samedi 7 septembre 2024

Carnet de bord 31/08/2024-06/09/2024



Films vus en compagnie
Polite Society de Nida Manzoor (2023)
Dans l’espoir de devenir cascadeuse, Ria Khan s’entraîne quotidiennement, filme ses performances et les diffuse sur sa chaîne Youtube. Elle est soutenue par sa sœur aînée Lena, qui a récemment quitté son école d’arts et déprime dans sa chambre. Au cours d’une soirée, Lena rencontre Salim, le fils d’une riche veuve qu’elle accepte rapidement d’épouser. Révoltée par ce qu’elle estime être une grave erreur, Ria échafaude un plan avec ses copines pour empêcher le mariage.

Polite Society est le premier long métrage de Nida Manzoor, la créatrice de la série We Are Lady Parts. C’est selon elle un « joyful kung fu Bollywood epic », avec des influences du western spaghetti, de la Shaw Brothers, de Tarantino et de All About Eve (1950). Alors que cet univers aurait dû me plaire, je n’ai pas accroché. J’ai trouvé le mélange indigeste, avec une accumulation d’effets excessifs qui m’ont lassé. L’héroïne n’a pas aidé, Ria est le cliché de la sale gosse insupportable qui a vu juste envers et contre tous. La plupart des actrices sont en roue libre et l’intrigue est prévisible dans les grandes lignes. Ce n’était clairement pas pour moi.


Halloween de David Gordon Green (2018)
Quarante ans après les meurtres commis par Michael Myers pendant la nuit d’Halloween en 1978, Laurie Strode vit enfermée dans une maison bunker à l’écart d’Haddonfield. Persuadée que Michael viendra la tuer, elle se prépare sans relâche. Sa psychose lui a coûté deux divorces et la garde de sa fille, Karen, avec qui elle a des relations distantes. Sa petite-fille Allyson aimerait réconcilier les deux femmes sans réaliser l’impossibilité de la tâche. Quand Michael s’échappe de l’asile durant un transfert, Laurie se lance dans la traque de son croque-mitaine.
Les deux Halloween de Rob Zombie étaient tellement mauvais qu’il était difficile de faire pire. Ce Halloween de David Gordon Green n'est pourtant que légèrement supérieur à cause de deux énormes défauts :
• Fidèle à un poncif du cinéma américain, la cinglée parano a raison, à l’inverse de ces pacifistes dégénérés pas capables d’utiliser une arme ;
• Le scénario est bourré d’incohérences internes et de facilités. Entre autres exemples, Michael Myers s’attaque par hasard à la meilleure amie d’Allyson puis, coup de bol, tombe sur celle-ci qui se balade dans la rue ; Michael Myers prend le temps de faire des bonnes blagues en allant récupérer un cadavre dans le jardin pour aller le planquer dans un placard au 1er étage à un moment où il est supposé être en train de chercher Laurie ; l’assaut de la barraque de Laurie ne tient absolument pas compte des mesures de protection mises en place qui nous avaient été présentées précédemment (portail blindé, caméras de surveillance, rideau de fer à l’entrée…), Michael entre comme dans un moulin…
Laurie donne l’impression de sortir d’un vigilante movie des années 70 sans que David Gordon Green semble vraiment critiquer le truc. Peut-être que les deux épisodes suivants entraineront une révision de mon propos, en l’état c’est assez moisi.

Carrie de Kimberly Peirce (2013, Carrie : La Vengeance)
Carrie est une adolescente introvertie, élevée par une mère catholique intégriste qui voit le péché partout. En prenant sa douche dans le gymnase de son école, elle commence à saigner et panique, personne ne l’ayant informé de l’existence des règles. Ses camarades se moquent d’elle, elles lui jettent des tampons et des serviettes hygiéniques au visage, aiguillonnées par la méchante Chris qui enregistre la scène. Pétrie de remords, la gentille Sue demande à son copain d’inviter Carrie au bal de promo tandis que Chris, privée de cérémonie, décide de se venger.

