis de la disparition de la moyenne de 400 au baseball. A l’opposé des explications conventionnelles, il n’y perçoit pas un déclin. Au contraire, il affirme que ce phénomène est lié à une élévation générale du niveau des équipes, qui empêche certains batteurs d’écraser comme avant la concurrence. Confronté au mur des limites humaines, les meilleurs sont bloqués et rattrapés par les moins bons, qui ont une marge d’amélioration plus importante.
• Il applique une logique similaire à l’évolution. Afin de prouver l’inexistence d’un progrès, il démontre d’une part la domination toujours effective des bactéries, organismes primitifs qui, par leur diversité, leur nombre et leur capacité d’adaptation à tous les milieux, règnent encore aujourd’hui sur Terre ; d’autre part, il précise que l’augmentation de la complexité n’est pas une destinée, uniquement une loi mathématique, une bactérie étant tellement simple qu’elle ne peut par modifications aléatoires que se sophistiquer au cours du temps.
J’ai découvert la biologie évolutionniste il y a une quinzaine d’années à travers les Réflexions sur l'histoire naturelle de Stephen Jay Gould, bouquins compilant ses articles publiés pour la revue National History. Même si j’ai lu depuis pas mal de choses sur le sujet et que je sais qu’il fut occasionnellement critiqué par ses collègues scientifiques, je continue à apprécier son style et ses idées. L’éventail du vivant est le prolongement de La vie est belle : les surprises de l'évolution où, s’appuyant sur la faune de Burgess, il soulignait le poids de la contingence, une théorie qui estime qu’il y a une équiprobabilité entre les chemins évolutifs et que rien n’était écrit en avance.
Dans L’éventail du vivant, il démonte la notion de progrès, utilisant le baseball pour éclairer son point de vue. A l’inverse du football américain qui ne m’a jamais passionné, j’avais regardé des matchs de baseball quand j’étudiais au Canada (j’avais suivi la saison 2005 qui avait vu la victoire historique des White Sox de Chicago) et je connais les règles. L’éditeur français a ajouté en épilogue trois pages résumant les principales subtilités de ce sport et le lecteur novice ne devrait pas être perdu. Ce fut une lecture agréable et stimulante, qui relativise notre supposé supériorité et rabaisse notre espèce à son rang d’exception résultant du hasard.


Birds of Ghana – Second Edition de Nik Borrow & Ron Demey (Bloomsbury, collection « Helm Field Guides », 2022), 368 p.
Cette seconde édition de Birds of Ghana inclut les 773 espèces enregistrées au Ghana et au Togo, y compris les migrants et les raretés, rangées par famille et par genre. Pour chaque espèce, la page de gauche fournit une carte géographique de localisation avec des couleurs différentes en fonction des périodes de présence, un aperçu des caractéristiques physiques, un survol du comportement typique de l’oiseau, une description du chant et des cris et des notes additionnelles. La page de droite illustre le texte avec des dessins montrant les éventuels dimorphismes mâle/femelle ou juvénile/adulte.

Petite remarque en préambule, ce guide aurait dû s’appeler Guide des oiseaux du Ghana et du Togo. Je m’en suis servi deux semaines exclusivement au Ghana mais c’est dommage de ne pas énoncer clairement qu’il couvre également le Togo. C’est un guide pratique, avec une classification classique non conforme à la taxinomie (les falconidés succédant par exemple aux accipitridés alors qu’ils sont en réalité fort éloignés). On retrouve à la fin un récapitulatif/checklist par famille, fidèle cette fois à la taxinomie dans la forme qu’elle avait à un instant T, ce domaine étant en constante évolution. Mon seul reproche à l’usage concerne les couleurs, qui m’ont souvent semblé ternes par rapport à ce que je voyais sur le terrain, compliquant l’identification pour les espèces proches ou sans trait distinctif évident. Le reste m’a paru exact et c’est un ouvrage de référence pour le pays.


Revues
L'oiseau Magazine n°153 – Hiver 2023
Le dossier de ce trimestre m’a profondément agacé. Il aborde de façon critique la relation au vivant de notre société occidentale en dressant un historique centré sur les méfaits du cartésianisme. Outre son simplisme, il idéalise les anciennes civilisations traditionnelles, considérant qu’elles coexistaient en harmonie avec la nature et la protégeaient. C’est oublier un peu vite les nombreuses espèces exterminées par l’homme depuis des millénaires, par exemple par les populations du Pacifique qui naviguaient d’île en île et lâchaient chiens et rats dès qu’ils arrivaient dans un nouveau lieu. Je ne parle même pas de la citation de Yourcenar parfois reprise par des végans mettant en parallèle le transport des bestiaux et les convois des nazis, point godwin immédiat.

Les reportages sur le hibou des marais et le bœuf musqué ne m’ont pas appris grand-chose, récits de voyage descriptifs et subjectifs. En revanche, j’ai apprécié les articles sur la haie sèche, faite de bois mort et possédant de multiples atouts ; sur la réserve des Sept-Îles qui s’agrandit ; sur les Carpates, il faudra que j’aille en Roumanie un jour ; et la comparaison de jumelles assez complète et utile pour les débutants.


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