Films vus en compagnie
Val de Ting Poo & Leo Scott (2021)

Bien que n’ayant jamais été fan de Val Kilmer (sauf sa performance dans Willow en 1988), j’avais eu de bons échos de Val, biographie apparemment émouvante d’une ancienne star déclinante. Val Kilmer avait la réputation d’être un acteur ingérable, sa maladie lui avait peut-être conféré une dose de sagesse et j’étais curieux d’entendre son point de vue. J’ai été globalement déçu. On se concentre surtout sur sa vie personnelle, sur ses débuts puis sur quelques rôles marquants. Les autres films ne sont pas mentionnés, les polémiques sont passées sous silence excepté les conflits sur le tournage de The Island of Dr. Moreau (1996), sans qu’on nous fournisse tous les éléments pour comprendre le fond du problème. L’essentiel est consacré à sa famille ou à Val Kilmer qui fait le zouave, perpétuellement en train de se mettre en scène. Sur le plan humain il est épuisant, sur le plan cinématographique je n’ai rien appris de neuf. Val est selon moi surcoté, à l’image de la quasi-totalité des documentaires américains contemporains qui reposent systématiquement sur une certaine conception du spectacle teintée de voyeurisme.
Kung mangarap ka't magising de Mike De Leon (1977, C'était un rêve)

C'était un rêve est le second long métrage de Mike de Leon après Itim (1976). Il a été conçu pour le centenaire de la fondatrice de LVN Pictures, Narcisa de Leon, comme un hommage aux comédies musicales romantiques qui avaient établi la notoriété du studio. Mike de Leon et Rey Santayana ont écrit un scénario d’amour contrarié inspiré d’Un homme et une femme de Claude Lelouch (1966), avec quelques chansons et des touches d’humour. Pour le duo Joey/Ana, ils ont fait appel à deux interprètes populaires formés par Lino Brocka, Christopher de Leon (a priori aucun lien de parenté avec Mike de Leon) et Hilda Koronel. En dépit de thèmes assez provocants pour l’époque dans la société philippine catholique, avec une femme enfermée dans un mariage toxique et un adultère observé sans jugement, c’est soporifique, loin de la folie de Kakabakaba ka ba? (1980) ou de la tension de Kisapmata (1981). Il y a un côté soap, les monologues intérieurs de Joey sont fatigants et c’est mou, ça ne méritait clairement pas 1h52. C’est donc ma première déception de ce coffret Mike de Leon édité par Carlotta.
బాహుబలి: ది ఎపిక్ [Baahubali: The Epic] de S.S. Rajamouli (2025, La Légende de Baahubali, l'épopée)

La légende de Baahubali (2015/2017) avait été pensé pour n’être qu’un unique film. Devant l’ampleur de son récit, S.S. Rajamouli avait été obligé de le diviser en deux épisodes de 2h39 et 2h51. Pour l’anniversaire des dix ans de la première partie, il a voulu ressortir une version combinant les deux volets pour une durée totale de 3h44, avec la suppression d'un tiers de l’histoire au prix de choix douloureux. Ces coupes se ressentent dans le 1, qui saute constamment d’une scène à une autre. Le personnage d’Avantika est sacrifié, les rares pauses et développements qui permettaient de mieux comprendre les agissements des protagonistes disparaissent, c’est rude pour les spectateurs qui n’ont pas vu le montage d’origine. Le 2 est plus équilibré (ce qui était déjà le cas précédemment) : S.S. Rajamouli a conservé l’essentiel de la romance entre Baahubali et Devasena, des évènements axés sur la reine-mère Sivagami ou des intrigues de palais. A noter qu’il y a apparemment des séquences inédites, j’avoue ne pas les avoir repérées.
Avec cette relecture, j’ai davantage remarqué certains aspects racistes (oh là là les méchants Kalakeya blackfacisés…) et réactionnaires, dans un univers qui baigne dans le culte du chef, une royauté omnipotente et un système de castes. C’est dommage car, en parallèle, le 2 met en avant deux héroïnes fortes qui détonnent dans le monde souvent très sexiste des blockbusters indiens. Cela n’empêche pas Baahubali: The Epic d’être efficace, surtout sur écran géant IMAX dans une salle survoltée. Dans le calme de son domicile, je conseillerais de regarder les deux parties initiales malgré des longueurs dans la première, qui possèdent plus de profondeur et de respirations. Elles laissent le temps de s’attacher aux protagonistes alors que Baahubali: The Epic est une accumulation ininterrompue de moments épiques (d’où le titre).
Films vus seuls
雁 [Gan] de Shirô Toyoda (1953, L'oie sauvage)

