samedi 13 juillet 2024

Carnet de bord 06/07/2024-12/07/2024



Films vus en compagnie
La La Land de Damien Chazelle (2016)
Sebastian Wilder est un pianiste de jazz intransigeant qui rêve d’ouvrir son club à Los Angeles. Un soir, Mia Dolan, aspirante actrice, l’entend jouer dans un bar et est subjuguée. Quand elle s’apprête à engager la conversation, Sebastian, qui vient d’être renvoyé, l’ignore grossièrement. Ils se croisent quelques jours plus tard dans une fête et s’asticotent dans un mélange d’hostilité et d’attirance. Ils sortent rapidement ensemble et s’encouragent mutuellement, Sebastian poussant Mia à écrire une pièce plutôt que de se contenter d’enchaîner les castings décevants.

Je vois avec huit ans de retard le fameux La La Land, énorme succès commercial encensé en son temps. Il est parfaitement conforme à mes attentes, soit un gros machin hollywoodien nostalgique de la comédie musicale des années 50 qui n’apporte rien de neuf à quiconque connait ses classiques. La partition de Justin Hurwitz ne se démarque pas des blockbusters contemporains, pas désagréable et vite oubliée. J’ai doucement rigolé au moment où Emma Stone (Mia) explique que le jazz est pour elle uniquement un fond sonore relaxant sur lequel les gens discutent et que Ryan Gosling (Sebastian) tente de lui dévoiler l’âme du jazz… en parlant allègrement sur la musique d’un groupe qu’ils écoutent à peine. Visuellement, les références abondent et j’ai pensé à cette phrase de Croc (citée de mémoire) : « un hommage est un plagiat qui a gagné son procès ». Scénaristiquement, Damien Chazelle emploie le cliché des protagonistes qui se détestent, s’aiment puis se déchirent, avec une touche d’originalité bienvenue dans l’épilogue. Ce n’est pas suffisant, j’ai trouvé ça facile, loin de la satisfaction générée par un bon vieux Fred Astaire/Ginger Rogers, un Gene Kelly ou un Judy Garland.


브로커 [Beurokeo] de Hirokazu Kore-eda (2022, Les bonnes étoiles)
A Busan en Corée du Sud, une femme dépose son enfant devant la boîte à bébé d’une église et s’enfuit. Il est récupéré par deux bras cassés, Sang-hyeon et Dong soo, qui arrondissent leur fin de mois en revendant les bambins à de riches couples hors des réseaux d’adoption traditionnels. Le lendemain, lorsque se pointe la mère du bébé prise de remords, Sang-hyeon et Dong soo sont contrariés et la convainquent de les accompagner pour rencontrer les acheteurs. Ils ne sont pas au courant qu’ils sont surveillés par deux policières, qui espèrent les attraper en flagrant délit durant la transaction.

Beurokeo est le premier film coréen de Hirokazu Kore-eda, qui voulait depuis longtemps travailler ou retravailler avec Song Kang-Ho, Gang Dong-Won et Bae Doona (l’interprète principale d’Air Doll (2009), que Kore-eda tient en haute estime). Le concept de la baby box, répandu en Corée du Sud, lui permit de construire une intrigue adaptée au contexte local dans laquelle il insère ses problématiques habituelles, notamment la prédominance de la famille choisie sur son équivalent génétique.
On suit quatre paumé⸱e⸱s et un bébé dans un road-movie à travers la Corée. Par un concours de circonstances, iels se transforment en une famille dysfonctionnelle mais heureuse. Ce n’est pas le meilleur Kore-eda, il tombe parfois dans un certain sentimentalisme, avec une ou deux réflexions douteuses sur l’avortement, et ça traine en longueur. Cela reste cependant plaisant grâce à une excellente distribution, de jolis paysages et un humanisme gentillet.
A noter que je suis bien embêté pour ranger Beurokeo dans ma page de catégorisation par pays. C’est un exemple emblématique des difficultés d’attribuer une nationalité à une œuvre, souci que j’ai abordé en détail dans mon article de Réflexions sur la nature du cinéma japonais et de ses complications. D’un côté, c’est produit et tourné en Corée, avec une équipe 100% coréenne excepté le réalisateur. D’un autre côté, c’est mis en scène et scénarisé par Kore-eda, qui injecte ses méthodes et ses questionnements, et le résultat ne ressemble absolument pas à du cinéma coréen. Je vais le classer sans grande conviction dans les titres coréens.


