samedi 15 octobre 2022

Le pays où l'on ne revient jamais (ancien Tumblr)

Trop souvent, l'émigration détruit les rêves de ceux qu'elle emporte avec elle. Ceux qui partent s'imaginent toujours qu'ils reviendront. Mais on ne revient jamais au pays que l'on a quitté. Le lieu où l'on revient est toujours un autre. Et lorsque le jour du retour arrive, s’il arrive un jour, il n'est plus question de revenir mais de s’arracher. D'où que l'on vienne, où que l'on aille, on n'émigre jamais impunément.
Le pays où l'on ne revient jamais de José Vieira (2005)

Si pour ceux qui sont nés là-bas, le pays d'origine est le pays où l'on ne revient jamais, pour les enfants et petits-enfants comme nous nés en France, le pays familial est le pays qui n'existe pas, ou plutôt qui n'existe qu'en rêve.
Le pays familial, c'est le pays des vacances, le pays d'été où il fait toujours beau, le pays pittoresque et idéalisé. L'idéalisation ne pousse pas jusqu’à faire le chemin dans l'autre sens, la situation là-bas n'étant souvent guère reluisante. Mais il reste toujours un tiraillement entre un pays de cœur que l’on ne connait finalement pas, et un pays de naissance et de vie dont on ne connaît que trop les défauts.

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