samedi 25 janvier 2025

Carnet de bord 18/01/2025-24/01/2025



Films vus en compagnie
Starstruck de Gillian Armstrong (1982)
Jackie Mullens rêve d’être chanteuse. Aidée par son cousin Angus, un ado aspirant manager de star, elle effectue une belle performance dans un bar de la ville et est remarquée par le guitariste d’un groupe d’amateurs avec qui elle commence à trainer. Pour faire parler d’elle, Angus image un numéro d’équilibriste seins nues. Jackie passe aux actualités locales et attire l’attention d’un célèbre animateur de show télévisé.

Gillian Armstrong est une réalisatrice australienne qui fut assez active dans les années 80 et 90, directrice d’une vingtaine de longs métrages. Elle abordait généralement des questions de société et s’interrogeait sur l’oppression des femmes à diverses époques. Son titre le plus connu fut son adaptation des Quatre Filles du docteur March (1994), qui réunissait un sacré casting. J’avais également aimé My Brilliant Career (1979) sur une femme indépendante du début du XXe siècle en Australie, qui hésite à se marier avec un jeune Sam Neill. Au vu de ce cinéma engagé, littéraire et sérieux, je ne m’attendais pas à ce Starstruck extrêmement camp et années 80, accepté par Gillian Armstrong pour ne pas être cantonnée à un genre.
Starstruck n’est pas de bon goût. Jo Kennedy (Jackie) chante correctement mais joue mal, les décors et les costumes sont kitsch, les chorégraphies porte-nawak, les chansons d’une qualité variable… Ces défauts sont totalement assumés, avec une énergie et un côté rebelle destroy réjouissants. Loin d’être consensuel, Starstruck est à quitte ou double, on est affligé ou on accroche au délire. Dubitatif au départ, la scène des gars en baigneur qui affrontent des requins en plastique dans une piscine m’a définitivement fait basculer dans la deuxième catégorie.


Poor Things de Yórgos Lánthimos (2023, Pauvres Créatures)
Le docteur Godwin Baxter est un brillant chirurgien moqué par ses étudiants en raison de son visage couturé de cicatrices. Un jour après les cours, il demande à l’unique élève qu’il apprécie de lui servir d’assistant dans sa nouvelle expérience. Il a récupéré le cadavre d’une femme enceinte, a transféré le cerveau du bébé dans le crane de la mère et l’a réanimé. Il a besoin de quelqu’un pour suivre au quotidien la créature, qu’il a nommé Bella, et noter ses progrès. L’intelligence de Bella se développe et elle souhaite rapidement échapper à la prison dorée dans laquelle Godwin l’a enfermée.

Ayant détesté La favorite (2018), j’attaquais ce Yórgos Lánthimos avec une forte appréhension. J’étais néanmoins curieux car, excepté Les Cahiers du cinéma qui le descendait en flammes, les avis étaient élogieux.
Il y a de jolis décors en matte painting dans des studios géants et des costumes impressionnants. C’est à peu près tout ce que je peux dire de positif… Je n’ai jamais été fan du bizarre pour le bizarre, c’est pour cela que mes Lynch préférés sont Elephant Man (1980) et Une histoire vraie (1999). Chez Yórgos Lánthimos, le bizarre est omniprésent et complètement injustifié (oh tiens, je vais mettre un animal à tête de cochon et à pattes de coq), sans le caractère bricolé/fauché sincère d’un Guy Maddin. A cela s’ajoute de la nudité gratuite à répétition, un récit initiatique ultra-balisé et prévisible, un féminisme de pacotille (le cliché de l’enfant dans un corps de femme qui découvre le monde et qui finit par retourner chez papa pour épouser l’assistant)… Et la décence m’empêche de m’attarder sur le jeu de Mark Ruffalo. Je suis pour une fois d’accord avec Les Cahiers contre le reste de la critique, je deviens vieux.