Gan est tiré du roman éponyme de Mori Ôgai, un illustre écrivain éclectique de l’ère Meiji. Proportionnellement à son importance, ses œuvres ont été peu portées à l’écran, la seule autre adaptation célèbre étant L'intendant Sansho de Kenji Mizoguchi (1954). Production de prestige de la Daiei, Gan fut confiée à Shirô Toyoda, un spécialiste des transposition littéraires très côté dans les années 50. Sensible au jeu de ses interprètes, il sélectionnait la distribution et préférait se concentrer sur un petit nombre de personnages. Pour Suezô, il choisit Eijirô Tôno, un acteur expérimenté plutôt abonné aux seconds rôles ; et pour Otama, Hideko Takamine, une des trois immenses stars du cinéma japonais avec Setsuko Hara et Kinuyo Tanaka. J’estime que c’était la plus polyvalente, capable d’incarner des héroïnes introverties à l’image d’Otama, exubérantes dans Carmen revient au pays (1951) ou durcie par la vie dans Nuages flottants (1955) et différents Naruse. Elle débuta à l’âge de cinq ans en 1929 et continua à jouer jusqu’à la fin des années 70. Elle devint ensuite essayiste, assistante réalisatrice et rédigea son premier scénario à 70 ans. Son union en 1955 avec Zenzô Matsuyama, un scénariste novice tandis qu’elle était une énorme vedette, fut une surprise, de même que l’absence de pause dans sa carrière (après leur mariage, les comédiennes s’arrêtaient traditionnellement de travailler pendant des années voire indéfiniment).
Gan est un drame élégant sur une femme contrainte par la société et par son statut social à admettre une situation qui la dégoute, entourée d’hommes lâches, manipulateurs ou inutiles. Hideko Takamine et Eijirô Tôno sont parfait·e·s, la photographie et le montage sont au service d’un récit éloquent quoique prévisible. Gan était un des films favoris de Donald Richie et est pour beaucoup un des meilleurs Meiji-mono, genre qui regroupe les histoires se déroulant durant l’ère Meiji. Tout en concédant ses qualités et sa subtilité, il m’a paru académique et froid, à l’instar des livres de Mori Ôgai connus pour leur distanciation. Cela reste cependant une référence qui plaira aux amateurs.
A noter qu’il existe un remake de 1966 toujours de la Daiei basé sur le même script, mis en scène par Kazuo Ikehiro avec Ayako Wakao en Otama.
開心鬼救開心鬼 [Kai xin gui: Jiu kai xin gui] de Clifton Ko Chi-Sum (1990, Happy Ghost IV)

Après un épisode dirigé par Johnnie To, Clifton Ko Chi-Sum revient aux manettes pour ce quatrième Happy Ghost. C’est le seul volet qui n’est scénarisé ni par Clifton Ko Chi-Sum, ni par l’acteur principal Raymond Pak-Ming Wong et ça se sent. Les trois autres mettaient en avant des héroïnes amusantes et un humour gentil. Happy Ghost IV est plus lourdingue et poussif. Une des caractéristiques de la série est d’employer des starlettes prometteuses et de trouver un prétexte pour les voir en maillot de bain. C’était fait dans les trois premiers de façon relativement innocente, autour de personnages qui jouaient un rôle important. Ici à l’inverse, on adopte le point de vue des mecs avec des gros plans appuyés sur des comédiennes d’épisodes précédents, qu’on a rappelé uniquement pour leur physique et qui n’ont quasiment aucune ligne de dialogues. L’intrigue et les blagues sont nases, j’espère que le cinquième et dernier Happy Ghost sera moins nul.
El barón del terror de Chano Urueta (1962, Le baron de la terreur)

