Films vus en compagnie
The Joys and Sorrows of Young Yuguo d’Ilinca Calugareanu (2022, Les joies et les souffrances du jeune Yuguo)

The Joys and Sorrows of Young Yuguo est un documentaire de 28 minutes d’Ilinca Calugareanu, Londonienne d’origine roumaine, qui rend hommage à Yuguo Yin. Elle revient sur ses tribulations en utilisant des vidéos qu’il avait réalisées et en interviewant ses parents et les gens qu’il avait croisé et impressionné. La mise en scène est volontairement simple et naïve, avec un usage excessif d’une séquence de survol de montagnes en drone trop fluide et aux couleurs saturées. La bascule vers une conclusion dramatique est correctement négociée et renforce l’émotion. D’Ilinca Calugareanu, je serai curieux de voir Chuck Norris vs. Communism (2015) que je découvre en consultant sa fiche imdb.
Witchfinder General de Michael Reeves (1968, Le grand inquisiteur)

Witchfinder General est le troisième et ultime long métrage d’un prodige précoce, le britannique Michael Reeves, qui décéda l’année suivante à 25 ans d’une overdose accidentelle de médicaments. Fils d’une riche famille, il finança sa première tentative sur grand écran, l’indigent The She Beast, avant un second essai plus réussi, The Sorcerers (1967) avec Boris Karloff. Avec Witchfinder General, il changea de catégorie et ses producteurs de Tigon firent appel à American International Pictures (AIP) pour les soutenir. Les Américains imposèrent la présence de Vincent Price, au désespoir de Michael Reeves qui n'aimait pas le jeu généralement outrancier de l’acteur et aurait voulu Donald Pleasence. L’ambiance fut tendue mais Vincent Price reconnut après coup que Witchfinder General est sans doute une de ses meilleures prestations. AIP exigea également davantage de nudité, d’où une ennuyeuse et interminable scène de sexe, bien prude selon les standards modernes, entre Sara et Richard. Ce dernier est incarné par Ian Ogilvy, un ami d’enfance de Michael Reeves.
Witchfinder General a apparemment été pensé comme une sorte de western à l’anglaise, où le brave galope pour sauver sa bien-aimée menacée par un méchant cruel. Michael Reeves s’attarde sur les paysages du Norfolk, emploie une musique pompeuse et abuse des plans de chevauchée. Malgré l’apport d’AIP, c’est fauché et on a souvent la sensation que ça a été tourné dans le bois d’à côté. Les comédien·ne·s sont plutôt bons et la violence est intense pour l’époque, la censure ayant été clémente car prenant en compte l’aspect artistique. Si ce n’est pas le chef d’œuvre parfois vendu en raison de longueurs et d’un manque criant de moyens, Witchfinder General est un intéressant film d’horreur qui se démarque des classiques de la Hammer et des séries B hollywoodiennes.
Miguel Wants to Fight d’Oz Rodriguez (2023, Miguel veut se battre)

Miguel Wants to Fight est un récit d’apprentissage crétin produit par Hulu. Oz Rodriguez, issu du Saturday Night Live, multiplie les références explicites à Opération Dragon (1973), Matrix (1999) ou Tigre et dragon (2000) dans une atmosphère potache. C’est occasionnellement vulgaire et globalement distrayant jusqu’au dernier tiers, où les scénaristes s’évertuent sans succès à insuffler un peu d’émotion, pas aidés par le jeu limité de Tyler Dean Flores (Miguel). Ils butent par ailleurs sur un souci récurrent du cinéma américain, où les adolescents sont joués par des adultes. C’est particulièrement embêtant ici, la naïveté des personnages collant mal à des interprètes de 23-24 ans. Sans être foncièrement désagréable, c’est assez anecdotique.
地獄でなぜ悪い [Jigoku de naze warui] de Sion Sono (2013, Why Don't You Play in Hell?)

