Films vus en compagnie
Werewolf by Night de Michael Giacchino (2022)

Werewolf by Night est un téléfilm Disney spécial Halloween inclus dans le Marvel Cinematic Universe. Il met en avant des antihéros Marvel méconnus, notamment Jack Russell (alias Werewolf by Night) et l’Homme-chose créés au début des années 70. Le projet trainait dans les cartons depuis 2001 et fut finalement confié au compositeur Michael Giacchino. Werewolf by Night démarre lentement malgré sa brève durée de 52 minutes. A la fois trop court (des concepts sous-développés, des intrigues insuffisamment explorées) et trop long, on a l’impression que Disney ne savait pas sur quel pied danser et a opté pour un compromis insatisfaisant. Il y a une ambiance graphique et musicale intéressante, j’ai bien aimé l’Homme-chose, mais le résultat est bancal et ne m’a pas convaincu.
Talk to Me de Danny Philippou & Michael Philippou (2022, La main)

Talk to Me est la première réalisation des frères Philippou, deux jumeaux australiens animateurs d’une chaîne Youtube apparemment populaire. Sous des dehors classiques de jeunes mal dans leur peau et d’expériences ésotériques qui tournent à la catastrophe, Talk to Me déroule une histoire glauque centrée sur une ado égoïste et irresponsable. A l’inverse du modèle hollywoodien habituel, il n’y a pas de justifications des phénomènes, on est mis devant le fait accompli et on constate les dégâts engendrés par de mauvais choix. Un bon film de genre pour un pays qui s’était illustré dans les années 70/80 (la fameuse Ozploitation) et a un peu disparu des radars de l’horreur.
Films vus seuls
Circuito chiuso de Giuliano Montaldo (1978, Circuit fermé)

Circuito chiuso est un téléfilm italien produit par la RAI et vaguement inspiré de la nouvelle The Veldt de Ray Bradbury. C’est un whodunit mâtiné de surnaturel baignant dans une atmosphère gialloïsante sur fond de satire sociale (loin néanmoins de la critique portée par Sacco & Vanzetti (1971) du même Giuliano Montaldo). Plus le récit avance, plus le mystère s’épaissit. En dépit de longueurs, d’un budget réduit et d’une explication alambiquée, c’est original et bien mené, avec une truculente galerie de personnages.
とむらい師たち [Tomuraishi tachi] de Kenji Misumi (1968, Les combinards des pompes funèbres)

Tomuraishi tachi est tiré du roman homonyme d’Akiyuki Nosaka, l’illustre auteur de La tombe des lucioles. Il ne faut cependant pas s’attendre à un drame, on est dans de la pure satire, genre auquel Misumi s’est rarement frotté. Ça m’a un peu évoqué le Kon Ichikawa du début des années 50, impression renforcée par la présence de Yûnosuke Itô en médecin pervers. L’histoire se déroule à Ôsaka, ce qui n’est sans doute pas anecdotique. Il existe au Japon une vieille rivalité entre Tôkyô la capitale actuelle, Kyôto l’ancienne capitale cœur des traditions et Ôsaka la reine du commerce. De nombreux clichés circulent sur les habitants d’Ôsaka, ils sont généralement dépeints comme tolérants et fêtards mais aussi vulgaires et cupides. Dans Tomuraishi tachi, tout le monde veut sa part du gâteau et le culte des ancêtres s’efface devant la quête du profit. Shintarô Katsu s’en donne à cœur joie dans le rôle de Ganmen, avec un surjeu pour une fois adéquat et des gags visuels cocasses. La dernière demi-heure s’engage dans un virage moraliste déconcertant et pas franchement convaincant, et l’ultime séquence laisse dubitatif. Nonobstant ce souci, c’est fort plaisant.
鞍馬天狗 [Kurama Tengu] de Teppei Yamaguchi (1928)