Being Elmo: A Puppeteer's Journey de Constance Marks & Philip Shane (2011)
Dès son enfance dans un quartier pauvre de Baltimore, Kevin Clash est fasciné par les marionnettes. Fan de Sesame Street, il s’intéresse aux dessous de la fabrication et admire Jim Henson. Il monte dans son jardin un spectacle pour les gosses et est repéré par une télévision provinciale. Il gravit doucement les échelons jusqu’à être engagé comme marionnettiste dans Sesame Street. Un jour, il hérite d’un personnage secondaire malaimé, Elmo, dont il modifie le caractère, le propulsant au rang de star.

Il ne faut pas attendre de Being Elmo: A Puppeteer's Journey un regard distancié ou nuancé sur Kevin Clash. C’est un pur éloge de l’homme et de son talent, où tout le monde explique à quel point il est formidable dans un style très américain. Cela n’empêche pas Being Elmo: A Puppeteer's Journey d’être foncièrement sympathique quand on a grandi avec Sesame Street ou le Muppet Show, ou que l’on aime les marionnettes. C’est en outre réconfortant qu’un passionné sans ressource arrive à percer dans le milieu par ses capacités et sa persévérance. Le documentaire repose sur la bonhommie et le charisme de Kevin Clash et j’ai été d’autant plus choqué d’apprendre qu’il avait dû démissionner de Sesame Street et abandonner Elmo en 2012 en raison de trois plaintes l’accusant de relations avec mineurs et d’abus sexuels. Kevin Clash clama son innocence et l’affaire fut enterrée à cause du délai de prescription. Cela jette un froid et ternit rétrospectivement Being Elmo: A Puppeteer's Journey.


RRRrrrrr !!! d’Alain Chabat (2004)
A l’âge de pierre, la tribu des cheveux propres possède le secret du shampooing et est jalousée par la tribu des cheveux sales. Afin de connaître la formule, ces derniers déguisent la fille de leur chef et l’envoient séduire un membre du clan ennemi. Pendant ce temps, le premier crime de l’Histoire est commis chez les cheveux propres, une femme assassinée à coups de gourdin.

Bien qu’ils aient parfois travaillé ensemble sur les projets des uns et des autres, RRRrrrrr !!! est l’unique long métrage de la troupe des Robins des bois, également auteurs du scénario. La production devait être assurée par Dominique Farrugia, qui les avait découvert en 1996. Nommé à la tête des programmes de Canal+, il céda sa place à Alain Chabat, qui en profita pour récupérer la mise en scène. RRRrrrrr !!! fut éreinté par la presse à sa sortie et Chabat, vexé, délaissa la réalisation durant huit ans. Les rudes critiques ne sont malheureusement pas injustifiées. Malgré deux-trois idées amusantes, c’est globalement poussif, baignant dans l’esprit et l’humour des Robins des bois dont je n’ai jamais été amateur. A réserver aux inconditionnels.


The Polka King de Maya Forbes (2017, Le roi de la polka)
Jan Lewan est un Américain d’origine polonaise installé en Pennsylvanie et marié à une ancienne miss locale. Entre son orchestre de polka et sa boutique de souvenirs remplie de babioles polonaises, il a des difficultés à joindre les deux bouts et entretient des rêves de grandeur. Pour accroitre son business, il propose à des petits vieux d’investir dans son magasin contre un juteux rendement de 12%, organisant un système de Ponzi. Epinglé par le fisc, il jure d’arrêter mais se précipite en réalité dans une spirale infernale pour obtenir plus d’argent.

The Polka King est tiré d’une histoire vraie et est fortement inspiré du documentaire The Man Who Would Be Polka King (2009) sur la vie de Jan Lewan. A l’image de Bernie (2011), Jack Black tente de rendre sympathique un individu douteux, avec un point de vue subjectif centré sur Jan Lewan. Celui-ci est montré comme un gentil arnaqueur pas totalement conscient de ses erreurs. Prenant des sous à des riches qui souhaitent esquiver le fisc, il le redistribue à son entourage en essayant de contenter tout le monde. Jack Black est en roue libre, avec un accent polonais improbable et forces jeux de sourcils, et Jenny Slate cabotine. On peut aisément passer son chemin.


