samedi 11 novembre 2023

Carnet de bord 04/11/2023-10/11/2023



Films vus en compagnie
Dungeons & Dragons: Honor Among Thieves de John Francis Daley & Jonathan Goldstein (2023, Donjons & Dragons : L'Honneur des voleurs)
Dévasté par l’assassinat de son épouse, l’ancien ménestrel Edgin était devenu voleur pour nourrir sa petite fille Kira. Aidé par la guerrière Holga, il avait échafaudé un plan pour dérober une tablette de résurrection qu’il voulait utiliser sur sa défunte femme. L’affaire tourna mal et ils furent arrêtés. Deux ans plus tard, Edgin et Holga rendent visite à leur vieil associé Forge à qui Kira avait été confiée. Ils réalisent que ce dernier les a roulé, qu’il a monté Kira contre eux et qu’ils vont devoir former une équipe de choc pour la récupérer.

Si Dungeons & Dragons: Honor Among Thieves était sorti en 2000 à la place de l’immonde bouse avec Jeremy Irons en Profion (ce nom franchement…), j’aurais sans doute été enthousiaste. Situé dans les Royaumes oubliés, fidèle à l’esprit du jeu de rôles de mon enfance, avec des effets spéciaux sympathiques mélangeant images de synthèse et animatroniques dans de jolis décors islandais et irlandais, ce D&D avait tout pour me plaire. Malheureusement, deux décennies de super-héros sont passées par là et Dungeons & Dragons: Honor Among Thieves est trop influencé par Les gardiens de la galaxie (2014) : outre le looser impertinent cool expert en coups à deux sous et sa partenaire taiseuse et balaise (Michelle Rodriguez remplaçant Zoe Saldana), on repère le gros bill premier degré, la méchante chauve énervée et même Bradley Cooper en guest-star. Excepté le paladin que j’ai trouvé amusant et la scène où ils déterrent les morts qui était initialement un hommage aux Monty Python, ça n’a rien d’extraordinaire et on assiste poliment à des aventures vues et revues.


The Lathe of Heaven de Fred Barzyk & David R. Loxton (1980)
A Portland dans un futur proche, George Orr accepte de suivre un traitement psychiatrique expérimental pour éviter une condamnation, accusé d’avoir obtenu illégalement des médicaments dangereux endiguant ses rêves. Il est en effet persuadé que ses songes changent la réalité et qu’il est le seul à se souvenir du passé non altéré. Son médecin William Haber, un spécialiste des rêves, est d’abord sceptique. Quand il comprend que George dit la vérité, il décide de le manipuler pour améliorer leur sinistre monde.

The Lathe of Heaven est un roman de l’autrice de SF Ursula K. Le Guin paru en 1971 dans le magazine Amazing Stories. C’est son récit le plus Dickien, portant sur des univers alternatifs et sur la perception de la réalité. Je ne l’ai curieusement jamais lu malgré mon intérêt pour ces thèmes. Il a été transposé deux fois en téléfilm fauché, en 1980 par la chaîne WNET, membre de PBS, et en 2002 par A&E. Celui de 2002 semble très mauvais, avec James Caan et Lisa Bonet venu·e·s cachetonner. Aucune vedette en revanche dans celui de 1980 : George Orr est joué par Bruce Davison, le sénateur Robert Kelly dans X-Men (2000) et X2 (2003) ; William Haber par Kevin Conway, réputé comme acteur de théâtre. Diffusé régulièrement à la télévision aux Etats-Unis dans les années 80, The Lathe of Heaven fut invisible durant vingt ans à cause des coûts prohibitifs des droits de la chanson With a Little Help from My Friends des Beatles présente en fond sonore. La bande originale fut modifiée en 2000, permettant une ressortie.
Il y a de bonnes idées et une ambiance dépressive qui sonne juste. Le manque de budget pousse le script vers une SF d’anticipation épurée et bavarde, qui évoque un épisode de The Twilight Zone étiré sur 1h45. Bien qu’un peu long, ça fonctionne correctement dans l’ensemble et je suis entré dans l’histoire. Le principal défaut est la conclusion : alors qu’elle était apparemment limpide dans le bouquin (selon le résumé sur wikipedia), c’est extrêmement confus à l’écran. C’est dommage de clore sur cette note qui abandonne le spectateur à sa perplexité.