Cette troisième adaptation du roman de Stephen King (quatrième si on ajoute The Rage: Carrie 2 (1999)) est la première à mettre en vedette une actrice mineure, Chloë Grace Moretz âgée de 16 ans. Alors que Kimberly Peirce souhaitait repartir du livre, la pression du studio l’obligea à couper une quarantaine de minutes et à recoller à la célèbre version de de Palma, certaines séquences étant reprises à l’identique. La comparaison inévitable n’est pas en faveur de cette relecture de 2013. Chloë Grace Moretz n’a pas le charisme et l’étrangeté de Sissy Spacek, la tension est moins forte et on s’ennuie. Le climax est raté, Carrie gesticule façon super-héros et abuse de ses pouvoirs dans une flambée de violence grand-guignolesque. Mieux vaut revoir le classique de 1976.


La ciénaga de Lucrecia Martel (2001)
Accablée par la chaleur, Mecha passe son temps à picoler au bord de la piscine avec ses amis. Complètement saoule, elle chute sur du verre brisé, est brièvement hospitalisée puis est contrainte de rester dans son lit pendant plusieurs jours. Elle ne peut pas compter sur l’aide de son mari alcoolique ni de ses enfants, peu enclins à se préoccuper du sort de cette mère indigne et acariâtre. Elle reçoit la visite de son fils aîné venu de Buenos Aires ainsi que de sa cousine Tali accompagnée de sa famille.

Premier long métrage de Lucrecia Martel, La ciénaga a été placé en 2022 en tête de la liste des 100 meilleurs films argentins par un ensemble de 546 professionnels. C’est un des titres emblématiques du nouveau cinéma argentin, un mouvement qui a émergé à la fin des années 90 en rupture avec ce qui l’avait précédé. Leur objectif était de proposer une vision critique ancrée dans le réel portant sur un monde en mutation, en utilisant des formes esthétiques innovantes et une narration rompant avec la linéarité.
Pour La ciénaga, Lucrecia Martel a tourné dans sa ville natale et s’est inspirée de sa famille. Elle voulait créer une œuvre inconfortable, qui génère dès le départ un sentiment de malaise en instaurant une atmosphère moite et bizarre. Elle a pour cela travaillé particulièrement sur le son, qui immerge le spectateur dans une torpeur tropicale. Issus d’une petite bourgeoisie en déliquescence, les personnages sont coincés dans leur quotidien, exploitant jusqu’au bout leur privilège de classe. Ils dénigrent les indiens, soupçonnés de pratiquer les vices dans lesquels ils se vautrent eux-mêmes : Mecha reproche à sa servante Isabel d’être une voleuse, ignorant que sa fille Momi a subtilisé un bijou à Isabel ; les garçons de Mecha accusent de jeunes indiens d’avoir une sexualité anormale, ne se doutant pas des troubles relations qu’entretiennent leur grand-frère et leur grande-sœur. Contrairement à ce que son apparence naturaliste laisserait supposer, il y a eu zéro improvisation, les interprètes ont suivi au mot près le scénario de Lucrecia Martel (qui avait gagné deux ans auparavant le prix Sundance/NHK). Je ne suis généralement pas fan des films qui s’appuient davantage sur une ambiance que sur une histoire mais j’ai trouvé que cela fonctionnait parfaitement ici et j’ai apprécié le climat pesant quasi-irréel. La réputation de La ciénaga n’est donc pas usurpée.


Sirocco et le royaume des courants d'air de Benoît Chieux (2023)
Juliette et Carmen ont été confiées pour le week-end à Agnès, une romancière amie de leur mère. Epuisée après une nuit consacrée à écrire son dernier chapitre, celle-ci est partie se reposer et Juliette s’ennuie. En feuilletant un bouquin, un étrange jouet vivant s’en échappe. Grâce à une marelle tracée sur le sol, il retourne dans son royaume des courants d'air, talonné par Juliette et Carmen. A leur arrivée, elles sont transformées en chat et commencent à explorer ce monde imaginé par Agnès en hommage à sa sœur.

Sirocco et le royaume des courants d'air est initialement un concept, quelques esquisses de Benoît Chieux sur des enfants confrontés au vent et où les décors seraient conçus à l’identique des protagonistes. Le scénariste Alain Gagnol en a tiré une trame centrée sur le vent, le souffle et le chant, inventant un univers original qui évoque Le roi et l’oiseau de Paul Grimault (1980) et les vieux Miyazaki, notamment Nausicaä de la Vallée du Vent (1984) et Le Château dans le ciel (1986). Le résultat est visuellement superbe, employant une animation traditionnelle en 2D avec des dessins épurés sans ombrage afin de valoriser les aplats de couleur. Le rythme est assez lent, laissant le temps à la contemplation et à l’inutile, certaines séquences n’ayant aucun intérêt narratif. Ces bonnes idées sont malheureusement gâchées encore une fois par un doublage français absolument catastrophique, avec un phrasé artificiel qui tue toute émotion et spontanéité. Je conseillerai si possible de le regarder dans sa version anglaise, qui semble meilleure.