Kurama Tengu est initialement un feuilleton de l’écrivain Jirô Osaragi rédigé en 1924 pour le magazine Pocket. Il eut un succès immédiat et fut aussitôt porté sur grand écran. Les quarante-sept nouvelles et romans centrés sur le personnage parus entre 1924 et 1967 engendrèrent une soixante de longs métrages. Kurama Tengu fut incarné par une douzaine de comédiens dont Matsunosuke Onoe en 1925, Raizô Ichikawa en 1965 et surtout Kanjûrô Arashi entre 1927 et 1956, qui à lui seul joua dans les deux tiers des adaptations. La plupart des films ont disparu de nos jours et la version de 1928 critiquée ici est la première survivante, produite pour le studio Arashi Kanjûrô Productions fraichement créé après le départ de Kanjûrô Arashi de Makino Film Productions. Ce Kurama Tengu mentionne des épisodes antérieurs que les spectateurs de l’époque devaient connaître et qui ne sont pas indispensables à la compréhension. Le DVD japonais Talking Silents 5 offre un choix entre deux benshi, Midori Sawato et Shunsui Matsuda, et j’ai opté pour le second.
On est dans un chanbara destiné aux enfants, Sugisaku ayant une importance au moins égale à Kurama Tengu. Enfermé par ses ennemis, ce dernier n’apparaît pas avant une vingtaine de minutes (sur les soixante-dix restantes). C’est distrayant, avec de l’humour, des courses-poursuites et des combats pêchus. Comme expliqué en bonus par Tadao Satô, Kanjûrô Arashi venait de la danse et possédait un excellent jeu de jambes, qui lui permit de développer un style martial unique. Kurama Tengu se termine sur un cliffhanger et on ne pourra malheureusement jamais assister au dénouement, les bobines suivantes étant perdues.
鞍馬天狗 恐怖時代 [Kurama Tengu: Kyôfu jidai] de Teppei Yamaguchi (1928, The Frightful Era of Kurama Tengu)

Les différents volets de Kurama Tengu n’ont pas toujours de rapport entre eux. En dépit d’un casting similaire au Kurama Tengu de 1928, The Frightful Era of Kurama Tengu n’est pas sa continuation, plutôt une alternative également réalisée par Teppei Yamaguchi (sur qui je n’ai aucune information). Une bonne partie de la pellicule a disparu, il n’en reste aujourd’hui que 38 minutes. Parmi les scènes encore visibles, celle dans la maison hantée est esthétiquement réussie et évoque les films de fantômes des années 50. Le combat est dynamique et la perte de ces séries des années 20 est regrettable.
A noter que Kurama Tengu porte un masque curieux. Selon Tadao Satô, les justiciers masqués étaient à la mode au début des années 20 grâce au succès du serial The Purple Mask (1916) d’Universal (studio souvent assimilé au Japon à sa filiale très appréciée Bluebird Photoplays) et de The Mark of Zorro (1920) avec Douglas Fairbanks. Le problème du masque est qu'il cache le visage de la vedette et il fallait donc trouver une astuce, d’où cet attirail bizarre.

鼠小僧次郎吉 [Nezumi kozô Jirôkichi] de Kenji Misumi (1965, Jirôkichi le rat)

Nezumi Kozô est un cambrioleur qui a existé et a sévi une dizaine d’années avant d’être exécuté en 1831. Capturé avec une faible somme d’argent sur lui, sa légende de Robin des bois japonais s’est construite après sa mort à travers des chansons populaires et des pièces de kabuki. En réalité, il n’y a aucune preuve qu’il partageait son butin avec les démunis, il le dépensait sûrement en jeu, alcool et prostituées. En 1931-1932, le romancier Jirô Osaragi publia dans le magazine littéraire Kodan Club la fiction historique Nezumi kozô Jirôkichi. Elle fut rapidement transposée à l’écran, en 1932 par la Shôchiku et en 1933 par la Nikkatsu.
La version de 1965 de Kenji Misumi est la troisième, avec Yoichi Hayashi dans le double rôle de Jirôkichi et Shinkuro Kotani. Acteur de kabuki issu d’une famille prestigieuse, il eut une brève carrière au cinéma. Les moyens sont conséquents, avec une reconstitution d’un bidonville, de jolis costumes et la ribambelle des traditionnels seconds couteaux de la Daiei. Nezumi kozô Jirôkichi véhicule par ailleurs une certaine charge contestatrice, qui irrigue sa deuxième moitié. Elle était probablement manifeste dans le texte d’origine et devait sans doute être plus virulente dans la mouture de 1933 de Sadao Yamanaka. Malgré une performance de Yoichi Hayashi assez figée qui ne m’a pas convaincu, Nezumi kozô Jirôkichi est supérieur au tout-venant, avec une mélancolie inhabituelle dans ces grosses productions.
Вельд [Vel’d] de Nazim Tulyahodzhayev (1987, The Veldt)

