samedi 2 mars 2024

Carnet de bord 24/02/2024-01/03/2024



Films vus en compagnie
マルサの女 [Marusa no onna] de Jûzô Itami (1987, L'inspectrice des impôts)
Ryoko Itakura est une enquêtrice chevronnée d’un centre local des impôts. Elle est capable de détecter la moindre malversation et réprimande sans pitié les fraudeurs. Elle bute néanmoins sur le cas d’Hideki Gondo, un propriétaire d’hôtels de charme proche des yakuzas, qu’elle n’arrive pas à coincer malgré ses soupçons. Une nouvelle occasion se présente quand elle est promue inspectrice au bureau régional des impôts de Tôkyô, qui possède des moyens conséquents.

Fils de Mansaku Itami, un important réalisateur des années 30, Jûzô Itami a débuté en tant qu’acteur avant de devenir un metteur en scène remarqué. Marusa no onna est son troisième film après The Funeral (1984) et Tampopo (1985), deux immenses succès qui firent de son épouse Nobuko Miyamoto une star au Japon. Elle joua le rôle principal dans tous les opus de son mari jusqu’au décès de ce dernier. L’œuvre de Jûzô Itami est majoritairement axée sur les dessous peu glamours de la civilisation japonaise : il satirise les traditions funéraires, les clients des geishas (La femme porte-bonheur, 1990), la maladie (La dernière danse, 1993), la société de consommation (Sûpâ no onna, 1996) ou les magouilles pour arnaquer l’administration. Minbo ou l’art subtil de l’extorsion (1992), où il se penche sur les méthodes des yakuzas pour extorquer de l’argent, énerva particulièrement le crime organisé et il fut assassiné en 1997 par un membre du gang Goto-gumi, qui déguisa le meurtre en suicide.
Marusa no onna n’est pas exempt de défaut. Outre de la nudité et du sexe gratuits, il est trop long, avec une musique répétitive agaçante. Il est toutefois sauvé par la qualité de l’interprétation, avec un affrontement subtil entre Ryoko (Nobuko Miyamoto) et Hideki (Tsutomu Yamazaki, comédien fétiche de Jûzô Itami) ; et par sa plongée dans le Japon des années 80 et dans l’administration fiscale de ce pays, à une époque de frivolité et de fric facile. Marusa no onna cartonna dans l’archipel et une suite sortit en 1988 (vu il y a quelques année, j’avoue ne pas vraiment m’en souvenir). En Occident, à l’exception de Tampopo, Jûzô Itami reste injustement méconnu.


La montagne de Thomas Salvador (2022)
Envoyé à Chamonix par son entreprise pour une démonstration, Pierre choisit d’aller se ressourcer sur les sommets alpins durant le week-end. Une fois sur place, il se sent si heureux qu’il ne veut plus rentrer. Il plaque tout et s’installe sur un glacier dans une petite tente. En dehors des grimpeurs, son unique lien avec l’extérieur est la cheffe du restaurant de la station d’altitude, Léa, qui accepte de poster son courrier et de lui faire des courses.

Huit ans après le sympathique Vincent n’a pas d’écailles (2014), Thomas Salvador dirige son second long métrage, dans lequel il incarne également le héros. Passionné par la montagne, il avait depuis longtemps envie de tourner sur le sujet mais la mort d’un ami alpiniste avec qui il comptait monter le projet l’avait refroidi. Il revit son concept initial pour lui donner un aspect écologique et contemplatif, en ajoutant une touche bienvenue de fantastique, avec des effets spéciaux artisanaux originaux. En dépit de la trame simple et de la rareté des dialogues, les protagonistes ont du relief et la relation entre Pierre et Léa sonne juste. C’est une belle réussite et j’espère qu’il ne faudra pas patienter encore huit ans pour le prochain.


Tack och förlåt de Lisa Aschan (2023, Thank You, I'm Sorry)
Enceinte de huit mois et déjà mère d’un garçon de cinq ans, Sara entend son mari Daniél lui dire que leur couple ne fonctionne pas et qu’il va partir en voyage avec un pote. La nuit suivante, il décède d’un brusque arrêt cardiaque. Sara n’a pas un caractère aimable, elle n’a pas d’ami·e·s pour l’aider et a perdu de vue sa sœur Linda avec qui elle s’est fâchée. Sans tenir compte de ses réticences, la mère de Daniél débarque dans la maison, décidée à prendre les choses en main. Au même moment, Linda réapparaît et tente de renouer contact.

Nous continuons notre exploration du catalogue scandinave de Netflix avec une comédie dramatique suédoise écrite, réalisée et interprétée par des femmes. L’histoire alterne entre gravité et légèreté, entre la dureté de Sara et la nonchalance de Linda. Il n’y a pas de méchant, chacun a ses raisons et compose au mieux avec les moyens du bord. Sans être extraordinaire, c’est globalement convaincant, les actrices sont excellentes, leurs personnages sont émouvants bien qu’agaçants, un titre sans prétention pour une soirée tranquille.