Je ne m’étendrai pas sur Sion Sono dont j’ai déjà parlé précédemment. Jigoku de naze warui est représentatif de son style, un mélange anarchique d’histoires survoltées qui se courcircuitent, avec une imagerie pop et des plans censés faire classe. S’y ajoute une abondance de références et un pompage grossier et assumé des Kill Bill (qui recyclaient eux-mêmes largement le cinéma japonais). Hirata semble sortir d’un cartoon de la Warner ou d’un Tex Avery, et Sion Sono prend un malin plaisir à étirer au maximum chaque scène. Cela conduit à un piétinement de l’intrigue et à un épuisement du spectateur qui perçoit rapidement où il veut en venir et attend ensuite que ça se termine. Sion Sono a rédigé le script dans les années 90, on sent la fougue et l’espoir d’un jeune qui case tout ce qu’il peut. Les réflexions en toile de fond sur son métier et sur le cinéma n’empêchent pas cette association singulière d’hystérie et de lenteur d’être lassante et je n’ai guère été emballé.
La voix de son maître de Gérard Mordillat & Nicolas Philibert (1978)

Les assistants-réalisateurs Gérard Mordillat et Nicolas Philibert se rencontrent sur le plateau de Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma soeur et mon frère... (1976) de René Allio et décident de collaborer sur leur premier projet. S’inspirant de L’ordre du discours de Michel Foucault, ils choisissent d’interviewer des dirigeants de grandes industries. Le cinéma militant post-1968 cherchait à donner la parole aux gens qui ne l’avaient jamais, les ouvriers, les femmes, les immigrés. Paradoxalement, les patrons également étaient rarement entendus. Gérard Mordillat et Nicolas Philibert les filment dans la durée et la profondeur, sans effet de montage, afin de fournir au spectateur le temps de réfléchir. Ils ne les confrontent pas à un contradicteur pour forcer le public à décrypter et à se forger sa propre opinion. Une logique similaire les guide pour montrer le travail à l’usine, en plan fixe et sans commentaire. A la demande du président de l’Oréal, un des douze directeurs questionnés, La voix de son maître fut censuré à la télévision et la version longue prévue pour Antenne 2 ne fut pas diffusée.
En cette fin des années 70, le monde de l’entreprise est en mutation, en particulier dans les grands groupes, en transition entre un capitalisme d'entreprise avec son patron à l’ancienne et un capitalisme financier avec son manager élu par et pour les actionnaires. La voix de son maître comprend les deux profils, avec des discours non cadenassés par les conseillers en communication bien qu’émergent doucement chez les dirigeants de Thomson-Brandt ou d’IBM les termes du management moderne. Le néolibéralisme n’est pas encore passé par là, le profit est tabou et chacun souligne les efforts déployés pour ses salariés et l’importance des syndicats. Seuls dans leur vaste bureau ou chez eux, dans des lieux choisis par eux-mêmes, la position de ces chefs s’oppose à celle de leurs employés, anonymes, souvent sans visage, qui répètent leurs actions à la chaîne dans des locaux assourdissants et déshumanisés. L’entretien avec Gérard Mordillat et Nicolas Philibert en bonus du DVD de Blaq Out complète idéalement le documentaire en décrivant les conditions de fabrication, leurs objectifs à l’époque et leurs constats avec 30 ans de recul.
Films vus seuls
魔女っこ姉妹のヨヨとネネ [Majokko shimai no Yoyo to Nene] de Takayuki Hirao (2013, Magical Sisters Yoyo & Nene)

Majokko shimai no Yoyo to Nene est tiré du manga Noroiya Shimai de l’autrice Hirarin publié entre 2006 et 2008 dans le magazine Comic Ryu. Une histoire inédite a été écrite pour le passage sur grand écran et la direction a été confiée à Takayuki Hirao, qui s’était fait remarquer en 2012 avec le médiocre Gyo. L’animation, très classique, est assez réussie. Scénaristiquement, il eut mieux valu rester dans le Royaume Magique plutôt que de partir sur notre planète. La relation entre Yoyo et Takahiro évolue de façon super prévisible, plus Majokko shimai no Yoyo to Nene avance et plus il s’ancre dans un chemin balisé trop convenu. Il y avait sans doute matière à créer un animé, en l’état c’est franchement dispensable.
黒の超特急 [Kuro no chôtokkyu] de Yasuzô Masumura (1964, Le train super-express noir)