Le scénario de The Veldt mélange la nouvelle homonyme de Ray Bradbury à The Martian. S’y ajoutent des éléments inquiétants extraits de The Dragon, The Pedestrian, Marionettes, Inc. et Dandelion Wine. Présenté comme le premier film d’horreur soviétique (à tort, Viy (1967) détenant peut-être ce privilège), il fut produit par Uzbekfilm et réalisé par Nazim Tulyahodzhayev. Celui-ci s’était fait une réputation trois ans auparavant avec le court métrage d’animation Budet laskovyy dozhd (1984), déjà inspiré de Bradbury. Les effets spéciaux pâtissent d’un budget extrêmement limité, Uzbekfilm ne roulant pas sur l’or, et la copie qui circule est d’une piètre qualité. En dépit de ces défauts, The Veldt dégage quelque chose. Il irradie une atmosphère lugubre de fin du monde dans des décors en ruine, avec une oppression renforcée par la narration chaotique mêlant les histoires de Bradbury. C’est déstabilisant et cela vaut le coup d’œil pour les amateurs de cinéma de genre atypique.
女系家族 [Nyokei kazoku] de Kenji Misumi (1963, La famille matrilinéaire)

Nyokei kazoku est adapté d’un livre de Toyoko Yamasaki publié en feuilleton en 1963 dans l’hebdomadaire Shûkan Bunshun. Fameuse romancière native d’Ôsaka, Toyoko Yamasaki écrivit plusieurs bouquins sur des familles marchandes de sa ville. Ancienne journaliste au quotidien de centre-gauche Mainichi Shimbun, ses intrigues se focalisaient en général sur les problèmes sociaux, la corruption et l’injustice. Son œuvre la plus célèbre au Japon est Shiroi Kyotô, sur la vie de deux médecins de l’hôpital universitaire d’Ôsaka. Loin du « drame familial bouleversant » annoncé par la Cinémathèque française (qui ne l’avait sans doute pas encore vu quand ils ont rédigé leur programme), Nyokei kazoku est en réalité une satire se moquant de l’amour de l’argent de la bourgeoisie. Personne n’est épargné, sauf Ayano dans une certaine mesure.
Le casting est excellent, porté par Machiko Kyô en grande sœur vénale et Ganjirô Nakamura en Uichi truqueur et menteur. Ayako Wakao a un rôle moins prévalent en maîtresse martyrisée par Fujiyo, Chizu et leur tante. A noter la présence de Jirô Tamiya en amant de Fujiyo, qui interprètera un des docteurs dans la transposition de Shiroi Kyotô de 1966 puis à la télévision. Nyokei kazoku constitue donc une nouvelle bonne surprise dans la filmographie de Kenji Misumi, employé par la Daiei dans une multitude de genres et pas uniquement pour les chanbaras appréciés en Occident.
舞妓と暗殺者 [Maiko to ansatsusha] de Kenji Misumi (1963, La courtisane et l'Assassin)

