Nous avons eu la chance de voir mardi dernier au cinéma Le Lincoln le dernier documentaire de Gilles Elie-dit-Cosaque, Je nous sommes vus, suivi d’une discussion avec le réalisateur.
Nous ne publions plus grand-chose sur la toile mais Gilles Elie-dit-Cosaque est pour nous un des plus intéressants réalisateurs français en activité et il reste malheureusement trop peu connu. Certes nous ne toucherons pas grand monde avec ce tout petit blog mais nous souhaitons lui faire un peu de publicité à notre échelle.
https://vimeo.com/171936320
Comme le montre le teaser, le film est découpé en 3 parties, en Martinique, en Guyane et à la Réunion. Chaque partie se termine par un épisode d’une mini-telenovela imaginée pour l’occasion.
Le film devait au départ comporter 5 parties, avec notamment la Guadeloupe, mais la contrainte de format (52 minutes) a imposé des choix : Gilles Elie-dit-Cosaque a préféré prendre son temps sur moins de personnages. Il a donc choisi la Martinique « par facilité », a-t-il expliqué après la projection (il a des origines martiniquaises), puis a complété avec des environnements différents en Guyane et à la Réunion.
Gilles Elie-dit-Cosaque n’a jamais été un fan de telenovelas voire de soaps. A peine a-t-il suivi quelques épisodes de Santa Barbara dans sa jeunesse. Ce qui l’intéresse ici, comme dans tous ses documentaires, ce sont les gens, dresser des portrait et, à travers eux, celui d’une certaine réalité d’outre-mer et de phénomènes de société.
Pour trouver ses interlocuteurs, son équipe a passé des petites annonces à la télé, la radio, sur Facebook… Il est ensuite allé voir directement les personnes présélectionnées pour discuter avec elles.
En Martinique, la première rencontre fut la bonne : Huguette, ancienne telenovela addict en partie repentie (elle se limite à présent à une seule telenovela par jour) avait invité son amie Agnès, qui enchaîne les telenovelas tout au long de la journée. Les deux amies, divorcées, épanouies et pleines d’humour, ont tout de suite conquis le réalisateur.
Ce premier témoignage a donné le ton du documentaire : à travers des portraits de femmes d’âge et de milieux sociaux différents, le spectateur comprend comment, sous une apparence dérisoire, les telenovelas apportent des solutions et une évasion face à une vie parfois difficile.
Plus que les soaps américains, le public d’outre-mer se passionne pour les telenovelas d’Amérique du Sud (plus récemment d’Afrique et d’Inde). Ces dernières véhiculent des idées plus morales, elles ont un début et une fin et le bien triomphe toujours : elles sont porteuses d’espoir et permettent l’identification. A l’inverse, les soaps américains sont perçus comme plus immoraux et se concentrent sur des milieux plus aisés à mille lieues des préoccupations des spectateurs d’outre-mer.
Malgré un public majoritairement féminin, Gilles Elie-dit-Cosaque a rencontré plusieurs hommes fans de telenovelas, comme ce guyanais qui suit des études d’interprète dans l’espoir de travailler sur les doublages de telenovelas. Mais ces témoignages étaient moins forts et moins cohérents avec l’ensemble et ils ont été écartés.
Dans ses documentaires, Gilles Elie-dit-Cosaque aime s’amuser avec la forme à travers des petites animations, des récitations de poèmes, des chansons et autres inattendus. Il intercale ici entre les témoignages une mini-telenovela, Amours, Locks & Secrets, interprétée par les interviewées et leurs familles. A travers cette construction, il joue avec les clichés et crée une mise en abime : les actrices de cette telenovela sont des fans de telenovelas qui aiment à dire que leur vie est une telenovela.
Cette mini-telenovela est amusante mais occupe presque un quart du métrage et est moins passionnante que les entretiens. Je nous sommes vus est court et nous aurions préféré passer plus de temps avec les intervenantes.
Malgré cette remarque, le film reste très intéressant et agréable à voir, donnant la parole à des personnes que l’on n’entend jamais sur un sujet faussement anodin.
Ne ratez donc pas la diffusion sur France Ô le 13 novembre 2016 pour découvrir l’univers de Gilles Elie-dit-Cosaque, avant peut-être de casser votre tirelire et de commander sur le site de La Maison Garage les formidables Ma grena’ et moi, Outre-mer Outre-tombe, Zetwal et Nous irons voir Pelé sans payer.