Sedmi kontinent de Dušan Vukotić (1966, Le septième continent)
Durant une traversée en ferry, le panier d’une fillette est involontairement projeté à l’eau. Au milieu d’adultes indifférents, elle est abordée par un garçon de son âge qui lui propose d’aller le chercher en bateau pneumatique. Iels se retrouvent en pleine mer, s’endorment et échouent sur une île déserte. Iels sont bientôt rejoint par un troisième gamin, avec qui iels plantent dans le sable des arbres en papier. Une forêt surgit et iels décident d’appeler à leurs côtés tous les enfants solitaires.

Le septième continent est le premier long métrage de fiction de Dušan Vukotić, un fameux animateur croate vainqueur en 1962 de l’Oscar du meilleur court métrage d'animation avec Surogat. C’est une coproduction entre la Yougoslavie et la Tchécoslovaquie tournée au Montenegro, avec l’emploi de gosses de diplomates pour offrir une diversité ethnique. Cet aspect était cohérent avec la politique de Tito, grand promoteur du Tiers-Monde et cofondateur du Mouvement des non-alignés.
La première moitié se concentre sur le monde féérique des enfants. C’est assez réussi, très naïf et illustré par des trucages artisanaux. La seconde moitié satirise l’univers déshumanisé et ultra-technocratique des adultes d’une manière poussive. C’est longuet et on s’ennuie jusqu’à l’ultime retour des moutards en conclusion. Dommage, l’ambiance était atypique et ça partait sur de bonnes bases.


A Private Function de Malcolm Mowbray (1984, Porc royal)
Gilbert Chilvers est pédicure dans un village du nord de l’Angleterre en 1947. Le pays se remet doucement de la guerre, la nourriture est rationnée et seul le marché noir permet aux riches de manger de la viande à leur guise. Témoin de pratiques prohibées, Gilbert se tait. Il se contente de soigner les pieds, sous les quolibets de son épouse Joyce qui souhaiterait être admise dans la bonne société. Excédé, Gilbert finit par voler un cochon non déclaré à un fermier sans savoir que l’animal appartient aux notables de la bourgade.

Je connais mal la carrière de Michael Palin post-Monty Python excepté Un poisson nommé Wanda (1988) et Brazil (1985). Avec son atmosphère à la Ealing façon Whisky Galore! (1949), A Private Function était susceptible de me plaire. C’est en effet distrayant, grâce notamment à la présence du cochon Betty, en réalité trois cochonnes plus sympathiques à l’écran qu’en coulisses où elles traumatisèrent une partie de l’équipe. Le casting est de qualité, réunissant Maggie Smith, Pete Postlethwaite, Denholm Elliott ou Richard Griffiths. Il faut également remarquer la performance de Liz Smith, excellente dans le rôle de la mère goinfre et un peu gâteuse de Joyce. Si l’humour n’est pas toujours subtil, la critique de la bourgeoisie est réjouissante, malheureusement gâchée par le personnage affreusement caricatural de Joyce. C’est une mégère aigrie, prête à tout pour le prestige, qui accable constamment le gentil Gilbert. Ce stéréotype agaçant diminue substantiellement le charme du récit.


Tiempo de morir d’Arturo Ripstein (1966, Time to Die)
Après dix-huit années passées en prison en raison du meurtre de Raúl Trueba au cours d’un duel, Juan Sayago revient dans son village. Bien qu’alerté du désir de vengeance des fils Trueba, il refuse de s’enfuir, estimant qu’il a purgé sa peine et qu’il a le droit de mener une vie tranquille. A l’inverse du cadet Pedro qui n’a pas connu son géniteur et semblerait prêt à tourner la page, l’aîné Julian Trueba ne pardonne rien. Il possède le même orgueil et le même sens de l’honneur excessif qui avaient causé la perte de son père, qu’il rêve de dépasser symboliquement en battant son assassin. Juan Sayago a toutefois rangé les armes et tente d’apaiser la situation.

