Films vus en compagnie
The Decline of Western Civilization Part II: The Metal Years de Penelope Spheeris (1988)

Tandis que The Decline of Western Civilization se focalisait sur un microcosme (le punk rock underground de Los Angeles à la fin des années 70), The Decline of Western Civilization Part II: The Metal Years élargit le propos et consacre davantage de temps aux interviews qu’aux extraits de concerts. Penelope Spheeris brosse un portrait négatif d’un monde terriblement sexiste et vain, rempli de mégalos misogynes qui se prennent tous pour des rockstars et vivent dans leur bulle. Elle n’hésita d’ailleurs pas à truquer des passages ou à masquer des informations pour renforcer ce sentiment. Le pathétique entretien avec Chris Holmes, le guitariste de W.A.S.P. dans ce qui semble être sa piscine, a en réalité été filmé chez son producteur et il ne boit pas de la vodka mais de l’eau, son ébriété étant en partie simulée ; un gros plan sur un verre de jus d‘orange qu’Ozzy Osbourne trop intoxiqué n’arrive apparemment pas à viser correctement a été ajouté au montage ; il n’est pas mentionné que le tournage a eu lieu essentiellement chez la réalisatrice ou chez des producteurs, donnant une fausse impression de richesse qui contraste avec les taudis des groupes de punk rock…
The Decline of Western Civilization Part II: The Metal Years aurait, selon certains (notamment Dave Mustaine de Megadeath), contribué au déclin du glam metal et à l’ascension en réaction du trash metal et du grunge, moins obnubilés par le paraitre. Excepté sur le sexisme omniprésent, j’ai pourtant trouvé ces gens plus sympathiques que les individus violents, homophobes et racistes qui peuplaient le punk rock. Et musicalement, c’est d’un autre niveau. Si les chansons que l’on entend ne sont pas remarquables, les gars savaient jouer de leurs instruments. J’ai en outre apprécié les réflexions des vieux de la vieille, qui portent un regard lucide sur leur passé. En dépit des biais de Penelope Spheeris, c’est donc un documentaire passionnant sur une époque et un sous-genre musical disparu.
Films vus seuls
Las luchadoras vs el robot asesino de René Cardona (1969, Wrestling Women vs. the Killer Robot)

Las luchadoras vs el robot asesino est le cinquième volet de la série des Luchadoras. C’est un remake de Las luchadoras contra el médico asesino (1963) avec l’addition d’une sous-intrigue sur un robot tirée d’un épisode de Chapeau melon et bottes de cuir diffusé en février 1968, Return of the Cybernauts. Lorena Velázquez et Elizabeth Campbell ont été remplacées par deux chanteuses/actrices populaires dans les années 60, Regina Torné et Malú Reyes. Si la première se débrouille, la seconde ne sert pas à grand-chose et est assez transparente. A l’instar de Santo en el tesoro de Drácula/El vampiro y el sexo (1969), il existe une version sexy destinée à l’international intitulée El asesino loco y el sexo. Elle a été perdue bien que des coupes louches fournissent des indices sur les endroits où se situaient les séquences coquines. A noter que le français Sex Monster (1971) n’est pas El asesino loco y el sexo, c’est un montage local de Las luchadoras vs el robot asesino effectué par un distributeur français peu scrupuleux qui a inséré des scènes érotiques sans aucun rapport.
Ce parcours chaotique explique un scénario décousu, avec des éléments qui s’imbriquent mal. Regina Torné et Malú Reyes n’ont pas le charisme de leurs prédécesseures et le manque d’originalité est patent. Ce n’est toutefois pas désagréable grâce à un rythme soutenu et à un porte-nawak assumé.
女真珠王の復讐 [Onna shinju-ô no fukushû] de Toshio Shimura (1956, Revenge of the Pearl Queen)

