samedi 6 avril 2024

Carnet de bord 30/03/2024-05/04/2024



Films vus en compagnie
Les lèvres rouges de Harry Kümel (1971)
L’aristocrate anglais Stefan Chilton a récemment épousé la plébéienne Valérie en Suisse sans avertir sa famille. Ils sont sur le chemin de la Grande-Bretagne afin de procéder aux présentations. Stefan craint la réaction de sa mère et décide de s’attarder dans un hôtel de bord de mer à Ostende en Belgique avant de traverser la Manche. La comtesse Bathory et sa secrétaire Ilona arrivent le même jour, au crépuscule. Elle est immédiatement fascinée par le couple et perturbe la relation instable entre deux jeunes mariés qui se connaissent peu.

Les lèvres rouges est au départ une commande, charge à Harry Kümel de trouver un sujet pour une petite pellicule d’exploitation avec de l’érotisme et de la violence. Tombant sur un numéro de la revue Historia consacrée à la comtesse sanglante Elisabeth Báthory, il y vit un bon prétexte à du déshabillage. Pour diminuer les coûts, l’histoire fut transposée à notre époque. A la surprise d’Harry Kümel, Delphine Seyrig accepta le rôle principal, poussée par Alain Resnais. Les autres actrices furent sélectionnées pour leur plastique et leur absence de réticence à enlever leur vêtements : Danielle Ouimet (Valérie) avait établi sa réputation à travers deux films érotiques canadiens et Andrea Rau (Ilona) posait régulièrement nue dans des magazines.
L’intrigue est mince, assemblage hétéroclite servant à justifier de la nudité et du sang, plus quelques compromis comme un inspecteur de police à la retraite ajouté pour satisfaire les coproducteurs américains fans de thrillers. Il y a une belle utilisation des décors et des paysages glauques de Belgique, contribuant à une ambiance étrange et onirique. L’intérêt vient essentiellement de la présence de Delphine Seyrig, qui envoute les amants et les spectateurs de sa voix suave. A l’image de Malpertuis (1973), l’autre Harry Kümel fameux, Les lèvres rouges est en partie raté et kistch, en partie ensorcelant.


Smile de Parker Finn (2022)
Rose Cotter est thérapeute dans un hôpital public. Surmenée, elle s’apprête à rentrer chez elle quand le téléphone sonne pour lui demander de consulter une patiente en état de choc nommée Laura. Elle a assisté la semaine d'avant au suicide d’un de ses professeurs et se dit poursuivie par un esprit maléfique qui vole l’apparence de ses proches. Elle se tranche soudain la gorge avec un grand sourire sous les yeux de Rose pétrifiée. Celle-ci commence dès lors à avoir des hallucinations, qui rappellent étonnamment les symptômes de Laura.

Smile est une prolongation du court métrage complètement tarte Laura Hasn't Slept réalisé par Parker Finn en 2020. Il reprend le personnage de Laura et développe substantiellement son concept d’origine. La mise en place est convaincante, à l’inverse de la suite qui ne sait pas trop quoi faire de son sujet. Rose multiplie les choix incohérents, Parker Finn case des jumps scares nases et on s’ennuie poliment. Une séquelle est prévue pour octobre 2024, mouaif…


Ana y los lobos de Carlos Saura (1973, Anna et les loups)
Anna pose ses valises dans une demeure isolée de Castille, étrangère engagée comme gouvernante pour s’occuper de trois enfants. La famille est composée de la mère impotente, de sa belle-fille, de ses trois petites-filles et de ses trois fils : José, autoritaire et collectionneur d’objets militaires ; Juan, un obsédé qui trompe sa femme avec une domestique ; et Fernando le mystique, qui souhaite se retirer dans une grotte. Chacun désire Anna à sa façon et elle va entrer dans leur jeu avec malice, à ses risques et périls.