浅草キッド [Asakusa kiddo] de Gekidan Hitori (2021, Asakusa Kid)
Takeshi et Kiyoshi composent un duo de manzai qui effectue sans grand succès la tournée des petites salles dans le coin de Nagoya. Takeshi ne se laisse pas marcher sur les pieds et espère toujours percer. Un soir de loose, il se remémore son apprentissage, deux ans auparavant. Liftier au Furansu-za dans le quartier d’Asakusa à Tokyo, un théâtre de strip-tease qui proposait des sketchs entre les effeuillages, il souhaitait devenir l’élève du maître des lieux, le fameux humoriste Senzaburo Fukami. Se moquant au départ de l’ambition de Takeshi, celui-ci le prit en affection et finit par le former, voyant le potentiel de son disciple. Mais le Furansu-za allait mal, supplanté par la télévision, et avait des difficultés à payer ses employés.

Avant d’être un cinéaste célèbre au niveau international, Takeshi Kitano était un comique provocateur adulé des Japonais, invité puis présentateur d’émissions sur le petit écran. Il publia en 1988 Asakusa Kid, une autobiographie centrée sur ses débuts et sur son mentor Senzaburo Fukami. Avant une pièce de théâtre en 2023, la production Netflix de 2021, réalisée par l’artiste polyvalent Gekidan Hitori, était la troisième adaptation après deux TV drama. N’ayant pas lu le livre de Kitano, je ne sais pas dans quelle mesure elle est fidèle à l’original.
Dans les années 70, les théâtres de striptease à l’ancienne, qui mélangeaient les genres et les plaisirs, étaient déjà anachroniques. Ils étaient en fort déclins depuis la fin des années 50 en raison de la généralisation des postes de télévision et de la fermeture en 1958 de Yoshiwara, quartier phare de la prostitution localisé au cœur d’Asakusa. Asakusa kiddo nous immerge dans les ultimes soubresauts du Furansu-za, endroit mythique où Kiyoshi Atsumi, l’interprète de Tora-san, entama sa carrière.
C’est assez touchant, un bel hommage à Senzaburo Fukami, parfaitement incarné par Yô Ôizumi (Shiawase no pan (2012)). Yûya Yagira (vu dans Nobody Knows (2004)) en fait par contre trop en Takeshi Kitano et commet une grossière erreur en reprenant son tic nerveux à l’œil droit : ce problème est dû à un accident de moto dans lequel Kitano faillit mourir en 1994, il n’en souffrait pas précédemment et on peut aisément le constater dans les nombreuses vidéos de lui datant des années 80. Pourtant, même si on ajoute les facilités narratives et un dernier tiers larmoyant, j’ai apprécié cette plongée dans la jeunesse de Kitano et dans un microcosme en voie de disparition.


少女小漁 [Shao nu Xiao Yu] de Sylvia Chang (1995, Siao Yu)
Siao Yu est une Chinoise sans papier récemment arrivée aux Etats-Unis pour rejoindre son conjoint Giang Wei, un étudiant qui trime la nuit dans un marché aux poissons pour compléter ses revenus. Elle travaille dans une entreprise de confection et esquive les agents de l’immigration qui opèrent régulièrement des contrôles. Afin d’acquérir une carte de résidente, Giang Wei lui propose un mariage blanc avec Mario, un italo-américain d’une soixantaine d’années qui a besoin d’argent. Elle accepte à contrecœur et se retrouve coincée entre un époux officiel misanthrope et un Giang Wei jaloux.