Onna shinju-ô no fukushû est resté dans les mémoires comme le premier long métrage japonais montrant une femme entièrement nue, en l’occurrence Michiko Maeda, ancienne vendeuse de kimonos repérée en 1955 par un employé de la Shintôhô. Elle accepta la demande de son amant, le réalisateur Toshio Shimura, de se déshabiller pour qu'il la filme de dos de loin. Elle est en outre vêtue d’un bikini très ajusté plutôt osé pour l’époque durant une demi-heure. Elle fut instantanément hissée au rang de star et de sex-symbol, rôle qui ne convenait pas particulièrement à cette personne discrète devenue actrice par hasard. Licenciée l’année suivante pour avoir refusé de dévoiler ses jambes plus que nécessaire au cours d’un tournage, elle travailla un temps pour la télévision avant d’abandonner sa carrière faute de proposition, discréditée par le président de la Shintôhô qui s’assura qu’elle ne pourrait être engagée ailleurs.
Sans être exceptionnelle (elle ne reçut aucune formation), elle a un certain charisme et joue correctement. Elle est bien entourée, avec Susumu Fujita en Asanuma (un fidèle d’Akira Kurosawa qui incarne notamment Sanshiro Sugata dans La Légende du grand judo en 1943), Tetsurô Tanba en bras droit d’Asanuma et Shigeru Amachi en brave pêcheur. Ces deux derniers surclassent largement le terne Ken Utsui en Kizaki, qui n’apparaît heureusement qu’au début et à la fin. A part ça, l’intrigue sur l’île est fortement inspirée de Fièvre sur Anatahan de Josef von Sternberg (1953). A cela s’ajoute des touches noirisantes mal agencées avec un innocent accusé à tort, une vengeance et de la musique jazzy. Le résultat demeure pourtant distrayant grâce à la qualité du casting, à une photographie honnête et à un bon thème musical.
国際秘密警察 鍵の鍵 [Kokusai himitsu keisatsu: Kagi no kagi] de Senkichi Taniguchi (1965, Key of Keys)

Kokusai himitsu keisatsu: Kagi no kagi est le quatrième volet de la série Kokusai himitsu keisatsu, sans l’approche parodique de son prédécesseur mais plus désinvolte que les deux premiers. Outre l’aspect espionnage, il y a une pincée de film de casse qui ne tient malheureusement pas ses promesses. La mise en scène échoit à Senkichi Taniguchi, un vieux de la vieille de la Tôhô, assistant de Kajirô Yamamoto dans les années 30 et ami d’Akira Kurosawa. Les deux interprètes principales, Akiko Wakabayashi et Mie Hama, furent embauchées deux ans plus tard pour le vrai James Bond You Only Live Twice (1967). Du côté des méchants, He-Qing Cai est incarné par Susumu Kurobe, le futur héros d’Ultraman (1966-1967) ; et Gegen par Tadao Nakamaru en brown face de mauvais goût. On retombe dans un schéma traditionnel d’espionnage international avec un Jirô Kitami cool et séducteur, sans l’humour de Kokusai himitsu keisatsu: Kayaku no taru (1964, A Keg of Powder) qui apportait un peu de fraicheur à un genre galvaudé. Kokusai himitsu keisatsu: Kagi no kagi ne se distingue guère du tout-venant, je l’aurai vite oublié.
Pour l’anecdote, c’est cet opus qui a été majoritairement utilisé par Woody Allen pour What's Up, Tiger Lily? (1966), où il s’est amusé à remonter et redoubler l’histoire pour la transformer en une quête d'une recette de salade d'œufs durs.

九ちゃんのでっかい夢 [Kyûchan no dekkai yume] de Yôji Yamada (1967, Let’s Have A Dream)

Selon Claude Leblanc, Kyûchan no dekkai yume fut une commande de dernière minute demandée à Yôji Yamada pour les fêtes de fin d’année 1967. Sur une idée de l’écrivain Nobuhiko Kobayashi, il boucla en douze jours un tournage exprès, concevant son projet à la manière d’un show autour de la star à la mode Kyû Sakamoto. Connu à l’international en tant que chanteur grâce au succès de son tube Ue o muite arukô (renommé en Occident Sukiyaki), il fut également acteur occasionnel de comédies qui n’ont jamais été exportées en dehors du Japon. Il périt en 1985 dans le crash du vol Japan Airlines 123, la pire catastrophe aérienne de l’Histoire. S’il chante indéniablement bien, son jeu est assez caricatural, pas aidé par un récit absurde qui enchaîne les gags burlesques souvent lourdauds. Les protagonistes sont stéréotypés, Chieko Baishô ne sert pas à grand-chose, c’est un Yôji Yamada mineur que le réalisateur lui-même ne tenait pas en haute estime.
Noita palaa elämään de Roland af Hällström (1952, The Witch)