Pee-wee's Big Adventure de Tim Burton (1985, Pee Wee Big Adventure)
Tous les jours, Pee-wee se lève, se brosse les dents, prend son petit-déjeuner, sort de chez lui et enfourche son magnifique vélo, sa fierté qui suscite la convoitise dans le quartier. Un matin, son voisin, le fortuné Francis Buxton, exige qu’il lui vende son précieux véhicule. Pee-wee refuse et part en ville. Il attache sa bicyclette avec soin mais, quand il revient de ses courses, elle a disparu. La police ne semblant pas concernée par cette affaire, Pee-wee s’embarque dans une quête pour retrouver son bien.

Pee-wee Herman est un personnage de fiction créé par Paul Reubens à la fin des années 70 durant une séance d’improvisation théâtrale. Il le réutilisa ensuite dans un one-man-show puis à la télévision. Devant le succès rencontré, la Warner l'engagea pour rédiger un scénario centré sur Pee-wee. A la réalisation, ils sélectionnèrent un jeune prometteur, remarqué pour ses courts métrages Vincent (1982) et Frankenweenie (1984), un certain Tim Burton. Pour la musique, Paul Reubens suggéra Danny Elfman, le chanteur-compositeur du groupe Oingo Boingo qu’il appréciait. Malgré des critiques négatives, le film fit un carton et lança la carrière de Burton, à qui le studio confia un projet d’envergure, Beetlejuice (1988).
Si la patte de Burton est parfois visible dans Pee-wee's Big Adventure, le résultat baigne surtout dans l’univers infantile et cartoonesque inventé par Paul Reubens. C’est souvent gênant et l’introduction est embarrassante. Le script respecte à la lettre un manuel d’écriture pour novices que Paul Reubens, Phil Hartman et Michael Varhol avaient acheté. Au bout d’une demi-heure, l’histoire décolle avec une incursion assez réussie dans le road-movie. Ça se termine par une course-poursuite sur les plateaux de la Warner, avec une référence à Godzilla moqueuse et sincère (Godzilla a la tête des opus pour enfants des années 70 et affronte King Ghidorah). C’est donc une œuvre boiteuse, je ne sais pas sur le long terme ce que je retiendrai, le côté pénible ou amusant.


Films vus seuls
陸軍中野学校 竜三号指令 [Rikugun Nakano gakko: Ryu-sango shirei] de Tokuzô Tanaka (1967, Assignment Dragon No. 3)
Automne 1940, le colonel Hidaka envoyé pour discuter d’un traité de paix avec des représentants chinois est assassiné au cours d’une attaque terroriste près de Shanghai. Le lieutenant Jirô Shiina, membre du contre-espionnage formé à l’école militaire de Nakano, est chargé de l’enquête. Disposant de maigres indices, une balle tirée par un Mauzer et un dollar en argent avec une inscription, il se déguise en Chinois et file un suspect qui le mène à un bar louche.

Ce troisième épisode des aventures de Jirô Shiina de l’école militaire de Nakano revient à la période de la guerre sur fond de révisionnisme avec de supposées négociations de paix avec les Chinois. On est davantage dans la lignée du deuxième volet que du premier, avec un classique récit d’espionnage peu crédible et pas franchement passionnant. Je note juste la présence de Michiyo Yasuda, repérée par la Nikkatsu en 1964 et qui perça en arrivant à la Daiei sur les conseils de Shintarô Katsu en 1966. Elle débuta par une brillante prestation dans La vision de la vierge (1966), qui lui permit d’enchaîner les rôles jusqu’à la faillite du studio en 1971. Elle adopta en 1976 le nom de Michiyo Ôkusu et son ultime apparition sur grand écran remonte à 2020 dans Ichidomo uttemasen.


Santo contra hombres infernales de Joselito Rodríguez (1961, Santo vs. Infernal Men)
Pour infiltrer un gang de trafiquants de drogue, Joaquín se fait passer pour un tueur de flic en cavale et réussit à gagner leur confiance. Avec l’aide d’El enmascarado qui se tient caché dans l’ombre et assure la communication avec les forces de l’ordre, il tente de découvrir leur planque et leur réseau.