Tiempo de morir est le premier long métrage d’Arturo Ripstein alors âgé de 21 ans, sur une idée de Gabriel García Márquez, corédacteur du script avec l’écrivain Carlos Fuentes.
C'est un western mélancolique sur l’inéluctabilité du destin, thème apparemment récurrent chez Arturo Ripstein. Auréolé d’une réputation d’invincibilité, Juan Sayago n’est pas un héros classique. Il n’a pas de pistolet ni de cheval, il est presbyte et sort régulièrement ses petites lunettes, aime régler sa montre et tricote. A travers ce personnage repenti et les fils Trueba englués dans leurs principes machistes, Arturo Ripstein dénonce les conséquences d’une certaine masculinité toxique de la société mexicaine. Cela m’a parfois évoqué l’excellent Gunman's Walk (1958) dans lequel deux frères s’opposaient sur leur conception de l’existence et sur leur acceptation des valeurs héritées de leur arrogant patriarche. S’il y a quelques effets stylistiques inutiles, avec un léger abus de la caméra portée très années 60, Tiempo de morir est dans l’ensemble une superbe tragédie, avec un Jorge Martínez de Hoyos magistral en Juan Sayago désabusé.


Wicked Little Letters de Thea Sharrock (2023, Scandaleusement vôtre)
En 1920, Rose, une immigrée irlandaise veuve, débarque dans la petite ville de Littlehampton au sud de l’Angleterre avec sa fille et son amant. Elle scandalise aussitôt le quartier par ses manières et son franc-parler, en particulier sa puritaine voisine Edith et les parents de celle-ci. Peu après une dispute avec Rose, Edith commence à recevoir des lettres d’insulte. Au bout de la dix-neuvième, son père porte plainte auprès des autorités, qui arrêtent immédiatement Rose sans aucune preuve. L’officier de police Gladys, une des premières femmes à occuper la fonction, doute de sa culpabilité et débute son investigation contre la volonté de son supérieur.

Wicked Little Letters est tiré d’un fait divers qui défraya la chronique dans la Grande-Bretagne des années 20. Le comédien Jonny Sweet y vit une belle opportunité de scénario, qui échoua à la réalisatrice Thea Sharrock. Comme toujours, la réalité a été arrangé avec une simplification de la trame (suppression notamment de la sœur de Rose et de ses deux enfants, anonymisation des lettres pour augmenter le suspense) et l’ajout d’une diversité ethnique anachronique (introduction de protagonistes noirs ou d’origine indienne, ce qui ne me choque pas mais gênera les puristes). Les hommes en prennent pour leur grade, ils sont quasiment tous extrêmement misogynes et ridicules. Cela les rend paradoxalement irréels et inoffensifs, davantage de subtilité aurait renforcé le propos. C’est globalement distrayant bien que facile et prévisible, ce sera vite oublié.


Films vus seuls
Santo contra la mafia del vicio de Federico Curiel (1971, Santo vs. the Vice Mafia)
En représailles à une saisie de contrebandes, la mafia fait sauter cinq usines. Impuissant, le commandant de la police demande au lieutenant Urrutia de contacter Santo, qui est en vacances au bord de la mer. En parallèle, le méchant Fidel, chef d’une clique de truands, enlève la nièce d’un riche industriel américain contre une rançon. Alerté de son implication dans l’enquête, il kidnappe également Santo.

Santo contra la mafia del vicio démarre par une sorte de clip de 2 minutes 40 où le chanteur péruvien à la mode Jimmy Santy se trémousse sur la plage pendant qu’en arrière-plan Santo danse mollement avec des filles en bikini. Il reviendra ultérieurement pour pousser la chansonnette. Outre deux autres numéros musicaux et un match de catch, ce Santo est un film d’espionnage assez classique. On retrouve aux manettes le trio de La venganza de las mujeres vampiro (1970), Jorge García Besné/Fernando Osés/Federico Curiel. Fernando Osés apparaît par ailleurs en tant qu’acteur dans le rôle du bras droit de Fidel. Si sa présence dans les Santo est fréquente, son personnage est ici plus important que d’habitude. A part ça, beaucoup de demoiselles en petite tenue, on sent encore une fois un potentiel érotique sans doute exploité à l’international (j’ai par exemple repéré une coupe curieusement abrupte quand une la jolie agente secrète se change). Sans être mauvais, ce n’est pas aussi fun et pêchu qu’Operación 67 (1967) dans un genre similaire.