Noita palaa elämään est considéré comme un des premiers longs métrages d’horreur finlandais. Il est surtout célèbre pour la nudité frontale et récurrente de la comédienne Mirja Mane, qui ne joua que dans cinq films. La pièce de 1945 de l’auteur finlandais Mika Waltari dont il est tiré ne comprenait au départ que cinq actes. Elle se terminait sur la victoire du mal tapi à l’intérieur de chacun, métaphore des agissements peu reluisants des êtres humains pendant la Deuxième Guerre mondiale. Le scientifique Hannu sombrait dans la folie, Greta devenait adultère et vindicative, la superstition l’emportait sur la raison. Sous la pression du directeur du théâtre, Mika Waltari ajouta un sixième acte, qui désamorçait complètement ce qui précédait. Cette conclusion décevante a malheureusement été conservée dans l’adaptation. Ce n’est pas le seul souci, la seconde partie bascule dans l’exagération, avec un montage bizarre et un jeu excessif. On est dans une sorte de film d’exploitation avant l’heure, curiosité bancale qui comporte malgré tout quelques scènes marquantes.
Os Abismos da Meia-Noite d’António de Macedo (1983, The Magic Springs of Gerenia)

António de Macedo fut une figure importante du Novo cinema portugais. Il inscrivit ponctuellement ses récits auteurisants dans le cinéma de genre, à l’image de ce Os Abismos da Meia-Noite qui injecte des touches de science-fiction dans un drame romantique. Ce n'est clairement pas Hollywood, António de Macedo compose avec les moyens du bord, dans des décors de studio fauchés avec des costumes en toc. Le début est assez douloureux puis on s’habitue. Le fond du problème est plutôt que juxtaposer une histoire d’amour nasouille avec de la SF ésotérico-poétique ne suffit pas pour créer une intrigue. S’il y a des idées amusantes, notamment un transfert de corps, je me suis ennuyé dans l’ensemble.
The Sender de Roger Christian (1982, Rêves sanglants)

The Sender est souvent cité comme influence de Wes Craven pour la saga Freddy, celui-ci ayant reconnu être un grand fan de Thomas Baum qui a écrit le scénario à partir des souvenirs de sa mère surprotectrice et agoraphobe. Bien qu’étant officiellement britannique, The Sender a été produit par une compagnie hollywoodienne (la Paramount, qui espérait un slasher et fut déçu du résultat) et les extérieurs ont été tournés en Géorgie, donnant un cachet américain. J’ai toujours apprécié le mélange rêve/réalité et The Sender en est un exemple réussi. La frontière est poreuse, les délires horrifiques sont adroitement amenés dans une ambiance pesante. Le dernier quart d’heure est un peu faible, plusieurs conclusions furent testées et je n’ai pas été convaincu par celle qui a été sélectionnée. C’est donc une bonne surprise, qui n’a malheureusement eu aucun succès et handicapa la carrière de Roger Christian.
Camino del infierno de Miguel Morayta (1951, Road of Hell)