Films vus seuls
The Crime Doctor's Courage de George Sherman (1945)
Une ancienne connaissance du docteur Ordway apprend par un courrier anonyme que les deux premières femmes de Gordon Carson, l’homme qu’elle a récemment épousé, sont décédées dans des accidents louches dans la semaine qui a suivi la cérémonie. Inquiète, elle demande à Ordway de dîner chez eux pour s’assurer que son mari n’est pas fou. Durant la soirée, Gordon se retire dans son bureau après un esclandre lors du repas et est tué d’un coup de feu. Qui parmi les invités a pu l’assassiner ? Et comment a-t-il procédé, la pièce étant fermée de l’intérieur avec des barreaux aux fenêtres ?

Ce cinquième volet des enquêtes du Crime Doctor est un classique meurtre en chambre close avec une ambiance légèrement fantastique, un frère et une sœur étant soupçonnés de vampirisme. De façon amusante, la sœur est incarnée par Lupita Tovar, une mexicaine qui joua le rôle d’Eva (équivalent de Mina) dans le Drácula en espagnol de 1931. The Crime Doctor's Courage est son ultime apparition à l’écran, elle prit sa retraite à 35 ans pour se dédier à sa famille (dont sa fille Susan Kohner, la Sarah Jane du Mirage de la vie de Douglas Sirk (1959)).
Si cet épisode demeure faible, avec deux-trois acteurs tartes et une résolution nase, il est plus pêchu que les précédents et n’était pas désagréable. Je me contente de peu.


本日休診 [Honjitsu kyûshin] de Minoru Shibuya (1952, Doctor’s Day Off)
A Tôkyô, le docteur Mikumo a rebâti après-guerre une clinique qui accueille principalement une population démunie. Pour fêter l’anniversaire de la reconstruction, les employés prennent un jour de congés. La plupart choisissent d’aller se relaxer dans un onsen tandis que Mikumo préfère trainasser au lit. Ses plans vont rapidement être contrariés, les patients se succédant sans interruption malgré l’écriteau annonçant « Pas de consultation aujourd’hui ».

Minoru Shibuya fut un fidèle de la Shôchiku. Recruté en 1930, il fut assistant de Mikio Naruse, d’Heinosuke Gosho et d’Ozu. Il dirigea son premier long métrage en 1937 et fut actif pour le studio jusqu’en 1966. Il se spécialisa dans la comédie de mœurs, à l’image de ce Honjitsu kyûshin. Le scénario est une transposition de deux nouvelles de Masuji Ibuse. On retrouve les caractéristiques habituelles des récits tirés de cet auteur, soit une trame lâche sur laquelle un héros central lie une multitude de gens du petit peuple. Le casting est impressionnant, mélange de valeurs sûres et de figures montantes, notamment Rentarô Mikuni et Keiko Kishi en début de carrière.
On est dans du cinéma humaniste japonais typique des années 50. A de rares exceptions, il n’y a pas méchant, les individus sont victimes de la société et de la pauvreté et tout le monde peut se racheter. Le ton est assez léger, avec un humour porté par Rentarô Mikuni en ex-soldat qui a perdu la boule et par Eijirô Yanagi en médecin qui aimerait qu’on le laisse tranquille deux minutes. C’est très bien fait dans le genre mais j’avoue que ces histoires sans réelle intrigue et avec deux tonnes de personnages ne sont pas trop ma tasse de thé.


Santo vs. el estrangulador de René Cardona (1965, Santo vs. the Strangler)
Un tueur insaisissable étrangle les chanteuses d’un théâtre de variété. Dans l’impasse, la police appelle Santo à la rescousse. Il réunit des indices entre deux matchs de catch et s’approche doucement de la résolution de l’énigme. Inquiet, le meurtrier engage des brutes pour l’éliminer.