El barón del terror est une nouvelle production d’Abel Salazar, qui incarne Vitelius. C’est un acteur que j’apprécie, toujours impliqué, qui alterne entre des sales types comme ici, des machos latins, des braves gars fadasses ou déterminés, voire des pleutres rigolos. En raison de son exécrable réputation, Le baron de la terreur était l’unique titre que je n’avais pas acheté chez Bach Films quand ils avaient sorti une flopée de péloches mexicaines d’horreur en 2006. Ayant depuis acquis une meilleure connaissance de ce cinéma, j’étais curieux de combler ma lacune.
Coupons court au suspense, c’est franchement mauvais. La palme revient au catastrophique maquillage du monstre fièrement exposé sur l’affiche et totalement assumé par Chano Urueta, en gros plan et en pleine lumière sans qu’il semble réaliser le ridicule de la chose (et c’est en noir et blanc, en couleur ça aurait été encore pire). S’y ajoutent des interprètes peu convaincants à l’exception d’Abel Salazar, un budget riquiqui qui oblige à tourner les extérieurs en studio devant un écran, et des énormes incohérences scénaristiques. Il faut toutefois reconnaitre que le gros porte-nawak de l’ensemble dégage un certain charme pour les fans de cinéma déviant et que, contrairement à pas mal de trucs que je vois, je n’aurais pas tout oublié dans quelques semaines.
Новогодние приключения Маши и Вити [Novogodnie priklyucheniya Mashi i Viti] de Gennadiy Kazanskiy & Igor Usov (1975, Les aventures de Macha et Vitia au Nouvel An)

Les aventures de Macha et Vitia au Nouvel An est un téléfilm de Noël diffusé le 25 décembre 1975 sur la Télévision centrale soviétique, inspiré d’une pièce de théâtre de Pavel Finn intitulée Masha et Vitia contre les Guitares Sauvages. Doté de faibles moyens, Les aventures de Macha et Vitia au Nouvel An bénéficia des décors de la production soviéto-hollywoodienne The Blue Bird (1976) tournée au même moment. Il comporte une quinzaine de chansons (ça chante environ 80% du temps) composées par Gennady Gladkov, qui parvint à caser sur une chaîne communiste une touche de rock joué par des méchants au look de hippie. La musique est plutôt agréable, le récit suit une structure classique de contes et ce serait fort sympathique sans l’amoncellement de clichés genrés. J’avais déjà remarqué dans la littérature de SF soviétique la présence d’un sexisme équivalent à ce qui se faisait à l’Ouest mais cela m’avait moins choqué dans le cinéma. Dans Les aventures de Macha et Vitia au Nouvel An, Vitia le garçon est le scientifique, il agit, se bat, prend des initiatives, protège Macha ; Macha est la fille rêveuse, qui croit au surnaturel et à l’imagination, elle aide les gens et se tire des ennuis grâce à sa gentillesse. On me rétorquera que c’est malheureusement habituel, je répondrai que c’est à un niveau plus élevé qu’à l’accoutumé, assumé jusque dans les dialogues, qui m’empêche de le recommander à un jeune public :
Macha : « Vitia, tu as tout fait et moi rien. »
Vitia : « Non, tu as été gentille et serviable. »
தமிழ் படம் 2 [Tamizh Padam 2 – Police Athiyayam] de C.S. Amudhan (2018, Tamizh Padam 2.0)

La critique sur ce blog du second volet d’une comédie tamoul (Kollywood) peut paraître surprenante sachant que je n’ai pas vu le premier et que je ne suis guère un habitué du genre (les séquences humoristiques dans les blockbusters que je connais étant souvent éprouvantes pour moi). A ma décharge, le titre apparait sur une conversation Reddit des meilleurs films indiens comportant une boucle temporelle. C’est techniquement exact, il y a une boucle, sauf qu’elle occupe 10 minutes de pellicule et qu’elle intervient au bout de 2h (sur une durée totale de 2h23). Heureusement, sans être franchement bon, Tamizh Padam 2.0 était moins pénible que je le craignais. Il n’y a pas de blagues en dessous de la ceinture, de grimaces ou de slapstick relou, l’humour repose essentiellement sur les monologues absurdes de la star Shiva et sur des parodies du cinéma indien et hollywoodien. Bien que de nombreuses références me soient passées au-dessus, j’ai reconnu des clins d’œil à La légende de Baahubali (2015-2027) (jusque dans l’affiche officielle), Enthiran (2010), Terminator 2 (1991), Forrest Gump (1994), Speed (1994), The Matrix (1999)… De façon générale, l’intrigue en elle-même se moque des clichés de Kollywood et certaines piques sonnent justes. Si j’aurais aimé davantage d’action (on sent que le budget était limité et la photographie est assez dégueu, tournée en caméra numérique cheap), ça reste globalement distrayant sans casser trois pattes à un canard.
Chi l'ha vista morire? d’Aldo Lado (1972, Qui l'a vue mourir ?)