Ancien officier républicain, Miguel Morayta fuit l’Espagne au moment de la prise de pouvoir de Franco et débarqua au Mexique en 1941. Entre 1943 et 1978, il dirigea 85 longs métrages, en scénarisant environ la moitié. Totalement oublié de nos jours, il privilégia le cinéma commercial et populaire, fut un des premiers à employer la couleur au Mexique et œuvra dans une multitude de genres. Camino del infierno démarre ainsi à la manière d’un pur film noir, avec une femme très fatale et un homme pris dans un engrenage après une mauvaise décision. On vire ensuite dans le mélodrame avant de basculer dans le film de gangsters. Ces enchaînements sont plombés par une histoire jamais crédible, avec des protagonistes insuffisamment travaillés qui changent de personnalité comme de chemise. C’est dommage car il y a un sacré casting (Pedro Armendáriz en Pedro, Leticia Palma en Leticia, Ramón Gay en Leon…), une superbe photographie, de bonnes chansons interprétées notamment par Leticia Palma, et même une séquence d’amputation assez dure. C’est un beau gâchis, il y avait vraiment de quoi faire mieux avec un tel matériel.
Deux mots sur Leticia Palma. Comédienne charismatique révélée par En la palma de tu mano en 1951, elle n’apparut que dans une dizaine de titres. En raison d’un conflit lié à une rupture de contrat, elle fut accusée en 1952 par le puissant président du syndicat des acteurs, Jorge Negrete, d’avoir dérobé des documents dans les locaux du syndicat. Blacklistée par la profession, sa carrière fut stoppée net. Dans les années 90, elle déclara que Jorge Negrete avait été payé pour la briser par un producteur dont elle avait refusé les avances, privant le cinéma mexicain d’une grande star.
Kluci na řece de Václav Krška & Jiří Slavíček (1944, Les garçons de la rivière)

Václav Krška fut un écrivain et metteur en scène tchèque important des années 30 à 60. Kluci na řece marque ses débuts à la réalisation, épaulé par l’expérimenté Jiří Slavíček qui avait monté Le Golem de Julien Duvivier en 1936. Sans projet depuis l’enlisement de la guerre, les deux hommes profitèrent d’un calme relatif pour tourner Kluci na řece en 1943 à Písek, la ville natale de Václav Krška. Le récit alterne entre le passage à l’âge adulte de Tomík et l’antagonisme entre deux clans d’enfants (pratique quand les adultes sont sur le front) dans une sorte de Guerre des boutons tchèque. A cela s’ajoute un marchand immature qui se souvient de sa jeunesse et décide d’aider les gosses de Portyč. Outre quelques locaux, la plupart des enfants furent incarnés par la troupe des enfants de la radio de Disman (Dismanův rozhlasový dětský soubor). Fondée en 1931 et fréquemment renouvelée, elle jouait habituellement dans des pièces radiophoniques et au théâtre. Le ton est léger, c’est un divertissement visant à s’évader du climat de guerre dans des paysages bucoliques. La trame est ténue, les saynètes se succèdent, tantôt amusantes, tantôt nostalgiques. L’ensemble est sans prétention et plaisant.
Le thème de la rivière sera récurrent dans l'œuvre de Václav Krška et il y reviendra dès son second opus, Řeka čaruje (1946, A River Performs Magic).
Livres
L’anti-Jurassic Park : Faire parler l’ADN fossile de Ludovic Orlando (Belin / Pour la science, collection « Regards », 2002), 272 p.

L’objectif de la paléogénétique n’est pas de ressusciter des créatures disparues mais de servir de complément à la paléontologie classique pour confirmer des résultats, trancher des débats de cladistique ou valider l’existence d’espèces pour lesquelles les archives fossiles sont insuffisantes ou ambiguës. Elle permet également d’étudier les grandes épidémies pour mieux combattre les virus actuels, d’obtenir des précisions sur les mouvements de population dans l’Histoire de l’humanité, d’examiner les conséquences des changements climatiques des derniers millénaires ou d’apporter des éléments inédits à des énigmes historiques comme le mystère de Kaspar Hauser ou la mort de Martin Boorman.
Sous le titre accrocheur de L'anti-Jurassic Park se trouve un bouquin captivant sur un domaine mal connu, qui est pourtant devenu incontournable ces dernières décennies. Si les dinosaures ne sont absolument pas concernés, les champs d’application sont nombreux, ce que Ludovic Orlando montre bien à travers des cas concrets et parlants. Le style est fluide, accessible sans notion préalable, et ce n’est pas nécessaire d’avoir l’esprit scientifique pour appréhender les principes de fonctionnement. Seul bémol, le livre est paru en 2005, il n’intègre pas les avancées récentes et certaines hypothèses évoquées ont été contredites. L’auteur suggère par exemple, compte tenu des paramètres disponibles à l’époque, l’absence d’hybridation entre l’Homo sapiens et l’Homo neanderthalensis, le contraire ayant été démontré depuis. Ludovic Orlando reste toutefois mesuré, il a conscience des limites des données et utilise le conditionnel. L'anti-Jurassic Park est donc fortement recommandé pour comprendre la paléogénétique et je vais acquérir ses ouvrages ultérieurs.
La passe visage de Koren Shadmi (Marabout, collection « Marabulles », 2025), 192 p.