L’œuvre de Carlos Saura a souvent été sur-analysée, les critiques y voyant des références ou des métaphores dans tous les coins. Ana y los lobos est le seul opus où le metteur en scène affirme ouvertement la dimension allégorique : la maison représente l’Espagne franquiste, José constituant le volet militaire, Juan la bourgeoisie et Fernando la religion ; la mère est l'équivalent du général Franco, un chef lunatique, capricieux et pas aussi inoffensif qu’il en a l’air ; Anna est l’élément extérieur perturbateur, fascinant mais dangereux pour la stabilité de l’ensemble. C’est parfaitement interprété, bien photographié, avec une atmosphère étouffante. Je n’ai pourtant pas accroché, j’ai eu des difficultés à comprendre pourquoi Anna joue au chat et à la souris avec ces hommes abjects, condamnée à terme à se brûler uniquement pour se moquer des tartuffes. La conclusion est sordide, il n’y avait pas besoin de ça pour signifier que le franquisme c’est pas cool et j’ai trouvé le tout assez vain. Du même scénariste Rafael Azcona, j’avais largement préféré Le bourreau (1963), satire plus incisive selon moi.


I, Madman de Tibor Takács (1989, Lectures diaboliques)
Virginia Clayton est bouquiniste à Los Angeles. Le soir, elle aime dévorer des romans pulp horrifiques au grand désespoir de son copain flic Richard. Virginia a en effet une imagination débordante, elle est régulièrement terrorisée par ses lectures et mélange rêves et réalité. Quand une de ses camarades de théâtre est brutalement assassinée, elle est persuadée que le tueur est le docteur Kessler, le héros maléfique de l’ouvrage I, Madman.

La jaquette du blu-ray annonce fièrement que I, Madman est la « plus belle réussite » de Tibor Takács. Pas très compliqué vu la filmographie du monsieur, auteur des nanardisants The Gate (1987) et The Gate II: Trespassers (1990) et d’un paquet de productions Nu Image ou Syfy, pas franchement un gage de qualité. Niveau scénario ce n’est guère mieux avec David Chaskin, coupable du catastrophique A Nightmare on Elm Street Part 2: Freddy's Revenge (1985). Pas de surprise, c’était nul, les rares bonnes idées étant gâchées par le manque de rythme et un casting à la ramasse : pour des questions de coût, le gros méchant est incarné par le responsable des effets spéciaux, Randall William Cook ; Clayton Rohner n’est jamais crédible en brave policier ; et Jenny Wright, aperçue dans Near Dark (1987), a deux de tension. Dire que ce navet a gagné le prix du festival d’Avoriaz en 1990 (ce qui avait créé une compréhensible polémique), je ne sais pas ce que le jury avait fumé.


Anatomie d’une chute de Justine Triet (2023)
En revenant d’une promenade avec son chien, Daniel, enfant malvoyant, distingue le corps de son père Samuel dans la neige devant leur chalet et appelle sa mère Sandra à l’aide. A l’arrivée du Samu, Samuel est mort. La thèse de l’accident étant rapidement écartée, reste deux hypothèses : homicide ou suicide ? Sandra est suspectée, un procès s’ensuit dans lequel les subjectivités s’affrontent.

Anatomie d’une chute est bien meilleur que le fatigant La Bataille de Solférino (2013) ou que l’agaçant Sibyl (2019). C’est un film de procès à la française, où la prise de parole est moins codifiée que chez ses équivalents américains, qui s’intéresse à la relativité de la vérité au sein d’un couple. Loin de clarifier les évènements, les audiences accumulent les données et complexifient le récit. Si, à l’instar de Daniel, Anatomie d’une chute penche finalement davantage d’un côté, le doute persiste et le dénouement ne dénoue rien. Seuls petits bémols, c’est un peu long (la romance entre Sandra et son avocat, qui apparemment a déjà été écourtée à la demande de l’actrice principale et de la productrice, aurait pu être dégagée totalement) et le procureur est excessivement agressif, il braque le spectateur et son attitude nuit à son propos. Ce sont des reproches mineurs et Anatomie d’une chute mérite sa flatteuse réputation.


Films vus seuls
De dødes tjern de Kåre Bergstrøm (1958, Lake of the Dead)
Liljan est sans nouvelle de son frère jumeau, qui a déménagé trois semaines auparavant dans un chalet de la campagne norvégienne. Avec son mari et quatre ami·e·s, elle décide de lui rendre visite et d’y passer deux-trois jours de vacances. A leur arrivée, l’endroit est désert. Le gendarme qui les a conduits depuis la gare leur raconte alors la légende des lieux : il y a cent ans, l’homme qui a bâti la cabane a tué sa sœur et son amant avant de se jeter dans le lac à proximité. Les locaux croient que son âme en peine rôde toujours et prend possession des occupants de son ancienne maison.