Kuro no chôtokkyu est une adaptation du livre Le train super-express de rêve (traduction littérale) de Toshiyuki Kajiyama paru en 1963, portant sur les soupçons de corruption autour de la ligne Tôkaidô Shinkansen. Il fut renommé Le train super-express noir par la Daiei pour s’inscrire dans sa série noire, onze longs métrages produits entre 1962 et 1964 centrés sur des intrigues politico-économiques liées à de grosses entreprises. Ils visaient à lever le voile sur l’envers du miracle japonais des années 60 et à montrer les conséquences de la croissance effrénée. Yasuzô Masumura en dirigea trois volets : le premier, La voiture d'essai noire (1962), également inspiré d’un roman de Toshiyuki Kajiyama ; le second, Kuro no hôkokusho (1963), qui ne m’avait pas enthousiasmé ; et le dernier, Kuro no chôtokkyu.
Kuro no chôtokkyu remanie apparemment fortement le texte d’origine et se focalise sur un Kikyo antipathique, aussi pourri que les gens qu’ils accusent. C’est le Yasuzô Masumura le plus convaincant que j’ai vu jusqu’à présent, un bon film noir tendu et acerbe. Je regrette juste la fin moralisatrice et le retournement de veste de Kikyo qui ne m’a pas semblé crédible. Cela me donne en tout cas envie de récupérer La voiture d'essai noire et les autres épisodes de ce cycle de la Daiei, un studio que je connais comparativement mal par rapport à la Tôhô, la Toei ou la Nikkatsu.
風と女と旅鴉 [Kaze to onna to tabigarasu] de Tai Katô (1958, Wind, Woman and Road)

Une fois n’est pas coutume, Kaze to onna to tabigarasu est un scénario original écrit par Masashige Narusawa, collaborateur de Mizoguchi, pour Kinnosuke Nakamura. L’objectif était fournir à la star un rôle différent dans un univers westernisant, avec un chargement d’or, des étrangers qui débarquent dans une contrée hostile et sont engagés comme mercenaires, et une bande de hors-la-loi sans scrupule. Dans les faits, Kinnosuke Nakamura (Ginji) est éclipsé par Rentarô Mikuni (Sentaro), excellent en filou repenti. Fidèle à ses habitudes, Tai Katô veilla à ancrer son récit dans une bourgade pauvre, avec des décors et des costumes réalistes qui s’écartaient des traditions flamboyantes de la Toei. Il insista pour que les interprètes s’astreignent à un jeu naturaliste, s’éloignant des excès du kabuki répandus dans les jidai-geki de l’époque. Kaze to onna to tabigarasu plut au public et relança la carrière d’un Tai Katô peu estimé par le studio depuis son embauche en 1956.
En dépit d’un Kinnosuke Nakamura parfois agaçant en jeune rebelle arrogant censément cool, Kaze to onna to tabigarasu se regarde agréablement car il n’est pas axé uniquement sur Genji. Le duo avec Rentarô Mikuni fonctionne parfaitement, Sentaro absorbant la colère de Genji et relativisant les évènements. Cela génère un ton atypique et permet de l’extraire de la masse des jidai-geki pondus à la chaîne de la Toei.
Leonora dos sete mares de Carlos Hugo Christensen (1955, Leonora des sept mers)