Je savais qu’il ne fallait pas attendre grand-chose de ce second Santo, tourné à Cuba en 1958 en même temps que Santo contra cerebro del mal. Sans surprise, il n’y a rien à sauver. Mon résumé raconte une bonne moitié du truc, Joselito Rodríguez meuble pour livrer une pellicule de 1h15 qui aurait facilement pu être condensée en 10 minutes. Il réutilise des morceaux de Santo contra cerebro del mal sans s’attarder sur les invraisemblances (le flic mentionne ainsi deux héros masqués dans la dernière séquence alors qu’il n’y en a qu’un dans Santo contra hombres infernales). Heureusement, le prochain Santo, Santo contra los zombis (1962), propulse enfin le catcheur au premier plan.


虹をつかむ男 南国奮斗篇 [Niji o tsukamu otoko: Nangoku funto-hen] de Yôji Yamada (1997, The Rainbow Seeker 2)
Ryô reçoit un appel d’un poste de police de Tôkyô car Katsu, son ancien employeur, a été arrêté en état d’ivresse. Il se porte garant et l’accueille chez ses parents. Il apprend que le cinéma où il avait travaillé fonctionne mal et risque de fermer. Un mois plus tard, il se dispute avec son père et court rejoindre Katsu. La salle a fait faillite et son propriétaire est parti sur l’île Amami. Devenu projectionniste ambulant, il continue de vivre de sa passion et Ryô décide de lui donner un coup de main.

On sent dans cette suite de Niji o tsukamu otoko (1996) une volonté de se démarquer légèrement des Tora-san. Ryô est clairement le personnage principal ; Katsu couche avec une femme, chose impensable dans un Tora-san ; les parents de Ryô ne sont plus incarnés par Gin Maeda et Chieko Baishô, bien que celle-ci apparaisse dans un rôle secondaire… Cela ne suffit pas, Niji o tsukamu otoko: Nangoku funto-hen manque d’inspiration, Yôji Yamada recycle ses thèmes et exécute sans effort la commande de la Shôchiku. Même l’hommage au cinéma est forcé, sans la conviction du volet précédent. Le résultat déçut le public, Niji o tsukamu otoko: Nangoku funto-hen fut un échec commercial et n’engendra pas de nouvelle série.


ブワナ・トシの歌 [Bwana Toshi no uta] de Susumu Hani (1965, La chanson de Bwana Toshi)
Un institut de recherches géologiques envoie Toshio Ôka bâtir une maison préfabriquée en Afrique de l’Est. Arrivé sur les lieux, il découvre que son responsable, malade, a dû être évacué et qu’il est seul pour accomplir sa tâche. Ne parlant quasiment pas la langue, il a des difficultés à trouver de l’aide jusqu’à ce qu’il tombe sur Hamisi, un jeune marié en quête d’un boulot. Toshio agit comme un colon, arrogant et colérique, et vexe les habitants du village par son attitude.

Venu du documentaire, Susumu Hani a souvent privilégié les extérieurs avec des acteurs non professionnels. Bwana Toshi no uta est le premier de ses trois longs métrages tournés à l’étranger, ici au Kenya et au Tanganyika. Excepté Kiyoshi Atsumi, le futur interprète de Tora-san, le casting est majoritairement amateur, recruté sur place, la plupart n’ayant jamais vu un film de leur vie. Susumu Hani resta près de six mois en Afrique, Kiyoshi Atsumi environ trois mois. Ce dernier assimila des rudiments de swahili et revint régulièrement sur le continent. Pour le scénario, Susumu Hani a transposé un livre autobiographique de Toshihide Katayose, un architecte qui participa en 1961-1962 à une mission scientifique sur les primates menée par l’université de Kyôto.
Je voulais récupérer Bwana Toshi no uta depuis longtemps et j’ai enfin mis la main sur une copie et des sous-titres. C’est une œuvre assez unique sur la rencontre entre un Japonais et des Africains technologiquement moins développés. Toshio adopte au départ un comportement raciste digne des blancs, avec un fort complexe de supériorité et une incapacité à sortir de sa logique japonaise. Cela l’amène à commettre des erreurs qui menacent la réussite de son travail et le poussent à se remettre en question. Il va devoir accepter l’autre, gagnant au passage l’amitié d’Hamisi et un enrichissement personnel. Si le discours est naïf, cela n’empêche pas Bwana Toshi no uta d’être touchant et original, avec une culture locale jamais prise de haut. C’est dommage qu’il ne soit pas plus connu et j’espère pouvoir un jour dénicher l’opus suivant de Susumu Hani, Andesu no hanayome (1966) qui se déroule au Pérou.