Maiko to ansatsusha est un récit original de Kaneto Shindô, qui enchaînaient les scénarios entre deux réalisations. Il surfe sur la mode du chanbara contestataire du début des années 60, avec des samouraïs défavorisés qui se battent contre le système et l’autorité. S’y ajoute ici une romance entre gens de même condition bien que de classes différentes. Hinagiku est incarnée par Miwa Takada, aperçue dans Aobajô no oni (1962, son premier film), Nyokei kazoku (1963) ou Nihiki no yôjimbô (1968). Actrice de la Daiei abonnée aux ingénues au cœur pur, elle devint une star de la télévision après son départ du studio en 1968. En 1982, elle effectua un choquant retour sur grand écran avec une scène de sexe torride dans le roman porno Lady Karuizawa.
Le point fort de Maiko to ansatsusha n’est pas tant l’intrigue, prévisible excepté son étonnante conclusion, que la superbe photographie contrastée en noir et blanc de Shôzô Honda, épaulée par un découpage efficace. Ramassé sur 1h15, on ne perd pas de temps, Misumi nous plonge immédiatement dans l’action. Les machinations politiques importent peu, au final ce sont les pauvres qui trinquent. Cela reste superficiel, on n’est pas chez Masaki Kobayashi ou Tadashi Imai, mais ces éléments donnent une consistance à l’histoire d’amour entre Shinjiro et Hinagiku et hisse Maiko to ansatsusha au-dessus de la moyenne.
兇状流れドス [Kyôjo nagare dosu] de Kenji Misumi (1970, L'épée errante)

Plus d’un an avant sa faillite, la Daiei était déjà en difficulté et cela se sent dans ce Kyôjo nagare dosu au budget réduit. Misumi cache l’impécuniosité comme il peut, multipliant les plans serrés ou usant du brouillard pour masquer l’absence de décor. Niveau scénario ce n’est guère mieux, on est dans un ninkyo eiga extrêmement cliché, j’ai vu ça vingt fois ailleurs (notamment à la Toei, le spécialiste du genre). Pour remplacer Raizô Ichikawa qui venait de décéder, la Daiei emprunta à la Toei Hiroki Matsukata. Il interprète Ginji à la façon d’un Ken Takakura rigolard, c’est le seul intérêt de ce produit quelconque et standardisé.
Livres
Le désert des cendres - Chroniques de la lune rouge 5 de Jean-Pierre Fontana & Alain Paris (Fleuve noir, collection « Anticipation », 1992), 185 p.

Cinq ans séparent la rédaction du Désert des cendres du tome précédent tandis que les volumes 1 à 4 étaient sortis dans un intervalle de deux ans. Est-ce que les auteurs ont eu des problèmes à conclure ? Ils font en tout cas le vide dans cet ultime épisode, n’hésitant pas à éliminer des personnages clés. Ça commence très fort avec un évènement choc que je n’avais pas vu venir. Le reste du livre a du mal à se relever de ce point d’orgue balancé dès le départ. Pour compenser, Jean-Pierre Fontana et Alain Paris partent dans une fuite en avant en multipliant les révélations et les péripéties incroyables. Cela ne m’a pas convaincu et ce dénouement me laisse une impression mitigée. Il n’empêche que ce fut une série plaisante, clairement pas de la grande littérature, uniquement un agréable divertissement qui n’a rien à envier à nombre de bouquins d’heroic fantasy plus réputés.
The Benshi – Japanese Silent Film Narrators édité par The Friends of the Silent Films Association sous la supervision de Matsuda Film Productions (Urban Connections, 2001), 172 p.

Pour quelqu’un comme moi qui a déjà beaucoup lu sur les benshi et les premières décennies du cinéma japonais, The Benshi – Japanese Silent Film Narrators n’apporte pas grand-chose de neuf. Les fiches sur les films, qui constituent le cœur du texte, dispensent certes des renseignements précieux sur des opus obscurs pour lesquels les recherches sur internet s’avèrent parfois succinctes. Il manque néanmoins une contextualisation historique, les pages s’enchaînent sans que l’on discerne une logique d’ensemble ou les tendances qui ont structurées le cinéma de cette époque. Mes critiques sont à relativiser par rapport à l’âge de la publication, les informations disponibles en 2001 étant plus limitées que de nos jours. En l’état, il y a mieux sur le sujet.
Mon copain le kappa de Shigeru Mizuki (Cornélius, collection « Pierre », 2010), 320 p.