Un étrange voyage d’Alain Cavalier (1981)
Pierre est restaurateur de tableaux. Il vit seul dans son appartement parisien et visite occasionnellement sa fille étudiante, Amélie. Les relations entre les deux sont tendues, Amélie en voulant à son père d’avoir abandonné le foyer familial quand elle avait cinq ans. La mère de Pierre, Gino, doit passer la nuit chez lui et il l’attend à la gare mais elle n’est pas dans le train prévu, ni dans le suivant. A l’issue d’une brève enquête, Pierre déduit qu’elle a dû tomber sur les voies pendant le parcours. Accompagné d’Amélie, ils vont longer les rails entre Troyes et Paris pour chercher le corps de Gino.

Je n’avais jamais vu de film d’Alain Cavalier, que je connaissais de réputation, et j’avoue avoir récupéré Un étrange voyage à cause de la présence de Jean Rochefort. Il est parfait en Pierre, apportant nuance et émotion à ce rail movie centré sur les liens père/fille. Cette dernière est jouée par Camille de Casabianca, la fille d’Alain Cavalier, dont c’est la première apparition créditée au cinéma et qui est également coscénariste. Inspiré d’un fait divers sur une Japonaise disparue lors d’un trajet entre Dijon et Paris, Un étrange voyage comporte une dimension autobiographique, que ce soit dans les rapports entre Pierre et Amélie ou dans le refus de Pierre/Alain Cavalier d’accepter que sa vieille mère ne soit pas éternelle.
Camille de Casabianca a un jeu inhabituel, avec un phrasé de grande bourgeoise qui m’a perturbé et qui détonne face à un Rochefort bouleversant qui venait de perdre sa mère. Un étrange voyage est un beau récit simple et doux, avec peu de péripéties, sans rebondissement, sur deux êtres qui apprennent à se comprendre dans les épreuves. Cela m’a en tout cas donné envie de découvrir l’œuvre d’Alain Cavalier.


Todo sobre mi madre de Pedro Almodóvar (1999, Tout sur ma mère)
Pour l’anniversaire d’Esteban, sa mère Manuela l’emmène au théâtre pour voir Un tramway nommé Désir. Après la représentation, il insiste pour attendre sous la pluie la diva Huma Rojo afin de se procurer son autographe. Elle monte dans un taxi sans qu’il puisse l’attraper, il la poursuit en courant et est renversé par une voiture. Dévastée, Manuela décide d’aller à Barcelone pour joindre le géniteur de son enfant, qu’elle a fui enceinte dix-huit ans auparavant.

J’ai commencé à m’intéresser à Pedro Almodovar tardivement. Je n’ai pas encore regardé certains de ses classiques et je rattrape lentement mon retard. C’est un des rares cinéastes majeurs contemporains à embrasser sans rougir le genre mal-aimé du mélodrame, sans second degré ou arrière-pensée. S’il cite All About Eve (1950) de Joseph L. Mankiewicz ou Opening Night (1977) de John Cassavetes, Tout sur ma mère évoque surtout le mélodrame flamboyant hollywoodien à la Sirk, avec ses couleurs vives et des excès frisant le kitsch. L’intrigue parfois cruelle est néanmoins plus complexe que chez le Germano-américain, peuplée de femmes fortes aux destins entrecroisés. Nonobstant la surenchère dans le pathos, cela fonctionne pleinement, on s’attache à la pauvre Manuela qui trace sa route malgré les coups du sort. Les comédiennes sont impeccables et Tout sur ma mère mérite sa notoriété.


Films vus seuls
新吾二十番勝負 完結篇 [Shingo nijuban shobu kanketsuhen] de Sadatsugu Matsuda (1963, 20 Duels of Young Shingo – Conclusion)
Six épisodes passés à tuer laissent des séquelles, Shingo rencontre les victimes collatérales de ses actes, épouse, fille ou serviteurs de gens qu’il a assassinés pour se défendre ou protéger des innocents. Loin de le blâmer, ielles lui demandent de plaider leur cause et de les aider à regagner leur statut perdu. Shingo estime cependant qu’il n’a pas les moyens de les secourir et refuse de solliciter son père le shôgun.

Comme son nom l’indique, ce volet devait conclure la série avant qu’un producteur ajoute un ultime chapitre en 1964. C’est légèrement meilleur que le pénible Shingo nijuban shobu dai nibu (1961), bien que Shingo soit toujours agaçant. Il y a davantage de péripéties, Shingo a à peine un instant pour s’attarder sur la mort d’un personnage important avant de galoper ailleurs. Les ressorts scénaristiques sont complètement artificiels, on a l’impression que le Japon comporte une centaine d’habitants au total qui ne font que se croiser par hasard en permanence. La fin est tartouille, dire qu’il a fallu sept films pour en arriver là.