Sur les 1h20 de Santo vs. el estrangulador, il y a une trentaine de minutes consacrées à des chansons ou à des combats. Le reste est un whodunit mollasson avec un vilain à la Fantôme de l'Opéra, qui ne sait pas vraiment s’il est un film d’horreur, un policier ou une comédie musicale. Santo compulse avec attention un dossier dans son antre secrète pendant que les autres protagonistes gesticulent vainement. C’est faible.
N. B. : j'ai du mal à comprendre la différence récurrente sur les Santo entre la date de production et sa date d'arrivée dans les salles obscures. Il y a parfois deux ou trois ans d'écart, je ne sais pas pourquoi. Santo vs. el estrangulador a ainsi été tourné en 1963 mais est sorti au Mexique en novembre 1965.


怪談 妖蝶の棲む館 [Kaidan yôchô no sumu yakata] de Keiichirô Yoshida (1983, Ghost Story: The House Where Butterflies Live)
Parce qu’il s’ennuie durant une partie de chasse, le seigneur Yoshinari Bessho et ses sbires violent et kidnappent Okoto. Elle est tatouée d’un papillon sur l’épaule et incorporée au harem de Yoshinari. Désespérée, elle se suicide en plongeant dans un puit. Son esprit tourmenté revient sous la forme d’un papillon fantôme pour consoler son mari Gennosuke et se venger de ses tortionnaires.

Keiichirô Yoshida est un réalisateur de télévision qui fut assistant d’Hideo Gosha. Il débuta sa carrière de metteur en scène par cinq épisodes de l’émission Jidaigeki Special diffusée par Fuji TV entre 1981 et 1984. Ce programme fut lancé par la chaîne sur le créneau très prisé du vendredi soir. Le but était de proposer de façon hebdomadaire un téléfilm en costumes d’environ 1h30 doté d’un certain budget. Kaidan yôchô no sumu yakata fut projeté le 2 septembre 1983 et n’atteignit qu’une audience de 10,7%, loin de l’objectif assigné de 20%. Il n’y a pourtant rien de honteux dans ce kaidan classique, drame horrifique pourvu d’effets spéciaux traditionnels correctement intégrés et d’une ambiance tragique et morbide. La relation entre Okoto et Gennosuke est touchante et on ressent la tristesse infinie de celui-ci. La dernière demi-heure est longuette, il aurait fallu compresser le récit en une petite heure. Cela demeure plutôt agréable, supérieur à de nombreux opus ayant bénéficié d’une sortie sur grand écran.


Séries
月刊少女野崎くん [Gekkan Shoujo Nozaki-kun] de Mitsue Yamazaki (2014-2015, Monthly Girls' Nozaki-kun), 12 épisodes + 6 OAV
La lycéenne Sakura se décide à déclarer sa flamme à Nozaki, un élève de sa classe. Intimidée, elle s’emmêle les pinceaux et ose juste dire qu’elle est fan de lui. A sa grande surprise, il lui signe un autographe avant de l’emmener à son appartement pour lui demander un coup de main sur son prochain manga. Sakura découvre alors qu’il est un mangaka réputé qui dessine des shôjo sous pseudonyme. Elle accepte de devenir son assistante et rencontre sa bande : Mikoshiba, un beau gosse qui joue au playboy pour masquer sa timidité ; Hori, le président du club de théâtre qui se dispute en permanence avec Kashima, un garçon manqué extrêmement populaire auprès des filles ; et Wakamatsu, un membre de l’équipe de basket harcelé par Seo, la meilleure copine de Sakura.

Gekkan Shôjo Nozaki-kun est un yonkoma publié depuis 2011 le second et le quatrième jeudi du mois dans le magazine en ligne Gangan Online. Il a également été édité en version papier et en est actuellement au seizième volume. La série télévisée comporte douze épisodes produits en 2014 ainsi que six OAV de 3 minutes insérées en bonus des DVD/Blu-ray.
N’étant pas imaginatif, Nozaki observe passivement son environnement quotidien pour y puiser son inspiration, quitte à forcer les choses en recréant dans la réalité les péripéties sur lesquelles il doit plancher. Son manga accumule les clichés du genre, avec des protagonistes calqués sur ses camarades. Le résultat est plaisant, avec un regard à la fois ironique et tendre sur le shôjo et sur ses artisans. Tout le monde est sympathique, les petites histoires se succèdent sur une trame principale quasi-inexistante, prétexte à des gags et à des situations cocasses. A cela s’ajoute une atmosphère assez queer, due notamment à la présence de Kashima. Le faible nombre d’épisodes permet de ne pas se lasser et je me suis bien amusé.