Mon copain le kappa est le premier tome des aventures de Sampei et de son ami le kappa. Il y rencontre divers yôkai et croise régulièrement la route d’un tanuki malicieux. Il s’attire l’inimitié d’un envoyé de la mort, qui finit par vouloir le tuer pour remplir son quota de macchabés. L’ambiance est enfantine, avec un nombre un peu élevé pour moi de blagues de prout et de caca. Si ça n’est pas du niveau de NonNonBâ, mon Shigeru Mizuki préféré (avec son autobiographie), cela demeure sympathique.
Articles
Ces trois articles portent sur la naissance du concept de scénario et de script dans le cinéma japonais des années 10 et 20. Avant 1909, il n’y avait rien. Quand le réalisateur ne se contentait pas de filmer une représentation théâtrale, il improvisait durant le tournage à partir d’une vague trame. Shôzô Makino, le père du cinéma japonais, avait ainsi l’habitude de crier ses instructions aux interprètes, qui faisaient ce qu’on leur demandait sans comprendre. L’histoire était composée après coup et distribuée aux benshi, qui comblaient les lacunes par leur bagou. En 1909, des départements scénarios furent créés. Il fallut toutefois attendre 1918 pour que surgisse le premier script. Il fut rédigé par Norimasa Kaeriyama pour son innovant Sei no kagayaki sorti en 1919, qui comportait également des actrices à la place des onnagata, des intertitres et des effets de caméras (notamment des gros plans). Les critiques furent néanmoins déçus du résultat, trop proche des drames shinpa qu’ils abhorraient.
Le premier à intégrer parfaitement les nouveautés dans un cadre moderne de comédie fut Tômas Kurihara, un Japonais formé à Hollywood par Thomas H. Ince. Pour mettre en scène Amachua kurabu (1920), il s’appuya sur un scénario de Jun'ichirô Tanizaki, un script bien découpé et une troupe d’acteurs et d’actrices correctement entraîné⸱e⸱s. Ce fut le premier titre japonais qui plut à l’intelligentsia et soutint la comparaison avec les concurrents américains et européens.
Le contenu de ces articles a été repris et développé dans le livre de Joanne R. Bernardi Writing in Light: The Silent Scenario and the Japanese Pure Film Movement paru en 2001. Je l’ai lu il y a longtemps et je ne m’en souviens pas. « The Early Development of the Gendaigeki Screenplay: An Introduction, 1908-1917 », écrit en 1989, est assez généraliste. Pour les deux suivants, Joanne R. Bernardi a nettement amélioré ses connaissances et s’est concentrée sur deux figures clés de la fin des années 10. Les études sur cette période sont complexes : en l’absence de films, tous perdus, on ne peut que conjecturer, se fier aux documents existants et aux témoignages. Le problème est qu’ils émanent exclusivement des intellectuels modernisateurs qui détestaient le cinéma japonais traditionnel, arriéré selon eux par rapport aux modèles occidentaux. Quoi qu’il en soit, si Joanne R. Bernardi et Aaron Gerow ont par la suite proposés des ouvrages détaillés et passionnants sur ces questions, ces trois papiers ont l’avantage d’être synthétiques, courts et gratuits, et offrent une bonne approche (ou un bon aide-mémoire dans mon cas) de ce sujet fascinant.
Revues
Comme à l’accoutumé, je me moque du dossier annonçant Cannes 2024. Déjà que le bilan de Cannes ne m’intéressera pas, discuter sur ce qu’on est susceptible de voir est selon moi une perte de temps. Pas franchement enthousiasmé non plus par le grand entretien avec Cate Blanchett, où je n’ai rien appris. L’interview de Joan Le Boru, la compagne de Quentin Dupieux qui est sa directrice artistique et sa cheffe décoratrice depuis 2012, est en revanche éclairant, à la fois sur l’importance de ces métiers et sur ce qu’elle apporte aux œuvres uniques de Dupieux.
A part ça, un énième dossier sur Godard, que j’ai survolé vu mon estime limitée pour le personnage ; des sorties dans l’ensemble peu emballantes, sauf La morsure (2024), film de genre à la française qui se revisite le thème du vampire ; et un article sur la rétrospective en cours au Forum des Images sur le cinéma hongkongais, qui m’a fait découvrir trois longs métrages.
« The Early Development of the Gendaigeki Screenplay: An Introduction, 1908-1917 » de Joanne R. Bernardi (茨城大学教養部紀要 [Bulletin of College of General Education of Ibaraki University], 21, 1989, p.113-126)
« The Early Development of the Gendaigeki Screenplay: Kaeriyama Norimasa and the Jun’eiga Undô » de Joanne R. Bernardi (茨城大学教養部紀要 [Bulletin of College of General Education of Ibaraki University], 22, 1990, p.55-74)
« The Early Development of the Gendaigeki Screenplay: Kurihara Tômas, Tanizaki Junichirô, and Taikatsu’s “Americanism” » de Joanne R. Bernardi (茨城大学教養部紀要 [Bulletin of College of General Education of Ibaraki University], 24, 1992, p.157-186)
« The Early Development of the Gendaigeki Screenplay: Kaeriyama Norimasa and the Jun’eiga Undô » de Joanne R. Bernardi (茨城大学教養部紀要 [Bulletin of College of General Education of Ibaraki University], 22, 1990, p.55-74)
« The Early Development of the Gendaigeki Screenplay: Kurihara Tômas, Tanizaki Junichirô, and Taikatsu’s “Americanism” » de Joanne R. Bernardi (茨城大学教養部紀要 [Bulletin of College of General Education of Ibaraki University], 24, 1992, p.157-186)