Nous ne publions plus grand-chose sur la toile mais Gilles Elie-dit-Cosaque est pour nous un des plus intéressants réalisateurs français en activité et il reste malheureusement trop peu connu. Certes nous ne toucherons pas grand monde avec ce tout petit blog mais nous souhaitons lui faire un peu de publicité à notre échelle.
Comme le montre le teaser, le film est découpé en 3 parties, en Martinique, en Guyane et à la Réunion. Chaque partie se termine par un épisode d’une mini-telenovela imaginée pour l’occasion.
Le film devait au départ comporter 5 parties, avec notamment la Guadeloupe, mais la contrainte de format (52 minutes) a imposé des choix : Gilles Elie-dit-Cosaque a préféré prendre son temps sur moins de personnages. Il a donc choisi la Martinique « par facilité », a-t-il expliqué après la projection (il a des origines martiniquaises), puis a complété avec des environnements différents en Guyane et à la Réunion.
Gilles Elie-dit-Cosaque n’a jamais été un fan de telenovelas voire de soaps. A peine a-t-il suivi quelques épisodes de Santa Barbara dans sa jeunesse. Ce qui l’intéresse ici, comme dans tous ses documentaires, ce sont les gens, dresser des portrait et, à travers eux, celui d’une certaine réalité d’outre-mer et de phénomènes de société.
Pour trouver ses interlocuteurs, son équipe a passé des petites annonces à la télé, la radio, sur Facebook… Il est ensuite allé voir directement les personnes présélectionnées pour discuter avec elles.
En Martinique, la première rencontre fut la bonne : Huguette, ancienne telenovela addict en partie repentie (elle se limite à présent à une seule telenovela par jour) avait invité son amie Agnès, qui enchaîne les telenovelas tout au long de la journée. Les deux amies, divorcées, épanouies et pleines d’humour, ont tout de suite conquis le réalisateur.
Ce premier témoignage a donné le ton du documentaire : à travers des portraits de femmes d’âge et de milieux sociaux différents, le spectateur comprend comment, sous une apparence dérisoire, les telenovelas apportent des solutions et une évasion face à une vie parfois difficile.
Plus que les soaps américains, le public d’outre-mer se passionne pour les telenovelas d’Amérique du Sud (plus récemment d’Afrique et d’Inde). Ces dernières véhiculent des idées plus morales, elles ont un début et une fin et le bien triomphe toujours : elles sont porteuses d’espoir et permettent l’identification. A l’inverse, les soaps américains sont perçus comme plus immoraux et se concentrent sur des milieux plus aisés à mille lieues des préoccupations des spectateurs d’outre-mer.
Malgré un public majoritairement féminin, Gilles Elie-dit-Cosaque a rencontré plusieurs hommes fans de telenovelas, comme ce guyanais qui suit des études d’interprète dans l’espoir de travailler sur les doublages de telenovelas. Mais ces témoignages étaient moins forts et moins cohérents avec l’ensemble et ils ont été écartés.
Dans ses documentaires, Gilles Elie-dit-Cosaque aime s’amuser avec la forme à travers des petites animations, des récitations de poèmes, des chansons et autres inattendus. Il intercale ici entre les témoignages une mini-telenovela, Amours, Locks & Secrets, interprétée par les interviewées et leurs familles. A travers cette construction, il joue avec les clichés et crée une mise en abime : les actrices de cette telenovela sont des fans de telenovelas qui aiment à dire que leur vie est une telenovela.
Cette mini-telenovela est amusante mais occupe presque un quart du métrage et est moins passionnante que les entretiens. Je nous sommes vus est court et nous aurions préféré passer plus de temps avec les intervenantes.
Malgré cette remarque, le film reste très intéressant et agréable à voir, donnant la parole à des personnes que l’on n’entend jamais sur un sujet faussement anodin.
Ne ratez donc pas la diffusion sur France Ô le 13 novembre 2016 pour découvrir l’univers de Gilles Elie-dit-Cosaque, avant peut-être de casser votre tirelire et de commander sur le site de La Maison Garage les formidables Ma grena’ et moi, Outre-mer Outre-tombe, Zetwal et Nous irons voir Pelé sans payer.
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