泥棒番付 [Dorobo banzuke] de Kazuo Ikehiro (1966, The Thieves’ Who’s Who)
Le voleur Sadohachi a été arrêté à Ôsaka par le fameux magistrat Matsujiro Tanaka. Au lieu de le punir, celui-ci lui impose de remettre sur le droit chemin un malfrat novice appelé Seihichi. Sadohachi et Seihichi partent à Kyôto pour ouvrir un restaurant de nouilles et sont bientôt rejoint par une orpheline, Okei, envoyée par Tanaka. Kyôto est alors la proie de troubles engendrés par les membres du Shinsengumi. Sans le vouloir, Sadohachi va être mêlé à leurs machinations.

Kazuo Ikehiro est un réalisateur de la Daiei, où il a effectué la quasi-intégralité sa carrière. Il a principalement œuvré pour les séries chanbara à la mode, dirigeant deux Shinobi No Mono, trois Zatoichi et quatre Sleepy Eyes of Death. Tiré d’une nouvelle de Ryôtarô Shiba, un spécialiste du roman historique, Dorobo banzuke est essentiellement un véhicule pour Shintarô Katsu, qui se déguise en aveugle au début et cabotine gentiment. Ça ne se démarque pas du tout-venant de l’époque et ça ne convaincra guère que les fans de Katsu.


Amer de Hélène Cattet & Bruno Forzani (2009)
Amer retrace trois moments de la vie d’Ana : dans son enfance, au décès de son grand-père, elle dérobe une montre au cours de la veillée funèbre et est assaillie par des visions cauchemardesques ; durant son adolescence, elle sort avec sa mère et découvre les réactions qu’elle suscite chez les hommes ; à l’âge adulte, elle revient dans la maison familiale abandonnée.

Amer est un exercice de style à la trame très mince, presque muet et reposant exclusivement sur ses effets de caméra ou de montage, ses angles bizarres, ses images fétichistes, ses références au giallo et ses musiques d’Ennio Morricone, de Bruno Nicolai ou de Stelvio Cipriani. Je me suis vite lassé, ça ne suffit pas pour faire un long métrage et il aurait fallu un minimum d’intrigue. Je ne sais pas s’ils ont rectifié le tir dans leurs opus suivants, que je regarderai peut-être par curiosité.


新吾番外勝負 [Shingo bangai shobu] de Sadatsugu Matsuda (1964, Shingo’s Final Duel)
Shingo est content, il gambade dans la montagne avec sa maman. Cependant, son titre de meilleur épéiste du Japon suscite toujours autant de jalousie et un affreux le provoque en duel. Shingo est vaincu, sauvé uniquement par un coup de chance. Son adversaire lui propose un match retour dans un mois. Notre héros décide de s’entraîner d’arrache-pied en prenant des poses classes au bord de l’eau, puis se dirige vers le lieu du rendez-vous en aidant les pauvres gens en chemin.

Sans être remarquable, cet ultime Shingo a l’avantage de s’écarter du schéma des précédents. Il n’est plus à la recherche de ses parents, il a gagné en maturité et conseille un jeune samouraï en détresse. Le jeu de Hashizô Ôkawa s’est approfondi et les aspects dramatiques sont mieux traités, avec des protagonistes féminins un peu développés. Le méchant en revanche est nul, un vilain grimaçant incarné par un Ryôhei Uchida en roue libre. Second couteau spécialisé dans les sales types, Ryôhei Uchida n’a jamais brillé et son seul rôle fameux est celui d’un des assassins des Treize tueurs d’Eiichi Kudô (1963). C’est donc un épilogue correct bien qu’artificiel, l’historique des épisodes antérieurs ne sert strictement à rien et il n’y avait aucune raison de réutiliser le personnage de Shingo.


Livres
Japanese Historians and the National Myths, 1600-1945: The Age of the Gods and Emperor Jinmu de John S. Brownlee (UBC Press, 1997), 256 p.
Japanese Historians and the National Myths, 1600-1945 examine l’évolution du traitement des mythes fondateurs du Japon et des premiers empereurs légendaires par les historiens japonais entre 1600 et 1945. D’abord considérés comme réels, ils ont au fur et à mesure fait l’objet de discussions de plus en plus critiques jusqu’à une remise en cause de leur véracité au début du XXe siècle. Le climat nationaliste a toutefois obligé leurs détracteurs à rétropédaler, particulièrement durant les années 30 et 40.