Actrice et chanteuse polyvalente, énorme star à Taïwan et Hong Kong un temps associée à la Nouvelle vague taïwanaise, Sylvia Chang a également dirigé une quinzaine de films. Un an après son apparition dans Salé sucré (1994), elle récupère un projet de la compagnie nationale taïwanaise Central Motion Picture Corporation qui était destiné à Ang Lee. En Grande-Bretagne pour Raison et sentiments (1995), il contribue à distance en tant que coscénariste et producteur et on y distingue des thèmes qui lui sont chers. Shao nu Xiao Yu se différencie toutefois de sa trilogie Father knows best (Pushing Hands (1991), Garçon d'honneur (1993), Salé sucré) par une moindre légèreté et un ton davantage mélo. Tiré d’un roman de Geling Yan paru en 1992, l’histoire initialement située en Australie est transposée à New-York, cadre plus parlant dans l’imaginaire collectif.
En dépit d’un côté vaudeville un peu raté lié notamment à l’agaçante Rita, la compagne de Mario, Shao nu Xiao Yu offre un beau récit d’immigration sur une femme qui grandit dans les épreuves. La chanteuse Rene Liu, dont c’est le premier rôle important, est excellente en Siao Yu, et les comparaisons entre les cultures sont amenées sans lourdeur. Cela m’a donné envie d’explorer le reste de l’œuvre de Sylvia Chang.


La Bataille de Solférino de Justine Triet (2013)
Le jour du second tour de l’élection présidentielle de 2012 opposant François Hollande et Nicolas Sarkozy, Laetitia, journaliste à iTélé, est appelée en renfort à la dernière seconde et est obligée d’aller travailler un dimanche. Contrainte de contacter un baby sitter inexpérimenté pour garder ses deux petites filles, elle s’apprête à quitter son domicile lorsque débarque Vincent, son ex violent qui a le droit de voir leurs enfants en sa présence un week-end par mois.

La Bataille de Solférino est le premier long métrage de fiction de Justine Triet, venue du documentaire où elle avait couvert la présidentielle de 2007. Le tournage le jour de l’élection a demandé des ressources colossales, huit chefs opérateurs, des autorisations à gogo, et a généré des dizaines d’heures de rush. Une large part d’improvisation étant nécessaire compte tenu des circonstances, les comédien·ne·s ont été sélectionné·e·s en fonction de leur rapprochement avec leur personnage. Le résultat est impressionnant et les scènes de foule sont oppressantes. Néanmoins, si je comprends l’intérêt de montrer la nocivité d’un père agressif luttant par tous les moyens pour son droit de visite et le stress que cela engendre chez la mère, le visionnage de La Bataille de Solférino m’a été pénible pour deux raisons : je m’attendais à un drame doux-amer et non à un conflit brutal entre deux parents où ça hurle en permanence ; on doit supporter Vincent pendant 1h30 tandis que je ne le tolèrerais pas 5 minutes dans la vraie vie. Ces réticences me sont propres, elles ne perturberont probablement pas la plupart des spectateurs et je conseille donc de le regarder pour se forger son opinion.


Films vus seuls
新吾十番勝負 第三部 [Shingo juban shobu daisanbu] de Sadatsugu Matsuda (1960, Shingo's Original Challenge part 3)
Shingo souhaite laver l’honneur de son mentor Umei Tamon tué en duel face à Takeda Isshin. Dissuadé par son père adoptif Shozaburo, il consent à ajourner sa vendetta mais refuse de rentrer chez eux et tombe en se baladant sur des samouraïs en train de tester des armes à feu. Deux individus tentent de l’éliminer et il les abat pour se défendre. Arrêté et convoqué par son géniteur le shogun, Shingo ignore que des vassaux songe à l’assassiner laisser le champ libre à son cadet, l’héritier désigné.