Le premier à intégrer parfaitement les nouveautés dans un cadre moderne de comédie fut Tômas Kurihara, un Japonais formé à Hollywood par Thomas H. Ince. Pour mettre en scène Amachua kurabu (1920), il s’appuya sur un scénario de Jun'ichirô Tanizaki, un script bien découpé et une troupe d’acteurs et d’actrices correctement entraîné⸱e⸱s. Ce fut le premier titre japonais qui plut à l’intelligentsia et soutint la comparaison avec les concurrents américains et européens.
Le contenu de ces articles a été repris et développé dans le livre de Joanne R. Bernardi Writing in Light: The Silent Scenario and the Japanese Pure Film Movement paru en 2001. Je l’ai lu il y a longtemps et je ne m’en souviens pas. « The Early Development of the Gendaigeki Screenplay: An Introduction, 1908-1917 », écrit en 1989, est assez généraliste. Pour les deux suivants, Joanne R. Bernardi a nettement amélioré ses connaissances et s’est concentrée sur deux figures clés de la fin des années 10. Les études sur cette période sont complexes : en l’absence de films, tous perdus, on ne peut que conjecturer, se fier aux documents existants et aux témoignages. Le problème est qu’ils émanent exclusivement des intellectuels modernisateurs qui détestaient le cinéma japonais traditionnel, arriéré selon eux par rapport aux modèles occidentaux. Quoi qu’il en soit, si Joanne R. Bernardi et Aaron Gerow ont par la suite proposés des ouvrages détaillés et passionnants sur ces questions, ces trois papiers ont l’avantage d’être synthétiques, courts et gratuits, et offrent une bonne approche (ou un bon aide-mémoire dans mon cas) de ce sujet fascinant.
Revues
Les Cahiers du cinéma n°809 – Mai 2024

A part ça, un énième dossier sur Godard, que j’ai survolé vu mon estime limitée pour le personnage ; des sorties dans l’ensemble peu emballantes, sauf La morsure (2024), film de genre à la française qui se revisite le thème du vampire ; et un article sur la rétrospective en cours au Forum des Images sur le cinéma hongkongais, qui m’a fait découvrir trois longs métrages.
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