Livres
Paddington Goes to Town de Michael Bond (Harper Collins, collection « The Classic Adventures of Paddington Bear – The Complete Collection », 2019), 153 p.
Dans ce recueil, Paddington est placeur dans un mariage, caddie de M. Curry dans une compétition de golf, se perd dans un hôpital et se retrouve devant un psychiatre, cherche un cadeau pour le patio de M. Gruber, devient serveur le temps d’une soirée et va admirer les décorations de Noël avec la famille Brown.

Cela faisait trois mois que j’avais délaissé les Paddington, lassé par la répétitivité des nouvelles. Ce huitième volume ne se démarque pas, l’ours espiègle continue de comprendre les choses de travers et d’enchaîner de gentilles mésaventures. L’espacement entre les bouquins permet de mieux avaler l’absence d’enjeux, je vais donc poursuivre à un rythme tranquille sans attente particulière.

Légendes du Guatemala de Miguel Angel Asturias (Gallimard, collection « Folio », 2020), 181 p.
Légendes du Guatemala est composé de trois parties :
• Après une introduction sur l’Histoire du Guatemala, un narrateur demande à deux personnages de lui raconter des légendes en échange de la description de sa nuit de délire. S’ensuivent cinq récits sur le volcan, le Cadejo, la Tatuna, le Sombrerón et le trésor du pays fleuri.
Les sorciers de l'orage du printemps relate le destin de Juan Poyé, l’homme-rivière, et de ses descendants.
Cuculcán est une pièce de théâtre sur Cuculcán le soleil, jaune la journée, rouge le soir et noir la nuit, et sur l’oiseau Guacamayo qui souhaite le renverser.
Légendes du Guatemala est fréquemment présenté en précurseur du réalisme magique. J’escomptais des contes étranges à la Gabriel García Márquez et j’ai été désarçonné par ces poèmes en proses sans queue ni tête bourrés de références anthropologiques. C’est le premier livre de Miguel Angel Asturias, écrit en France alors qu’il étudiait l’anthropologie et les civilisations précolombiennes et qu’il côtoyait les surréalistes. Ça m’est franchement passé au-dessus, trop mystico-poétique pour moi.


Revues
Les Cahiers du cinéma n°811 – Juillet-Août 2024
Le dossier « (re)penser l’histoire du cinéma » s’avère plus intéressant dans son concept que dans sa réalisation. Il y a bien des idées lancées de-ci de-là, le fait de prendre en compte des cinémas non commerciaux, non occidentaux ou réexaminer les classiques selon un autre angle d’approche. Mais cela n’aboutit à rien de concret. J’ai tout de même apprécié l’article d’Olivia Cooper-Hadjian, qui revient sur les limites et les dessous des classements, notamment le fameux « dix plus grands films de tous les temps » de la revue Sight & Sound qui plaça en tête en 2022 Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce, 1080 Bruxelles (1975) ; et la discussion entre étudiant⸱e⸱s en cinéma. J’ai souvent entendu parler des évolutions des perceptions chez les jeunes, en particulier de leur refus de reconnaitre les chefs d’œuvres établis. Ils développent ici différents points de vue avec des arguments pertinents. Je note enfin quelques titres cités en raretés alternatives, il y en a que je n’ai pas vus et qui m’intriguent.

Niveau sortie, beaucoup de critiques ce mois-ci. La comédie romantique argentine Septembre sans attendre (2024) semble originale et s’ajoute à la longue liste des opus argentins récents qu’il faudrait que je récupère. Le dernier Patricia Mazuy, La prisonnière de Bordeaux (2024), me fait de l’œil étant donné la qualité de Bowling Saturne (2022). Je remarque également Here (2023) du belge Bas Devos, sur la rencontre entre un travailleur roumain et une doctorante en bryologie (les mousses) sino-belge. Et Le roman de Jim (2024), où un père de substitution joué par Karim Leklou est mis sur la touche.


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