Le concept de La passe visage est original et Koren Shadmi construit un univers crédible où les relations physiques sont devenus rares, remplacées par des interactions avec des IA et des gadgets sexuels ou sentimentaux qui évitent les contrariétés engendrées par la vraie vie. Il indique dans la postface avoir été inspiré par une entreprise japonaise qui offrait aux gens seuls de leur inventer une famille pour un repas. On découvre progressivement le quotidien de Rose, ses difficultés et les effets secondaires du remodelage facial. Koren Shadmi ajoute une réflexion sur le métier d’acteur et sur les risques qui pèsent sur la profession quand la technologie est capable de s’affranchir des êtres réels. Si toutes ces considérations sont passionnantes, le résultat est un peu décevant. La trame est répétitive, on voit Rose multiplier les incarnations, les éléments narratifs sont fournis au compte-goutte et ça met du temps à dégénérer. Les enjeux sont par ailleurs assez minces, et le graphisme est efficace mais trop classique et sans fantaisie. Il y aurait sans doute eu moyen de faire mieux.
L’autre côté. Un roman fantastique d’Alfred Kubin (José Corti, collection « Merveilleux », 2013), 381 p.

Alfred Kubin fut un dessinateur et illustrateur autrichien qui influença d’importants artistes d’Europe de l’Est et plusieurs courants picturaux, dont l’expressionisme et le symbolisme. Ses œuvres souvent macabres ou monstrueuses versaient dans le fantastique ou le bizarre, le rêve et l’érotisme se mêlant à la folie. L’autre côté est son unique roman, écrit en douze jours à cause d’une frustration de Kubin sur le plan pictural et pour utiliser des dessins conçus pour Le Golem de Gustav Meyrink, qui était en panne d’inspiration et n’avançait plus. Sans être un succès public, le livre eut un fort retentissement dans les milieux intellectuels et son absurdité claustrophobique impressionna notamment Kafka.
L’autre côté expose une anti-utopie antimoderniste. Alors qu’on s’attend à ce que le héros débarque dans un pays exotique sinisant ou indianisant, il arrive dans une ville grise à l’européenne, sale, bruyante, arriérée et mal famée. Tandis que le narrateur explique qu’il appréciait au départ sa vie dans cette contrée et manifeste son enthousiasme, son discours est contrecarré par des descriptions sordides peuplées de personnages rebutants. Les deux premiers tiers qui posent l’univers et entretiennent le mystère autour de Patera sont captivants, on est pris par l’ambiance poisseuse dans laquelle se débat le couple isolé. Le dernier tiers bascule dans l’horreur, accumule des interminables scènes grotesques, crades et morbidement érotisantes, avant de s’achever dans un délire peu satisfaisant. Selon son point de vue et son humeur, on pourra rester sur sa frustration ou retenir l’atmosphère glauque et inquiétante qui irrigue une bonne partie de l’ouvrage.
L’édition José Corti comporte 51 illustrations de Kubin. Certaines semblent liées au texte, d’autres non. Ont également été ajoutées une cinquantaine de pages autobiographiques rédigées par Alfred Kubin en 1917 et une postface fastidieuse de Laurent Evrard (un libraire apparemment).
Revues
Les Cahiers du cinéma n°822 – Juillet/Août 2025

Du côté des nouveautés, je suis intrigué par Miroirs No. 3 (2025), présenté comme une version rurale allemande de Vertigo (1958) ; par L’accident de piano de Quentin Dupieux (2025), bien que Le deuxième acte (2024) m’avait refroidi ; et par Super Happy Forever (2024), une comédie dramatique japonaise sur un homme qui tente de se remettre du décès de son épouse. Au niveau du patrimoine, deux films d’Edward Yang ressortent et semblent mériter le coup d’œil : Confusion chez Confucius (1994) et Mahjong (1996), il va falloir que je voie ça.
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