Le mou mais sympathique Klokker i måneskinn (1964) m’a poussé à récupérer l’autre long métrage de genre de Kåre Bergstrøm, De dødes tjern. On y croise encore une fois un psychiatre sceptique, au rôle ambigu, et un fantastique léger mâtiné de policier et d’une touche de comédie. La photographie est splendide (premier emploi du cinémascope en Norvège) et le scénario est correctement ficelé, avec une atmosphère pesante et quelques scènes angoissantes. Si c’est parfois bavard, cela demeure une belle découverte et c’est un classique chez les Norvégiens, qui en ont fait un remake en 2019 (qui semble fort mauvais).


Ďáblova past de Frantisek Vlácil (1962, The Devil's Trap)
Un meunier tient tête à un seigneur local en opposant la raison à la superstition. Son moulin est le seul endroit qui possède un accès à l’eau dans un village en proie à la sècheresse et le meunier cherche une source supplémentaire pour la population. Cent ans plus tôt, sa famille avait mystérieusement survécu à l’incendie de leur domicile par les envahisseurs suédois et ils sont depuis regardés avec suspicion. Un prêtre est envoyé pour enquêter sur une éventuelle collusion avec le diable et pour mater toute amorce de rébellion.

Frantisek Vlácil est célèbre pour deux drames historiques de la fin des années 60, Marketa Lazarova (1967) et La vallée des abeilles (1968). Ils furent précédés par Ďáblova past, qui n’est guère connu en dehors de République tchèque. Contemporain de la Nouvelle Vague tchécoslovaque, Frantisek Vlácil n’en a pas été membre bien qu’on retrouve dans son œuvre un certain trouble idéologique, avec une absence de manichéisme, et des expérimentations formelles. Ďáblova past se distingue des films en costume de l’époque par ses décors minimalistes, son tournage en extérieur et son utilisation de la caméra portée. L’ambiance sonore y est particulièrement travaillée, avec un bruit de fond qui écrase les protagonistes. La tension entre les habitants oppressés et un pouvoir autoritaire qui impose une doctrine non contestable (ici religieuse) rappelle évidemment la situation politique du pays. Miroslav Machácek, qui interprète le prêtre, est excellent et est accompagné par une distribution solide. Pas fan en général du cinéma tchèque et conservant un souvenir confus de Marketa Lazarova, j’ai été enchanté par Ďáblova past et cela m’a donné envie de voir La vallée des abeilles.


Bang Bang d’Andrea Tonacci (1971)
Des séquences se succèdent sans queue ni tête : un piéton grimpe dans un taxi, fournit des directives incohérentes et se dispute avec le chauffeur ; un homme affublé d’un masque de singe se rase puis va dans la pièce d’à côté faire l’amour à une femme ; un groupe de marginaux boit et écoute de la musique dans une chambre d’hôtel ; une gitane danse sur un toit…

Quand on récupère des trucs au pif, parfois on a de belles surprises comme Ďáblova past, parfois on croise des abominations. Cela faisait longtemps que je n’étais pas tombé sur un machin aussi navrant que Bang Bang, du gros n’importe quoi sans aucune histoire, un enchaînement de scènes vaguement choquantes, érotiques et provocatrices. Les avis sur le net sont dithyrambiques, les critiques évoquent Buñuel, Godard… Faut se calmer deux minutes.
Un peu hébété par le visionnage pénible, j’ai fouillé dans ma bibliothèque et j’ai lu dans Le cinéma brésilien édité par le Centre Pompidou un chapitre éclairant intitulé « Crise du Cinema Novo et apparition du Cinéma Marginal ». Bang Bang est inclus dans un courant dénommé cinéma marginal, édifié face au Cinema Novo et fortement inspiré du tropicalisme. Ce mouvement était un mélange hétéroclite d’ingrédients culturels archaïques et populaires et de produits capitalistes mondialisés. Il rejetait le nationalisme-populaire en vogue et se réappropriait la culture importée à travers son absorption anthropophagique. A cela, le cinéma marginal ajouta le mépris de la construction narrative traditionnelle, préférant un foisonnement d’éléments disparates, si possible scandaleux ou excentriques, et une accumulation de références à la mauvaise série B américaine. Il refusa l’idéologie au profit de la dérision et de la jouissance, en adjoignant une horreur figurant la violence imprévisible du régime dictatorial. Bang Bang est un exemple représentatif de ces expérimentations. Si ces explications ne le rendent pas moins nul, cela m'a permis de comprendre le contexte de sa production.