戦国野郎 [Sengoku yarô] de Kihachi Okamoto (1963, Warring Clans)
L’ex-ninja Oichi Kittan fuit le clan de Takeda pour lequel il travaillait, dégoûté par leur cruauté et par leurs méthodes. Il est poursuivi par une bande de tueurs dont il réussit à se débarrasser sans problème. Il est alors rejoint par Doko Harima, un mercenaire cynique impressionné par sa force. Les deux hommes croisent un samouraï appelé Tôkichirô Kinoshita qui leur conseille de se mettre à l’ombre en se faisant engager par un groupe de charretiers chargés de convoyer du riz, du sel et du poisson. Tôkichirô est en réalité un général d’Oda Nobunaga qui souhaite déplacer discrètement une cargaison de fusils.

Sengoku yarô est le premier chanbara de Kihachi Okamoto, tourné en noir et blanc à l’inverse de ses films de gangsters précédents. Il s’amuse avec l’Histoire, Tôkichirô Kinoshita incarné par un Makoto Satô rigolard étant un des anciens noms de Toyotomi Hideyoshi, un des trois grands unificateurs du Japon au XVIe siècle.
Le transport des armes est un MacGuffin, le récit est un prétexte à l’action, des pirates succédant aux ninjas sur fond d’humour et de musique jazzy. La mise en scène est efficace, avec un montage sec visant à accentuer le dynamisme. Yûzô Kayama est meilleur que dans Kaoyaku akatsukini shisu (1961, Big Shots Die at Dawn) ou Ankokugai no dankon (1961, Blueprint of Murder), bien épaulé par Makoto Satô et Ichirô Nakatani. C’est un agréable divertissement qui se moque allègrement des principes du bushidô.


結婚のすべて [Kekkon no subete] de Kihachi Okamoto (1958, Tout sur le mariage)
Contrairement à sa sœur Keiko qui mène une existence paisible de femme au foyer après un mariage arrangé avec un professeur de philosophie nommé Saburo, Yasuko espère connaitre une relation fougueuse débouchant sur un mariage d’amour. Elle a des vues sur un des étudiants de Saburo, un beau gosse sérieux qui bosse le soir dans un bar. De son côté, Keiko regrette parfois le manque de fougue de Saburo et envie la jeunesse insouciante.

Kekkon no subete est une rareté diffusée dans le cadre de la rétrospective Kihachi Okamoto à la MCJP, la première réalisation de Kihachi Okamoto au bout de quinze années au poste d’assistant. C’est une comédie dans l’air du temps centrée sur le sexe, la jeunesse américanisée et le mariage. La distribution est solide avec, outre un Ken Uehara tête en l’air en Saburo, Michiyo Aratama en Keiko (qui travaillera cinq fois avec Kihachi Okamoto, notamment dans Le sabre du mal en 1966), Izumi Yukimura en Yasuko, des apparitions de Toshirô Mifune, Tatsuya Nakadai et Reiko Dan (vedette des années 60 aperçue chez Kurosawa, Naruse ou Ozu), et des acteurs qui deviendront récurrents chez Okamoto comme Makoto Satô ou Mickey Curtis. Le résultat est toutefois décevant. C’est extrêmement sexiste, avec des plans insistants sur les jambes ou les fesses des femmes, et franchement réac, la morale étant que rien ne vaut un bon vieux mariage arrangé, plus susceptible d’apporter le bonheur qu’une passion forcément futile et éphémère. Dispensable.