Même si j’ai toujours du mal à me souvenir des gialli que j’ai vus, je suis sûr que Qui l'a vue mourir ? était inédit pour moi. Il devait se mélanger dans mon esprit à Don't Look Now de Nicolas Roeg (1973) en raison des fortes similarités entre les deux opus, centrés sur un couple miné par la mort de leur fille qui erre dans une Venise déserte. La Venise de Qui l'a vue mourir ? est toutefois moins glauque que celle de Don't Look Now, qui était perpétuellement plongée dans la brume et la grisaille. Nicolas Roeg avait croisé durant ses repérages l’équipe de tournage de Qui l'a vue mourir ? mais affirme ne pas s’en être inspiré, le script tiré d’une nouvelle de Daphné du Maurier étant déjà écrit avant cette rencontre.
Excepté des scènes de sexe gratuites servant à satisfaire le spectateur masculin cœur de cible, Qui l'a vue mourir ? tient la route. Il est porté par la musique entêtante d’Ennio Morricone, variation inquiétante d’une comptine pour enfant, et par un George Lazenby amaigri et moustachu en Franco. Si la trame est classique et la résolution ratée, souci commun à la quasi-intégralité des gialli, Aldo Lado maintient la tension et évite les temps morts, avec des attaques contre la bourgeoisie, la police et la religion, permettant de ranger Qui l'a vue mourir ? dans le haut du panier des gialli.
名もなく貧しく美しく [Na mo naku mazushiku utsukushiku] de Zenzô Matsuyama (1961, Happiness of Us Alone)

Complètement oublié de nos jours, Zenzô Matsuyama entra à la Shôchiku en 1948 au poste d’assistant-réalisateur. Sa rencontre avec Keisuke Kinoshita fut déterminante : celui-ci l’incita à devenir scénariste et joua l’entremetteur auprès de sa future épouse Hideko Takamine. Na mo naku mazushiku utsukushiku est le premier long métrage de Zenzô Matsuyama, qu’il a aussi scénarisé. Il fut produit par Tokyo Eiga, une filiale de la Tôhô, et non par son studio la Shôchiku, pas enthousiasmée par une histoire ayant pour héros des sourds. Pour le rôle d’Akiko, il engagea évidemment Hideko Takamine, et Michio échut à Keiju Kobayashi, un acteur polyvalent capable de passer de la comédie au drame vu chez Kurosawa (Sanjuro, 1962), Ozu (Dernier caprice, 1961) ou Kihachi Okamoto (The Elegant Life of Mr. Everyman, 1963). On remarque par ailleurs Masahiko Shimazu en garçon capricieux, un enfant régulièrement employé par Ozu (il apparaît dans Bonjour (1959), Herbes flottantes (1959), Fin d'automne (1960) et Dernier caprice).
Malgré son intrigue extrêmement mélodramatique, avec les malheurs qui s’accumulent sur les pauvres Akiko et Michio, le ton n’est pas larmoyant, avec même quelques touches d’humour. Le couple ne se laisse pas abattre et surmonte ensemble les pires épreuves. Les interprètes sont tous excellents et une partie des dialogues est en langue des signes avec des sous-titres japonais. Seule fausse note, la conclusion tragique est totalement hors de propos, elle est franchement injustifiée et casse l’optimisme qui domine la dernière demi-heure. Cela n’empêche pas Na mo naku mazushiku utsukushiku d’être un beau drame sur un sujet rarement abordé au cinéma.
Na mo naku mazushiku utsukushiku a connu une suite Zoku Na mo naku mazushiku utsukushiku (1967), deux adaptations en téléfilm en 1976 et 1980, et un remake indien qui fut très populaire dans son pays, Koshish (1972).
Livres
Dans l’abîme du temps de Gou Tanabe (Ki-oon, collection « Les chefs d’œuvre de Lovecraft », 2019), 362 p.