Carlos Hugo Christensen est un réalisateur argentin éclectique et international, qui contribua à l’âge d’or du cinéma argentin dans les années 40, se spécialisant notamment dans les adaptations littéraires. Menacé d’arrestation par la police de Perón, il fuit au Brésil en 1954 et s’y établit jusqu’à sa mort en 1999. A la suite du succès de sa première œuvre brésilienne Mãos Sangrentas en 1954, il eut les mains libres pour Leonora dos sete mares, transposition d’une pièce de théâtre du dramaturge Pedro Bloch. Il en tira un mélodrame gothisant/noirisant, s’inscrivant dans une tendance à la mode au Brésil dans les années 50. Je n’ai malheureusement pas trouvé la version en portugais et j’ai dû me rabattre sur celle en espagnol.
Leonora dos sete mares évoque immédiatement Rebecca avec l’ombre écrasante de la défunte Leonora/Rebecca projetée sur sa sœur Ana Maria/Joan Fontaine, visiblement amoureuse de Pablo/Maxim de Winter. Il y a même une gouvernante inquiétante qui rappelle Mrs Danvers. Ceci n’est pourtant qu’une diversion de laquelle Leonora dos sete mares se distancie progressivement pour tomber dans un schéma davantage noirisant, Leonora risquant d’être pour Pablo une femme fatale alors qu’il s’enfonce dans les bas quartiers pour découvrir la vérité. Pablo est joué mâchoire serrée par la vedette mexicaine Arturo de Córdova, accompagné par l’Argentine Susana Freyre en Ana Maria. Ils ne sont pas franchement convaincants, pas aidés par un script mou du genou et verbeux, qui finit par se perdre à force d’explorer les genres et les fausses pistes. C’est en revanche correctement photographié et je serais curieux de creuser la filmographie de Carlos Hugo Christensen. A noter le racisme ambivalent, où les rares noirs sont des drogués ou des danseurs pris de frénésie mais qui donne un petit rôle à l’artiste Claudiano Filho, une figure importante du théâtre populaire de São Paulo, qui supplante par son charisme le reste du casting durant sa brève séquence.
Livres
Japanese Cinema – An Introduction de Donald Richie (Oxford University Press, collection « Images of Asia », 1990), 102 p.

Donald Richie a consacré sa vie à la reconnaissance du cinéma japonais en Occident. Dès la fin des années 40, il a commencé à composer des critiques sur ce sujet à une époque où cela ne passionnait personne aux Etats-Unis, et a rédigé avec Joseph Anderson une étude pionnière en 1959. Il a rencontré nombre de figures majeures du milieu et a assisté aux tournages d’Ozu ou de Kurosawa. Il a également été un mentor pour une génération de jeunes chercheurs aux Etats-Unis. Dans ses livres, il s’intéressait régulièrement aux conditions de travail sur les plateaux et aux aspects techniques, fournissant une myriade de détails encore précieux de nos jours. Il n’a toutefois jamais pu se départir de deux défauts : une focalisation excessive sur le réalisateur aux dépens de son équipe ou des studios de production ; et un léger orientalisme, qui le poussait à exagérer de supposées spécificités japonaises qu’il comparait à un Occident réduit aux classiques hollywoodiens.
Japanese Cinema – An Introduction est très succinct et se contente de survoler sa matière. Paru en 1990, il est assez daté et est trop axé sur une poignée de metteurs en scène. Si je n’ai rien appris, cela demeure une lecture agréable, surtout sur la période du muet où il est toujours pertinent dans les grandes lignes. Il y a néanmoins de meilleurs ouvrages de synthèse en français et c’est à réserver aux complétistes.
La nuit du Jabberwock de Fredric Brown (J’ai lu, 1975), 218 p.