Je continue les aventures de Shingo, cette fois dans une version intégrale. Cet épisode 3 ne brille pas par son originalité : Shingo est au cœur de manigances qui le dépassent, la rencontre avec ses parents biologiques est encore reportée et son désir de vengeance l’écarte de la perspective d’un mariage et d’une existence stable. L’homme dévoué à l’art du sabre qui sacrifie tout est un poncif de la littérature et du cinéma japonais depuis des siècles, associé notamment à Miyamoto Musashi. Shingo 3 n’apporte rien de neuf, les rôles secondaires manquent de relief et des péripéties insipides s’enchaînent. Par ailleurs, si Hashizô Ôkawa est plutôt charismatique, il a du mal à donner de la profondeur à son jeu comme je l’avais déjà remarqué précédemment. Les décors et costumes sont en revanche toujours aussi somptueux, c’est dommage de ne pas avoir bossé davantage le scénario au vu des moyens investis.


憲兵と幽霊 [Kenpei to yûrei] de Nobuo Nakagawa (1958, Le policier et le fantôme)
Convoitant la femme de son collègue le sergent Tazawa, le lieutenant Namishima de la police militaire s’arrange pour le faire condamner et fusiller pour un prétendu vol de documents secrets. C’est en réalité Namishima qui les a transmis à un espion chinois contre de l’argent. Il se débarrasse ensuite de la belle-mère afin de se retrouver seul avec l’épouse délaissée et la violer. Quand le frère de la victime, entré dans la police militaire pour enquêter sur le décès de Tazawa, est nommé auprès de Namishima, celui-ci commence à s’inquiéter et à voir des fantômes.

Surfant sur le succès du nase Kenpei to barabara shibijin (1957), la Shintôhô confie à Nobuo Nakagawa une fausse séquelle, dont les uniques similitudes sont l’acteur principal sans scrupules et le milieu de l’armée. L’intrigue est mince, prétexte à de la violence, du sexe et un soupçon de surnaturel artificiellement plaqué (repris sans vergogne par une affiche guère représentative du contenu). On est dans du pur Shintôhô, studio précurseur dans l’exploitation racoleuse qui sera bientôt devancé par la Nikkatsu sur ce point. Nobuo Nakagawa est en service minimum et, en dépit de rares plans et cadres lugubres, il s’embourbe dans une histoire d’espionnage alambiquée et jamais crédible.


新吾十番勝負 完結篇 [Shingo juban shobu kanketsu hen] de Sadatsugu Matsuda (1960, Shingo's Original Challenge part 4)
En voyage pour se perfectionner dans son art du sabre, Shingo croise un vieil homme poursuivi par des sbires du seigneur local. Il apprend que c’est un peintre réputé, qui veut retoucher une de ses œuvres de jeunesse imparfaite contre l’avis de son propriétaire. Shingo y discerne la même dévotion que celle qu’il consacre à son escrime et choisit de l’aider, quitte à se mettre à dos les autorités.

Loin d’approfondir ses personnages, ce nouvel épisode qui clôt le premier pan de la série est complètement anecdotique, enchaînement de péripéties ennuyeuses. Les excuses empêchant la réunion de Shingo et de ses parents sont invraisemblables et on a l’impression que le récit a été bâclé par un gratte-papier fatigué un lendemain de cuite. La scène où Shingo est pris de remords après le meurtre d’adversaires cruels est risible, sans intensité et piètrement interprétée par Hashizô Ôkawa décidément peu à son avantage. Je regarderai les quatre autres par principe, ce n’est cependant pas surprenant que ce cycle soit aujourd’hui oublié.


Ang panday de Fernando Poe Jr. (1980)
Dominés par le tyran immortel Lizardo, les habitants d’un village sont marqués au fer rouge et réduits en esclavage sous la supervision d’une milice sans scrupule. Ils ne peuvent s’enfuir, l’unique issue étant contrôlée par un sorcier aux ordres du despote. Une légende raconte qu’un forgeron les délivrera le jour où il découvrira le grimoire noir, un ouvrage mystérieux et introuvable. Quand le forgeron à le retraite Tata Temyong amène à son successeur Flavio un volume épais fournissant une méthode pour détruire Lizardo, l’espoir renaît et Flavio se révolte.