Japanese Historians and the National Myths, 1600-1945 entre parfaitement dans la catégorie des bouquins universitaires « intéressant mais soporifique ». J’ai appris beaucoup de choses sur les historiens japonais notables (au nombre desquels figure Mito Kômon, ce que j’ignorais) et sur la façon dont les circonstances politiques et socio-culturelles du moment ont influencé leurs analyses. Même si John S. Brownlee arrête son étude en 1945 et parle brièvement des polémiques autour de l’établissement en 1966 du Kenkoku kinen no hi (fête nationale commémorant le jour mythique de l’accession au trône du premier empereur Jinmu), il est dommage de ne pas avoir décrit en introduction ou en conclusion l’état des connaissances en 1997, année de la parution. A réserver aux chercheurs.


Le portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde (Le livre de poche, 1987), 285 p.
Tandis qu’il est en train d’achever un portrait dans lequel il s’est investi corps et âme, Basil Hallward reçoit la visite de son cynique ami Lord Henry Wotton. Impressionné par le chef d’œuvre et intrigué par la fascination du peintre, Henry souhaite rencontrer le modèle, un superbe jeune homme nommé Dorian Gray. Le courant passe aussitôt entre Henry et Dorian, qui se laisse pervertir par le noble décadent. Dorian se rend alors compte que ses pires actes n’altèrent pas sa beauté, son effigie récupérant à sa place les stigmates de ses vices.

Le portrait de Dorian Gray est à l’origine une commande de l’éditeur américain J.M Stoddart pour sa revue Lippincott's Monthly Magazine. Publié en Grande-Bretagne dans une version augmentée, le livre fit scandale pour ses aspects amoraux et hédonistes. Lu en 2024, ce n’est pas spécialement choquant, voire pudique dans les descriptions. J’associais Le portrait de Dorian Gray au genre horrifique en raison de l’adaptation assez sombre de 1945 et de la représentation de Dorian Gray dans la culture populaire. Excepté le dernier tiers, le roman est en réalité plutôt léger, Oscar Wilde s’attardant sur les passe-temps de Dorian Gray et la philosophie du dandy misogyne Henry Wotton (incarnation de l’auteur logiquement interprété par George Sanders dans le film). Tout ceci m’a profondément ennuyé, j’ai trouvé le style ampoulé, bourré d’exposés longs et vains, avec des dialogues superficiels toujours en quête du bon mot. Je pensais en permanence au sketch des Monty Python, qui sonne terriblement juste. Notons pour finir une touche d’antisémitisme crade inattendue, avec un repoussant manager juif de théâtre.


Articles
Quand est renversé l’Estado Novo le 25 avril 1974, 800 000 immigrés portugais vivaient en France. Longtemps méprisés par l’Etat portugais, ils avaient bénéficié au début des années 70 de plus d’attention et leur image s’était améliorée. Leur départ soulageait en effet le pays de ses travailleurs excédentaires et ils envoyaient de précieuses devises qui constituaient en 1973 8% du PIB. Les nouveaux dirigeants saisirent immédiatement l’importance de cette population, qui avait accueilli favorablement la révolution. Malgré un discours positif hissant les immigrés au rang de héros, les actes de l’Etat portugais post-25 avril furent cependant ambivalent, traitant ses citoyens installés à l’étranger avec paternalisme et ne leur accordant qu’un droit de vote limité.

A la suite de la lecture du bouquin de Victor Pereira sur la révolution des œillets, je me demandais comment l’évènement avait été appréhendé par les immigrés portugais en France (ma famille citadine arrivée à la fin des années 40 n’étant pas franchement représentative). Victor m’a orienté vers ce texte qu’il a écrit il y a une dizaine d’années. Même s’il y aborde rapidement le point qui me préoccupait initialement, il se concentre essentiellement sur la perception des immigrés par l’Etat. C’est un bref article qui résume bien la situation et montre les ambiguïtés de l’époque, où ceux qui partaient n’étaient plus vraiment considérés comme des nationaux. Cette problématique persiste de nos jours, c’est malheureusement le lot commun de l’immigration ainsi que l’a parfaitement dépeint Abdelmalek Sayad dans La double absence ou José Vieira dans Le pays où l’on ne revient jamais (2005).


Revues
Les Cahiers du cinéma n°806 – Février 2024
Les Cahiers de ce mois-ci consacre les deux tiers de son numéro à donner la parole aux femmes, réalisatrices, actrices, critiques, chercheuses. Elles s’interrogent sur la manière dont leur genre a exercé une influence sur leur carrière et sur leur vision du cinéma, sur la place des femmes et du féminisme dans le milieu et dans leur vie, et sur les éventuels changements engendrés par le mouvement #MeToo. Les articles sont enrichissants et offrent une pluralité d’opinions et de questionnements.

Le tiers restant m’a moins intéressé. Va falloir que je vois Daaaaaalí ! (2023) où Dupieux semble renouer avec ses délires narratifs ; Godzilla Minus One (2023) par complétisme ; et que je me penche sur l’œuvre d’Otar Iosseliani.


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