La nuit du Jabberwock est un roman policier avec une touche de fantastique et un ton désinvolte, bourré de références à Lewis Carroll. Je craignais qu’il soit dans la lignée des pénibles Fantômes et farfafouilles ou Paradoxe perdu, ce n’est heureusement pas le cas. Le format long convient mieux à Fredric Brown et on est dans une qualité similaire à Martiens, go home !, bien que dans un genre différent. Les péripéties improbables s’enchaînent à un rythme haletant et on suit avec plaisir les mésaventures du Doc Stoeger, plein d’humour et de répartie quel que soit son taux d’alcoolémie. Les hommages à Lewis Carroll sont adroitement amenés, et j’ai parfois eu du mal à savoir ce qui était tiré de Carroll et ce qui était inventé par Brown, à l’image du mystérieux Yehudi Smith, l’homme qui n’était pas là. Malgré une note sexiste inutile (le mari diffamé par son épouse volage), c’est le meilleur Fredric Brown que j’ai lu et cela me donne presque envie de récupérer davantage de bouquins de lui.
- Des yeux de chien bleu de Gabriel García Márquez (Grasset, collection « Les Cahiers Rouges », 2005), 143 p.Des yeux de chien bleu est un recueil de onze nouvelles écrites entre 1947 et 1955 :
- • La troisième résignation (1947) : L'âme d'un enfant mort regarde sa dépouille grandir dans son cercueil ouvert.
- • La mort jumelle (1948) : Un homme dans son lit est obsédé par la présence du cadavre de son jumeau dans la pièce d'à côté.
- • Eve à l’intérieur de son chat (1948) : L'esprit d'une femme douloureusement belle s'extrait de son corps et se lance à la recherche d'un organisme à habiter.
- • La douleur de trois somnambules (1949) : Trois fils veillent sur leur mère âgée qui dépérit doucement.
- • Dialogue dans le miroir (1949) : Un quidam se demande en se rasant si son reflet est doué d'une vie propre.
- • Des yeux de chien bleu (1950) : Deux êtres se rencontrent régulièrement dans leurs rêves. L'un deux se souvient de ses songes à son réveil et cherche l'autre qui oublie systématiquement.
- • La femme qui venait à six heures (1950) : Une prostituée vient quotidiennement au bar de José à six heures précises. Aujourd’hui, elle est perturbée et tient des propos décousus.
- • Nabo, Le Noir qui a fait attendre les anges (1951) : Un garçon d'écurie qui aime chanter et écouter de la musique se prend un coup de sabot sur la tête qui le rend fou.
- • L’inconnu qui déplaçait les roses (1952) : Un fantôme déplace les fleurs d'une dame qu'il a connu dans son enfance.
- • La nuit des butors (1953) : Trois aveugles errent en expliquant que leurs yeux ont été crevés par des becs de butors.
- • Monologue d’Isabel regardant tomber la pluie sur Macondo (1955) : Succédant à une interminable période de sécheresse, la pluie est accueillie avec joie à Macondo. Mais elle ne cesse pas et l'eau finit par tout envahir et par déprimer les villageois.
En dépit de son style fluide et de ses images poétiques marquantes, j’ai peu accroché dans l’ensemble à ce recueil. Je trouve cependant que ça s’améliore au fur et à mesure et que ça devient intéressant à partir de La femme qui venait à six heures, pourtant dépourvu d’éléments étranges ou merveilleux (je n’emploie volontairement pas le mot fantastique, où deux univers, un réel et un autre, sont en conflit. Chez Gabriel García Márquez, il n’y a pas d’opposition, l’extraordinaire va de soi). La nuit des butors est extrêmement bizarre et vaut surtout pour cette idée horrible d’hommes aux yeux percés par des œdicnèmes (et non des butors, nom qui sonnait sans doute mieux aux oreilles du traducteur). Monologue d’Isabel regardant tomber la pluie sur Macondo est la seconde occurrence du Macondo de Cent ans de solitude dans l’œuvre de Gabriel García Márquez après Des feuilles dans la bourrasque que je n’ai pas encore lu. Gabriel García Márquez y effleure le thème de la pluie sans fin qu’il développera dans son livre culte. Le summum enfin est selon moi Nabo, Le Noir qui a fait attendre les anges, avec son héros simple et têtu qui ne perçoit pas l’écoulement du temps. Malgré ses imperfections, Des yeux de chien bleu mérite donc le détour pour voir l’évolution de l’auteur et la façon dont il pose dès le départ les bases de ses travaux ultérieurs.
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