黒の商標 [Kuro no torêdomâku] de Tarô Yuge (1963, The Black Trademark)
Alors qu’il tente de remonter la filière de contrefaçons vendues sur le marché, un employé de la compagnie de vêtements Kokusai Rayon est poignardé dans un train, apparemment par un petit voyou en quête d’argent. Un de ses collègues, Sugino, est persuadé que ce meurtre est lié à son enquête et prend la relève contre l’avis de son supérieur qui ne veut pas de scandale. L’affaire s’avère dangereuse, assassinats et disparitions se multiplient autour de Sugino.

Kuro no shôhyô est le cinquième volet de la série noire de la Daiei, dont j’ai encore dû créer la fiche imdb. Compte tenu des kanji utilisés, le titre devrait se prononcer kuro no shôhyô mais, sans doute pour faire classe, 商標 se lit ici torêdomâku soit trademark. Il est mis en scène par Tarô Yuge, un pur rejeton de la Daiei qui y est entré en 1947 et a débuté en tant que réalisateur en 1960. Il a dirigé une quarantaine d’opus jusqu’à la faillite du studio en 1972. Il se suicida en 1973 pour des raisons obscures. C’est tiré d’un roman de Shiro Kunimitsu, un écrivain oublié de nos jours.
Le rôle principal de Kuro no torêdomâku revient de nouveau au fadassou Ken Utsui, épaulé par Yukiko Fuji, actrice méconnue chez nous qui a rarement été en haut de l’affiche excepté dans cette série noire où elle apparaît dans six des onze épisodes. Le casting est plus intéressant du côté des scélérats avec un Hideo Takamatsu mal exploité et surtout Masao Mishima, un des immenses seconds couteaux du cinéma japonais. En 36 ans de carrière, il a joué dans un nombre de longs métrages incertain oscillant entre 179 selon jmdb et 222 pour imdb, passant aisément d’un brave gars dans un drame de Naruse ou Ozu à d’immondes crapules dans des tonnes de jidai-geki.
La première heure se regarde agréablement, c’est assez tendu et sombre, avec des ennemis mystérieux qui n’hésitent pas à éliminer froidement leurs poursuivants. Les vingt dernières minutes gâchent cette atmosphère, Masao Mishima révélant son plan façon vilain de James Bond et le dénouement manquant franchement de cohérence. Normal dans un film noir me dira-t-on, en effet et cela continue de me décevoir malgré la récurrence du phénomène.


Livres
La belle histoire du kākāpō d’Etienne Danchin (humenSciences, 2023), 158 p.
La Nouvelle-Zélande s’est séparée du Gondwana il y a 85 millions d’années. Un écosystème remarquable s’y est développé dans lequel les oiseaux ont remplacé les mammifères absents (excepté des chauves-souris arrivées par la suite), générant des familles uniques. Le danger venant davantage du ciel que de la terre, les oiseaux aptères (= incapable de voler) ont prospéré. Ils ont été largement massacrés en deux temps, avec le débarquement des aborigènes au XIIIe ou XIVe siècle puis des Occidentaux accompagnés de leurs animaux domestiques. Le kakapo, le plus grand perroquet du monde, aptère, avec une technique de défense consistant à se figer sur place, a été décimé par les chats et les fouines et a été à deux doigts de disparaître. La belle histoire du kākāpō explique comment il a pu être sauvé in extremis, les tentatives de conservation initiales ayant failli entraîner son extinction à cause d’une appréhension erronée de son écologie. Spoiler : on lui donnait trop à manger.