Livres
Les singes du temps de Michel Jeury (Presses Pocket, collection « SF », 1980), 279 p.
Simon Clar, douze ans, aime se réfugier dans le camion de Magic-Joe, un vieux magicien qui ressasse ses souvenirs. A d’autres moments, c’est un journaliste d’une trentaine d’années qui sort avec Maria-Lisa, un agent de liaison de la Scientific Association For Emergency (SAFE). Elle voudrait recruter Robert Lagerdier, un scientifique communiste ami de Simon. Simon est enfin un psychronaute du futur qui tente de bouleverser le passé, à moins qu’il n’ait déjà accompli sa mission.

Difficile de résumer cette prolongation du Temps incertain tant elle est décousue. Si Le temps incertain conservait une intrigue et une progression narrative, Michel Jeury s’emploie ici à égarer le lecteur. Il explore des thèmes, l’enfance, les idéologies, la menace nucléaire, en sautant du coq à l’âne. On ne peut s’attacher à qui que ce soit, certains paragraphes enchaînent les phrases sans cohérence apparente et j’ai eu régulièrement envie de m’arrêter. J’ai réussi à le terminer mais je le déconseille énergiquement.


Paddington Takes the Air de Michael Bond (Harper Collins, collection « The Classic Adventures of Paddington Bear – The Complete Collection », 2019), 158 p.
Dans ce neuvième volume, Paddington va chez le dentiste, se lance dans la couture, participe à une épreuve d’équitation puis à une parade avec M. Gruber, investigue une disparition dans la vitrine d’un magasin, est pris pour un critique culinaire et se met à la danse.

Les aventures de Paddington se suivent et se ressemblent. Pas grand-chose à dire par rapport à mes chroniques précédentes, c’est gentillet, prévisible et répétitif, ça ne nécessite pas beaucoup de concentration et ça passe le temps dans le RER.


Flying Over the Pyrenees – Standing on the Plains de Steve West (West Publishing, 2007), 209 p.
Steve West est un Anglais arrivé en Espagne avec son sac-à-dos quand il avait 25 ans. Après des années de galère, il a épousé une locale et est devenu guide ornitho. Son récit mélange des aspects autobiographiques à des données biologiques, des anecdotes de terrain et des éléments culturels, historiques et géographiques. Les quinze chapitres sont chacun focalisés sur une espèce d’oiseau emblématique dont il décrit le mode de vie et la situation en Espagne au moment de la rédaction en 2007.

J’ai eu la chance d’avoir Steve comme guide durant une semaine en Catalogne et en Aragon en 2017 avec ma conjointe. Nous avions fortement apprécié cet homme sympathique doté d’une connaissance exceptionnelle de la faune espagnole. Son érudition ressort parfaitement dans ce livre, ainsi que son humour et sa gentillesse. Il marie les genres d’une manière très anglaise et offre un ouvrage de vulgarisation qui instruit sans rebuter. Le côté autobiographique m’a intéressé même s’il aurait parfois pu être un peu raccourci. Il fait également preuve d’un léger sexisme bienveillant typique de sa génération. Rien de méchant néanmoins, cela reste toujours plaisant, avec un style fluide. Cela m’a donné envie d’y retourner pour voir les espèces que j’ai ratées, en particulier le tichodrome échelette et le hibou grand-duc qui semblent répandus si l’on choisit la bonne saison et que Steve sert de guide évidemment.


Revues
Mammifères sauvages n°87 – Juin 2024
Le bulletin de la SFEPM revient ce semestre à son format traditionnel de 32 pages. Outre les actualités de l’association, il comporte un bilan des appels traités par un numéro de téléphone consacré aux chauves-souris, qui détaille le nombre et les raisons des demandes (58% sur des questions de cohabitation et 42% sur des chauves-souris en détresse) ; une étude de la population de loups d’un coin montagneux des Bouches-du-Rhône ; et quelques observations atypiques de rongeurs. Il se termine par quatre fiches de lecture qui m’ont permis d’ajouter une entrée dans ma liste des bouquins à acheter. Rien de palpitant à part ça.


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