Dans l’abîme du temps est une nouvelle de Lovecraft publiée en juin 1936 dans Astounding Stories. Elle est vaguement inspirée de Berkeley Square, un film de 1933 où un Américain remontait dans le temps pour rencontrer ses ancêtres. J’ai également songé à La maison au bord du monde de William Hope Hodgson, écrivain que Lovecraft appréciait et cite dans son essai Épouvante et surnaturel en littérature. Dans l’abîme du temps est une œuvre tardive de l’auteur agrémentée de nombreux renvois à des textes antérieurs, notamment Les montagnes hallucinées, qui exploite des éléments du mythe de Cthulhu.
La transposition de Gô Tanabe est efficace en dépit de protagonistes qui se ressemblent trop dans leur design, en particulier Nathaniel et son fils Wingate. Il parvient à retranscrire l’oppression ressentie par Nathaniel et les planches dédiées à l’univers de la Grande Race sont superbes bien qu’un peu répétitives et confuses sur la durée. On tombe ici sur un souci classique qu’on retrouvait déjà dans Celui qui hantait les ténèbres de la représentation de l’indicible, voué en théorie à demeurer dans l’imagination du lecteur. Compte tenu de cette contrainte, Gô Tanabe fournit un résultat convaincant et Dans l’abîme du temps se situe dans le haut du panier de ce que j’ai lu de lui.
- Contes et récits de Corée Tome I – Guerres et vengeances traduit et commenté par Han Yumi et Hervé Péjaudier (Imago, collection « Scènes coréennes », 2021), 173 p.Contes et récits de Corée Tome I – Guerres et vengeances comporte huit nouvelles d’une taille variable rédigées à différentes périodes allant de la fin du XVIe siècle au début du XXe siècle :

- • Les tribulations de Choe Cheok et de toute sa famille (50 pages) : Choe Cheok et sa conjointe Ok-yeong sont séparés par les guerres et vivront moult aventures avant de se rejoindre.
- • Demoiselle Bu, la travestie stratège (12 pages) : Déguisée en homme, la demoiselle Bu devient un formidable stratège au service du responsable d’un fort militaire.
- • Le brigand qui avait des principes (10 pages) : Un brigand dévalise un marchand en observant certains principes.
- • Ha-Seo, le vengeur guidé par le ciel (8 pages) : Un lettré venge, sans le savoir, un homme assassiné par l’amant de sa femme.
- • Le bretteur des monts Odae (8 pages) : Deux fabuleux bretteurs s’éclipsent mystérieusement dans la nuit.
- • La femme au sabre (8 pages) : Une sabreuse propose à un lettré renommé d’être sa concubine mais finit par le quitter en lui enseignant une leçon.
- • A coups de poignard, elle échappe au mariage forcé (10 pages) : Une jeune mariée doit défendre violemment son honneur.
- • Dame Eun-Ae, qui assassina une vieille (7 pages) : Une noble dame châtie par le sang les outrages d’une vieille prostituée.
Le texte le plus long et le plus intéressant est Les tribulations de Choe Cheok et de toute sa famille, qui retrace le destin improbable de Choe Cheok et d’Ok-yeong, avec une accumulation incroyable de hasards. Les autres chapitres, bien que trop courts pour développer vraiment leurs personnages, restent agréables à lire. Les notes sont brèves et pertinentes, elles n’alourdissent pas la lecture outre mesure et offrent de précieux renseignements. Ce tome 1 était passionnant et je vais enchaîner prochainement sur le second. Seul léger regret, l’absence de contes en tant que tels, je vais devoir chercher ailleurs pour enrichir mes connaissances sur ce sujet.
La traversée du temps de Yasutaka Tsutsui (L’école des loisirs, collection « Neuf », 2007), 104 p.

Venant de regarder récemment ma troisième adaptation de La traversée du temps, je me suis dit qu’il serait temps de lire le court roman de Yasutaka Tsutsui. Auteur souvent satirique qui verse régulièrement dans la SF, il est également célèbre pour Paprika transposé en animé en 2006 par Satoshi Kon. Paru en feuilleton de sept épisodes de novembre 1965 à mai 1966 dans deux magazines pour étudiants, La traversée du temps fut un énorme succès qui engendra quatre films, cinq téléfilms, deux pièces de théâtre et une comédie musicale.
Le récit se déroule sur quatre jours, sur à peine cent pages, avec peu de péripéties. Le style est simple, très centré sur les sentiments de Kazuko avec une touche de romance gentillette, on sent que c’était destiné à des ados. Novateur à l’époque, ses thèmes ont été largement exploités depuis. Sa complexité limitée risquera de frustrer les amateurs de boucle temporelle ou des classiques du Nobuhiko Ôbayashi de 1983 ou de l’animé de 2006 de Mamoru Hosoda, qui avaient introduit des éléments narratifs supplémentaires afin de donner de la profondeur aux personnages et dynamiser l’intrigue. On pourra donc se contenter des deux longs métrages cités précédemment.
Revues
L'oiseau Magazine n°160 – Automne 2025

Je réalise que je n’ai jamais reçu le n°159, ce n’est pas dramatique mais c’est dommage. Je ne connaissais pas le passé du magazine et c’était de ce point de vue intéressant. Pour le reste, rien de bouleversant pour un numéro plutôt dédié aux membres de l’association et aux abonnés.














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