地獄の饗宴 [Jigoku no kyôen] de Kihachi Okamoto (1961, Aux Enfers tu festoieras)
Tobe, un petit maquereau, ramasse par hasard un rouleau de pellicule dans une gare. Il constate stupéfait en le développant qu’il contient des images d’une inconnue accompagnée de son ex-sergent tyrannique, Itami, qui avait violé sa fiancée chinoise durant la guerre. Tobe décide d’aller au siège de l'entreprise de son ancien chef pour le faire chanter et y apprend qu’Itami est mort dans un accident de train après avoir détourné 150 millions de yens. Il croise la secrétaire de la compagnie, la jolie demoiselle des photos, qui semble curieusement prête à tout pour récupérer les négatifs.

Jigoku no kyôen est sans doute le Kihachi Okamoto qui se rapproche le plus du film noir, avec une femme fatale (incarnée par Reiko Dan) déloyale, une intrigue axée sur la soif de l’argent, des trahisons, un flashback, un héros borderline acculé qui est tabassé et finit mal… Fidèle à ses habitudes, Kihachi Okamoto a inséré des touches d’humour qui tombent ici à plat, engendrant un aspect parodique qui casse une ambiance autrement sombre. Le dernier acte est beaucoup trop long et Tatsuya Mihashine ne convainc pas en Tobe, il ne dégage ni la coolitude ni la dureté adéquate. Si on ajoute le cliché de la femme violée amoureuse de son agresseur, autant dire que je n’ai pas été emballé. L’intérêt principal se situe dans les cadrage et le montage novateurs, qui annoncent ses futurs opus et anticipent le style de Seijun Suzuki.


Livres
Oreillers de laque : Du vent sur les fleurs d’Hinako Sugiura (Philippe Picquier, collection « Picquier Manga », 2006), 176 p.
Oreillers de laque : Du vent sur les fleurs est composé de dix chapitres de 6 à 26 pages publiés dans plusieurs magazines (dont 40% dans Garo) entre 1981 et 1985, à l’exception de deux inédits inclus dans le tome 1 des œuvres complètes de Sugiura Hinako (éditions Chikuma Shobô, 1995). Ce sont des récits focalisés sur des courtisanes du quartier des plaisirs de Yoshiwara vers la fin de l’ère Edo, généralement concentrés sur une nuit et sur un client, du jeune inexpérimenté au riche marchand en passant par l’habitué ou le pauvre sympathique.

A l’instar de Miss Hokusai, Oreillers de laque : Du vent sur les fleurs offre une vision réaliste du quotidien de classes marginales au XIXe siècle en se penchant cette fois sur le cas des prostituées. Stylistiquement, la mangaka s’inspire des estampes de l’époque, d’où un graphisme atypique avec des visages allongés. Les épisodes n’ont aucun lien entre eux, absence de continuité qui empêche de s’attacher aux personnages à l’inverse de Miss Hokusai. Cela reste intéressant pour le point de vue féminin adopté et l’arrière-plan historique dressé par une spécialiste de la période, sans être aussi enthousiasmant que Miss Hokusai.