Ang panday est initialement un comics philippin de 1979 écrit par Carlo J. Caparas qui puisait dans la culture et l’Histoire du pays. Le visage du héros Flavio, colosse combattant les criminels, était calqué sur Fernando Poe Jr., une vedette de films d’action de l’époque. Celui-ci y vit une bonne opportunité, confia le scénario à Carlo J. Caparas, se chargea de la réalisation et se garda le rôle principal. Cette adaptation, où surgit le surnaturel, eut un immense succès, engendra trois suites entre 1981 et 1984 puis de nombreux remakes jusqu’à nos jours. Fernando Poe Jr. était un acteur monolithique extrêmement populaire, un John Wayne philippin sans charisme mais avec le côté réac. Sous une étiquette populiste, il perdit sur le fil en 2004 une élection présidentielle entachée de multiples fraudes.
Passé une première heure relativement sérieuse et dramatique sur le quotidien éprouvant d’une population oppressée (sans doute une référence à la dictature de Ferdinand Marcos), Ang panday bascule dans le porte-nawak avec un magicien changeur de forme, deux genres de zombies, une vampire volante, et un Lizardo ventripotent et rigolard qu’on croirait sorti d’un western spaghetti outrancier. Fernando Poe Jr. joue plutôt mal et manque furieusement de présence, j’avoue ne pas trop comprendre les raisons de sa notoriété. Le reste du casting en encore pire, c’est globalement interminable, répétitif et poussif. Je n’y connais certes pas grand-chose au cinéma philippin, excepté peut-être les coproductions ninjaesques avec Hong Kong ou les Etats-Unis, et des subtilités ont pu m’échapper. J’ai néanmoins des difficultés à le considérer autrement qu’un navet. A noter que la restauration de 2014 que j’ai vue a abusé du réducteur de bruit et l’image évoque parfois une télénovela contemporaine.


麗猫伝説 [Reibyô Densetsu] de Nobuhiko Ôbayashi (1983, Legend of the Cat Monster)
Lorsqu’un producteur de Setouchi, ancien haut lieu du cinéma devenu obsolète, tombe sur une photo récente de la diva Ryuzoji Akiko, il reçoit un choc : âgée de 70 ans, recluse sur son île depuis 30 ans, elle n’a aucune ride et semble avoir conservé sa jeunesse. Rêvant de monter un projet avec elle, il demande à l’ambitieux scénariste débutant Ryohei Shimura de la convaincre. Etonnamment, elle accepte, à la condition que Ryohei demeure chez elle pour rédiger son script.

Ce téléfilm de 1983 tourné juste après The Little Girl Who Conquered Time (1983) dans la maison familiale d’Ôbayashi à Onomichi est un curieux mélange de Fedora (1978) et de kaibyô eiga (film d’horreur avec un monstre-chat), saupoudré d’une touche de Hausu (1977), d’effets spéciaux old school et d’une nostalgie typiquement Ôbayashienne. Ryuzoji Akiko est incarnée par l’antique star du muet Takako Irie dans la version de 70 ans et par sa fille Wakaba Irie, une habituée de l’univers d’Ôbayashi, dans celle de 40 ans.
Bien qu’ayant de l’affection pour le Nobuhiko Ôbayashi des années 80, je n’ai pas accroché à Reibyô Densetsu, à l’intrigue très mince et molle du genou. Il n’y a ni la folie d’un Hausu, ni la tendresse et la mélancolie de ses longs métrages centrés sur des adolescents. Ça n’avance pas et les rares personnages intéressants, la copine de Ryohei Shimura ou une espèce de journaliste espionnant Ryuzoji Akiko, ne sont pas correctement exploités. A réserver aux inconditionnels de Nobuhiko Ôbayashi.