Ayant déjà lu Rat Island de William Stolzenburg, qui détaillait les opérations de sauvegarde du kakapo, et ayant vu des documentaires de référence sur le sujet, je n’ai pas appris grand-chose sur le fond, si ce n’est une mise à jour des évènements depuis 2011. Du côté positif, La belle histoire du kākāpō est très abordable, c’est de la vulgarisation de qualité avec d’utiles rappels des principes de la biologie de l’évolution. Du côté négatif, Etienne Danchin se met excessivement en avant, une sorte de Michael Moore des biologistes, il signale constamment au lecteur sa présence et raconte sa vie. S’y ajoute quelques blagues sexistes pas méchantes qui auraient été facilement évitables. En dépit de cette impression mitigée, les bons aspects l’emportent sur les mauvais et c’est une excellente première approche pour un novice.

Nouvelles de l’anti-monde de Georges Langelaan (Marabout, collection « Bibliothèque Marabout - Géant », 1966), 381 p.
Nouvelles de l’anti-monde comporte treize nouvelles de 10 à 66 pages rédigées en 1962 (excepté La mouche, parue à l’origine dans le Playboy de juin 1957) :
Le Miracle : une victime d’un accident de train prétend être handicapé pour toucher l’argent de l’assurance.
Chute dans l'oubli : accusé d’avoir assassiné sa femme, James ne réussit pas à se souvenir du détail qui permettrait de l’innocenter.
La Mouche : Anne refuse de dévoiler pourquoi elle a tué son mari, qui se livrait à des essais de téléportation pour le gouvernement.
La Dame d'outre-nulle part : Berny voit dans son téléviseur des gens qui disent être décédés à Hiroshima en 1945.
Récession : un vieillard en train de mourir décrit ses sensations.
Le Tigre récalcitrant : M. Darbon est capable de contrôler les animaux et se sert de ce pouvoir pour impressionner son entourage incrédule.
L'Autre main : Jean-Claude Manoque est persuadé que sa main droite a une volonté propre et nuisible.
Temps mort : une expérience déraille et Yvan Darnier est plongé dans un temps différent du reste de l’humanité.
La Tournée du diable : John regrette d’avoir euthanasié son vieux chien Tom pour satisfaire sa conjointe. Il passe un pacte avec le diable pour ressusciter son compagnon.
De fauteuil en déduction : un bébé est enlevé et Grand-papa a des soupçons sur l’identité du coupable.
La Dernière traversée : un pilote chanceux effectue son dernier vol.
Robots pensants : à la recherche d’un ami disparu, un diplomate anglais croise un concepteur de robots fort louche.
Sortie de secours : deux anciens camarades de la résistance, Jean et Robert, enquêtent sur l’enlèvement de l’épouse de Jean.
Georges Langelaan est un écrivain et journaliste franco-anglais. Espion pour le MI-6 durant la guerre, passionné par le paranormal et les fantômes dont il voulut prouver l’existence, il est surtout célèbre pour La mouche, adapté au cinéma en 1958 et en 1986. C’est clairement la meilleure nouvelle du recueil, l’effet de surprise étant gâchée par ma connaissance du long métrage de 1958 (le Cronenberg de 1986 prenant d’importantes libertés avec le texte). A part ça, c’est daté, des histoires à chute prévisibles et qui tournent trop autour du pot. Mieux vaut relire du Matheson.


Paddington at Work de Michael Bond (Harper Collins, collection « The Classic Adventures of Paddington Bear – The Complete Collection », 2019), 158 p.
De retour du Pérou, Paddington retrouve à son grand étonnement les Brown sur le ferry du retour. Il assiste à un spectacle d’hypnose sur le bateau, qui ne se déroule évidemment pas comme escompté. A Londres, il reprend rapidement ses habitudes. Arnaqué par un malfrat qui lui vend une fausse action, la situation s’arrange finalement. S’ensuit une mésaventure avec M. Curry, un bref emploi dans un salon de coiffure et une participation impromptu à un ballet dans l’école de Judy.

Dans le dernier chapitre du volume précédent, Paddington s’apprêtait à partir au Pérou pour rendre visite à sa tante Lucy. Je pensais que ce septième livre serait consacré à son voyage, d’autant que le film Paddington in Peru devrait sortir en salles en novembre 2024. Ce n’est malheureusement pas le cas, le séjour est à peine évoqué, on retombe immédiatement dans la routine. Ce n’est pas désagréable mais ça manque sérieusement d’innovation, les ficelles sont de plus en plus grosses et on sent les rebondissements à deux kilomètres. Il me reste encore huit bouquins, j’espère qu’à un moment ça se renouvellera.


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