Histoires de mondes étranges, présentées par Demètre Ioakimidis, Jacques Goimard & Gérard Klein (Le livre de poche, collection « La grande anthologie de la science-fiction », 1984), 413 p.
Histoires de mondes étranges comporte douze nouvelles de 10 à 65 pages parues entre 1934 et 1973. Elles sont rédigées par neuf hommes et deux femmes (sous les pseudonymes d’Idris Seabright pour Margaret St Clair et de James Tiptree Jr. pour Alice B. Sheldon) :
Odyssée martienne de Stanley Weinbaum (1934) : Harrison l’astronome tombe nez à nez avec les créatures délirantes de Mars.
Rendez-vous avec Méduse d'Arthur C. Clarke (1971) : Premier homme envoyé dans l’atmosphère de Jupiter, Howard Falcon découvre l’existence d’étranges formes de vie.
La fin de l'hiver d'Algis Budrys (1958) : Des explorateurs atterrissent sur un astre hostile pour secourir une expédition précédente.
Icy, il doit y avoir des tigres de Ray Bradbury (1951) : Une équipe de forage débarque sur une paisible planète qui adapte son environnement en fonction de leur attitude.
Bucolique d'A. E. Van Vogt (1950) : Une forêt pensante réagit à l’arrivée d’un vaisseau en son sein.
Les altruistes d'Idris Seabright (1953) : Malcolm Knight s’arrange pour s’écraser chez les Skös, un peuple bizarre qui sert ses hôtes de manière obséquieuse.
Conquête d'Anthony Boucher (1953) : Trois humains ne parviennent pas à faire comprendre aux géants indigènes qu’ils sont des êtres intelligents.
Votre amour haploïde de James Tiptree Jr. (1969) : Ian Suitlov est chargé d’évaluer la compatibilité génétique entre les humains et divers habitants de planètes lointaines. Il s’interroge sur le cas des Esthaans, qui lui dissimulent leur mode de reproduction.
Bienvenue dans le cauchemar classique de Robert Sheckley (1973) : Le paranoïaque Johnny Bezique se pose sur Loris et estime que ses autochtones pacifiques et extrêmement intelligents sont une menace à long terme pour la Terre.
Quand les ténèbres viendront d'Isaac Asimov (1941) : Sur Lagash doté de six soleils, la nuit ne surgit que tous les deux milles ans. Les ténèbres annoncées risquent de générer la panique.
Ni les îles de calcaire qui volent dans le ciel de R. A. Lafferty (1971) : Les citoyens d’îles de pierre volant dans les nuages vendent leur marbre contre de la nourriture.
Un billet pour Tranaï de Robert Sheckley (1955) : Marvin Goodman comprend à ses dépens que l’utopie de Tranaï repose sur des principes peu reluisants.
Cette anthologie s’écarte de mes thèmes de prédilection et propose des auteurices qui ne me sont pas familiers (sauf Robert Sheckley). La courte introduction de Gérard Klein est pertinente, loin de son infame préambule d’Histoires de mirages. Sans être bouleversant, l’ensemble est de qualité. Je remarque en particulier l’amusant Odyssée martienne, avec une faune digne d’un cartoon de la Warner ; Rendez-vous avec Méduse d'Arthur C. Clarke et Quand les ténèbres viendront d'Isaac Asimov, qui sont à la hauteur de la réputation de leurs auteurs ; et Votre amour haploïde de James Tiptree Jr., qui me donne envie d’en savoir plus sur Alice B. Sheldon, une psychologue qui écrivit de la SF durant une vingtaine d’années sous le nom de James Tiptree Jr. Petite déception en revanche à la relecture d’Icy, il doit y avoir des tigres de Ray Bradbury, que j’avais beaucoup aimé ado et qui est une des raisons du nom de ce blog. Si son côté poétique et nostalgique conserve sa force, j’étais trop naïf à l’époque pour noter son sexisme.


Revues
Mad Movies n°389 – Janvier 2025
La façon dont Mad Movies présente son top 2024 rend ce marronnier plus dynamique qu’à l’accoutumé, avec un débat entre les rédacteurs et des contestations sur certains titres. Ils ont par ailleurs eu la bonne idée cette année d’ajouter un article sur les oubliés de 2024 afin de revenir sur des œuvres intéressantes passées sous silence ou trop rapidement abordées. Cela me permet de repérer l’animé Look Back au style original, le film d’action américain Rebel Ridge et le film d’horreur indien Bramayugam.

Au niveau des sorties, je serais curieux de voir Mémoires d’un escargot, le nouveau long métrage en stop-motion du réalisateur de Mary and Max (2009). Ça a l’air franchement glauque et techniquement impressionnant. Je suis également intrigué par Oddity de Damian Mc Carthy, sur une médium qui tente d’apprendre la vérité sur l’assassinat de sa sœur ; par le polonais La clepsydre (1973) qui semble chelou et sans doute mou du genou ; et par le vietnamien Crimson Snout (2023), pas exceptionnel a priori mais qui provient d’une cinématographie que je connais mal.


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