Livres
Le réseau des mages de Richard Cowper (Denoël, collection « Présence du futur », 1981), 217 p.
Le réseau des mages comporte quatre nouvelles de 31 à 91 pages :
Bois à cette coupe, Francesca (1978) : Un astronaute doit prendre en photo des inscriptions dans une langue inconnue sur les ruines d’une planète lointaine mais des sortes de geckos viennent gêner ses prises de vue.
L'esprit d'Attleborough (1980) : Dans une bourgade anglaise, des phénomènes paranormaux se produisent. Un expert est envoyé sur place pour enquêter.
Où vont les grands navires (1979) : Un garçon de dix ans accompagnant sa mère en vacances rencontre le maître du Jeu qui, il y a des décennies, a ramené sur Terre ce don des extraterrestres.
Le réseau des mages (1980) : Un explorateur anglais est chargé de tracer une route pour faire passer le télégraphe à travers les montagnes entre l’Iran et le Pakistan. Il découvre une vallée non répertoriée qui abrite un étrange village gouverné par des femmes de grande taille.
Présenté dans Fiction comme la révélation anglaise de la fin des années 70, Richard Cowper, pseudonyme de John Middleton Murry Jr., n’a œuvré dans la science-fiction qu’une vingtaine d’années, de 1967 à sa retraite en 1986. Fils de l’écrivain anglais John Middleton Murry, les critiques furent divisés durant sa carrière, d’aucuns estimant qu’il ne perça que grâce à la réputation de son père dans le milieu littéraire. J’aurais malheureusement tendance à être d’accord avec ces esprits chagrins à la lecture de ce recueil. Si les ouvertures sont parfois intrigantes, on s’enlise vite dans des détails et les chutes sont ratées. Richard Cowper avait apparemment pour objectif de transmettre des sentiments à travers des récits lyriques et subtils. Le problème est qu’il n’a ni la poésie ni les qualités rédactionnelles d’un Ray Bradbury. Et si je n’ai rien contre les histoires qui ne reposent pas essentiellement sur leur conclusion, il ne faut pas dans ce cas construire son texte autour d’un mystère dévoilé dans les dernières pages. Je ne crois pas posséder d’autres livres de lui, tant mieux, ce Réseau des mages m’a suffi.


Paddington Helps Out de Michael Bond (Harper Collins, collection « The Classic Adventures of Paddington Bear – The Complete Collection », 2019), 141 p.
Dans ce volume trois, Paddington va piqueniquer, se rend aux enchères, au cinéma, à la laverie, au restaurant, fabrique une boîte à journaux et cuisine. Les évènements prennent invariablement un tour inattendu et Paddington engendre sans penser à mal des catastrophes. Par bonheur, les choses rentrent dans l’ordre et, excepté M. Curry, tout le monde ressort de ces péripéties le sourire aux lèvres.

Michael Bond poursuit dans la veine des deux premiers, c’est toujours aussi distrayant et rapide à lire. Je dirais même que, grâce à une meilleure appréhension des personnages et/ou à l’amélioration du style de l’auteur, je l’ai trouvé plus drôle que les précédents et certaines situations cocasses m’ont bien amusé. Pas d’effet de lassitude à l’horizon, je vais continuer la série avec plaisir.


Revues
L'oiseau Magazine n°152 – Automne 2023
Contrairement à ce que suggère la couverture, L'oiseau Magazine de ce trimestre n’est pas consacré à de jeunes manchots qui se racontent des blagues de toto. C’est dommage car j’aurais sans doute appris davantage, ce numéro ne m’ayant guère passionné. J’avais eu vent de la plupart des actualités et le dossier sur la communication animale ne m’a rien enseigné que je ne connaissais déjà. Les reportages ne m’ont soit pas vraiment intéressé, que ce soit celui sur le brame du cerf en Ecosse (je n’ai jamais compris l’engouement pour le brame du cerf, auquel j’ai assisté de près lors d’un voyage en Italie), sur la Corse (où j’étais il y a deux mois) ou sur le magot marocain (sujet survolé trop rapidement à mon goût). Reste l’article sur le désert du Namib, qui me rappelle qu’il faudrait que j’aille en Namibie un jour. C’est un peu court.


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